Parmi les mystères du cerveau humain qui fascinent autant les scientifiques que le commun des mortels, un sujet soulève les passions : la plasticité cérébrale – soit la capacité du cerveau à se modifier et à se réorganiser, par exemple en formant de nouvelles connexions entre les neurones.
« Plus nous en saurons sur la plasticité cérébrale, meilleures seront nos interventions, notamment en matière de réadaptation des victimes d’AVC », souligne Virginia Penhune, professeure de psychologie et directrice du Département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia.
Voulant approfondir les connaissances sur la connectivité de la matière blanche, la Pre Penhune et Lucia Vaquero, chercheuse postdoctorale à Concordia, ont étudié le cerveau de non-musiciens durant l’exécution de brèves tâches musicales, comme reproduire un rythme ou une mélodie.
« Nous avons découvert que certaines caractéristiques du cerveau permettent d’anticiper la capacité d’une personne à apprendre dans ce contexte, explique Lucia Vaquero. La plupart des études dans le domaine portent sur des sujets musiciens. Or, notre approche est innovante en ce sens qu’elle fait appel à des participants ayant peu ou pas d’expérience musicale. Autre nouveauté : nous utilisons un logiciel pour disséquer virtuellement les données de neuro-imagerie. Cette technique nous permet en outre d’adapter la dissection aux différences anatomiques propres à chaque sujet. »
Publiés récemment dans la revue NeuroImage, les résultats de leurs travaux révèlent que le volume (la taille) et les propriétés structurales du faisceau arqué dans l’hémisphère droit du cerveau sont des facteurs prédictifs de la performance musicale. Le faisceau arqué est un ensemble d’axones reliant les aires motrice et auditive du cerveau.
« Nous avons constaté que plus le faisceau arqué de l’hémisphère droit – et uniquement le droit – d’un sujet était épais, meilleur était ce dernier dans l’exécution des tâches musicales », fait remarquer Mme Vaquero.