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Étudiante-chercheuse au troisième cycle à Concordia, Kerri Delaney fait la lumière sur l’obésité et le diabète

HORIZONS STIM : La doctorante établit un lien entre maladies métaboliques et cellules adipeuses.
4 septembre 2018
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Par Kenneth Gibson


Les spécialistes en sciences de la nutrition le savent : l’obésité est en grande partie responsable de l’apparition du diabète de type 2. Par contre, ils ignorent dans quelle mesure un surplus pondéral favorise la progression de la maladie.

Doctorante en deuxième année au nouveau Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée (précédemment appelé « Département des sciences de l’exercice »), Kerri Delaney entend approfondir notre compréhension de la corrélation qui existe entre l’obésité et le diabète de type 2.

Menant ses travaux sous la supervision de Sylvia Santosa, Mme Delaney collabore avec des personnes obèses – atteintes ou non de diabète de type 2. Elle prélève d’abord par biopsie du tissu adipeux à différents endroits de leur corps. Elle soumet ensuite ces fragments à une série de protocoles de laboratoire, et ce, afin de les caractériser.

La chercheuse a pour principal objectif de comparer les signes d’inflammation et de réponse immune – que révèle la présence de cellules immunitaires – dans des adipocytes provenant tant de diabétiques que de sujets sains. À cette fin, elle analyse le nombre et la taille des cellules adipeuses de chaque zone biopsiée.

« Nous pourrons élaborer de meilleurs programmes de traitement et de prévention. »

Quel est le rapport entre ces images et vos travaux à Concordia?Quel est le rapport entre ces images et vos travaux à Concordia?

Nous utilisons un cytomètre de flux pour déterminer le nombre et le type de cellules immunitaires que contiennent des biopsies de tissu adipeux. Après avoir isolé ces immunocytes, nous les colorons au moyen d’anticorps fluorescents. Ces substances spéciales se fixent aux cellules immunitaires.

Le cytomètre de flux analyse chaque cellule séparément et la soumet à des faisceaux de laser tricolores. Nous obtenons ainsi de l’information sur la taille et la granularité de la cellule (comme on peut le voir au bas du premier diagramme), de même que sur l’endroit précis où le spectre de la lumière entre en fluorescence.

La coloration des échantillons à l’aide d’anticorps nous permet de définir le nombre et le type d’immunocytes présents. C’est ce qu’illustre le deuxième tableau – plus précisément, il indique une population de macrophages. Quant au troisième diagramme, il modélise des groupes associés à deux types de cellules T.

Quels résultats attendez-vous de vos travaux?

Avec un peu de chance, nous acquerrons une meilleure compréhension du rapport de cause à effet qui existe entre l’obésité et l’apparition de maladies métaboliques, notamment le diabète de type 2 et les affections cardiovasculaires. Rappelons qu’au Canada, le diabète de type 2 compte parmi les maladies qui progressent le plus rapidement.

La population vieillit, et les cas d’obésité vont croissant. Il faut donc prévoir une augmentation du nombre de diagnostics de diabète de type 2. Si nous parvenons à mieux appréhender les modifications physiologiques favorisant l’apparition de maladies métaboliques dans le corps humain, nous pourrons élaborer de meilleurs programmes de traitement et de prévention.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurtée dans vos travaux?

Le recrutement de participants représente un défi constant. Trouver des personnes ayant le temps et le désir de prendre part à une recherche se révèle ardu. En outre, nous devons appliquer des critères de sélection et d’exclusion très rigoureux.

Par ailleurs, le tissu adipeux montre un caractère hydrophobe; cette propriété le distingue nettement des autres tissus corporels. Le traitement et l’analyse des tissus graisseux s’en trouvent complexifiés.

Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils être utilisés?

J’espère que les investigations que nous avons menées en laboratoire en vue d’élaborer des protocoles serviront aux spécialistes de l’immunométabolisme du monde entier et qu’elles contribueront aux avancées dans ce domaine de recherche.

Quelle personne, quelle expérience ou quel événement vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incitée à vous intéresser à ce domaine?

Quand j’étudiais au premier cycle à l’Université de Waterloo, Russell Tupling – un professeur du Département de kinésiologie – a diffusé les résultats auxquels était parvenue l’équipe de son laboratoire. Ses travaux portaient sur l’obésité provoquée par l’alimentation et le diabète de type 2 chez des sujets murins.

Je me souviens de la vive émotion que j’ai alors ressentie. Je me suis dit : « Hé, c’est vraiment génial! » Cette rencontre m’a amenée à effectuer un stage de recherche au Lipid Enzyme Discovery Lab (« laboratoire de recherche sur les enzymes lipidiques ») – expérience qui m’a incitée à poursuivre mes travaux dans le domaine.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil leur donneriez-vous?

Vu de l’extérieur, tout cela peut sembler fort intimidant. Surmonter cette crainte constitue probablement l’étape la plus difficile. Souvent, les étudiants ont l’impression qu’ils doivent d’entrée de jeu être experts dans leur domaine, connaître le fonctionnement des protocoles et avoir des idées de projet.

En fait, ces éléments font partie du processus d’apprentissage; celui-ci commence quand un professeur accepte de superviser un étudiant et que ce dernier se joint à un laboratoire.

N’hésitez pas à faire le premier pas. Vous souhaitez vous impliquer dans un projet de recherche? Sollicitez une rencontre avec le professeur dont les travaux suscitent votre intérêt. Préparez-vous à lui parler des volets de sa recherche qui vous passionnent et des aspects que vous souhaitez explorer davantage. Cette discussion vous permettra de trouver de concert des occasions de pousser plus loin votre projet.

Ceux et celles qui s’intéressent à la recherche sur l’obésité voudront peut-être adhérer au Réseau canadien en obésité. Justement, un chapitre étudiant a été récemment créé à Concordia. Ces personnes peuvent consulter le programme de nos événements sur Twitter ou nous envoyer un courriel pour s’inscrire à notre liste de diffusion ou siéger à l’un de nos comités.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

Le travail et les études que nous faisons ici ne sont pas circonscrits à la sphère de l’Université. Les membres de la communauté de Concordia sont encouragés à collaborer avec des partenaires de tous les horizons, branchés non seulement sur cette ville formidable qu’est Montréal, mais sur la planète entière.

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

Mon projet est subventionné par le Programme des chaires de recherche du Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation et le Programme de financement de démarrage individuel de l’Université Concordia.

Apprenez-en davantage sur le Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l’Université Concordia.



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