Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ce livre?
GL : Je voulais revenir sur l’époque et analyser les raisons qui ont poussé René Lévesque à proposer cette idée de souveraineté-association pour le Québec dans le cadre d’une union avec le reste du Canada. Je souhaitais surtout mieux comprendre la vision du monde de Lévesque en tant que correspondant de guerre pour l’armée américaine durant la Deuxième Guerre mondiale, à titre de journaliste à Radio-Canada, et comme politicien. Ces expériences font certainement de lui le chef d’état le plus international que le Québec n’aura jamais eu.
Parlez-nous des recherches menées dans le cadre de la rédaction du livre.
GL : J’ai fouillé dans les archives de Radio-Canada et du ministère des Affaires internationales ainsi que les dossiers personnels de Lévesque pour trouver ses discours et ses conférences de même que des textes illustrant sa perception des crises mondiales. Un recueil de ces documents sera publié au cours de la prochaine année.
Qu’apprendront les gens à propos de René Lévesque qu’ils ne savaient peut-être pas auparavant? Et vous, qu’avez-vous appris de cette expérience?
GL : Lévesque était certainement perçu comme le plus nord-américain des premiers ministres du Québec, parce qu’il était fasciné par la société américaine. Il admirait Roosevelt et son New Deal. Il était un véritable internationaliste, de la trempe de De Gaulle et de Churchill. Il était également critique à l’égard des États-Unis sur la question du Vietnam, de la ségrégation et des inégalités qui subsistent encore aujourd’hui.
J’en sais dorénavant plus long sur sa profonde conviction que les politiques doivent répondre aux besoins du peuple. De tout temps, il s’est préoccupé de la situation économique des minorités dans le monde.
Quelles leçons pouvons-nous tirer de la vie de René Lévesque, et quels sont les liens à faire avec le climat politique actuel au Québec?
GL : Les problèmes sont complexes, mais une solution est toujours possible si l’on établit un dialogue clair avec les citoyens. L’approche de Lévesque à l’égard de la politique n’était pas élitiste – ni populiste, d’ailleurs. Pour lui, le droit du peuple à s’exprimer devait être reconnu. Le concept wilsonien d’autodétermination des peuples cher à Lévesque doit être réévalué dans le contexte de la mondialisation.
Pour en savoir plus sur le livre de Guy Lachapelle et en faire l’achat en ligne, ou visitez le Fondation René-Lévesque.