Skip to main content

L’Université Concordia annonce la création de l’Institut du journalisme d’enquête

L’ancienne journaliste résidente Patti Sonntag y dirigera de vastes projets journalistiques d’intérêt public
14 juin 2018
|
Par Taylor Tower


« Le NSIRN propose un nouveau modèle de journalisme servant l’intérêt public et misant sur la coopération plutôt que sur la concurrence », explique Patti Sonntag. | Photo : L’Université Concordia « Le NSIRN propose un nouveau modèle de journalisme servant l’intérêt public et misant sur la coopération plutôt que sur la concurrence », explique Patti Sonntag. | Photo : L’Université Concordia


L’Université Concordia lance aujourd’hui l’Institut du journalisme d’enquête, dont elle confie la responsabilité à Patti Sonntag, ancienne directrice de rédaction du service des nouvelles du New York Times.

Établi au Département de journalisme de l’Université Concordia, ce nouvel institut est le premier du genre au Canada.

Il abritera en outre la permanence du National Student Investigative Reporting Network (NSIRN), réseau qui allie de grands organes médiatiques avec des étudiants en journalisme et des professeurs de tout le Canada afin de réaliser des enquêtes et des reportages sur de vastes sujets d’intérêt public.

« Le NSIRN propose un nouveau modèle de journalisme servant l’intérêt public et misant sur la coopération plutôt que sur la concurrence », explique Patti Sonntag, qui est diplômée de Concordia (B.A. 2000).

Les médias partenaires du projet actuel, qui s’amorcera à l’automne 2018, comprennent la chaîne Global News, le National Observer et le Toronto Star. Y participeront également à titre d’établissements partenaires l’Université Carleton, le Collège Humber, l’Université Mount Royal, l’Université Ryerson, l’Université de King’s College, l’Université de Régina et l’Université de la Colombie-Britannique.

Ces collaborations inédites se veulent un nouveau moyen de stimuler le journalisme d’enquête au Canada et de compenser les lacunes en matière d’information occasionnées dans plusieurs régions par les pertes de recettes publicitaires des médias locaux.

Selon Patti Sonntag, ce déficit d’information a de vastes conséquences, car dans des zones peu peuplées qui se trouvent dorénavant hors de la portée de bon nombre de journalistes, les entreprises, les gouvernements et les administrations sont sans surveillance.

« Nous abordons un problème national selon une approche radicalement nouvelle, affirme-t-elle. Or, il est tout naturel que l’institut soit dirigé par l’Université Concordia, qui privilégie depuis longtemps l’apprentissage collaboratif et expérientiel. »


Un succès indéniable

La création de l’Institut du journalisme d’enquête marque l’aboutissement d’un partenariat entre le Département de journalisme et Patti Sonntag qui a débuté lorsque celle-ci est devenue la première journaliste résidente de l’Université Concordia en 2016. Elle s’était alors vu confier le mandat de faire participer des étudiants à une vaste enquête d’intérêt public.

Dans le cadre de son premier projet, elle a emmené un petit groupe d’étudiants en journalisme à Baie-Comeau afin d’examiner les effets d’une infestation sur l’industrie forestière québécoise. Plus de dix mois de reportages et de collecte de données ont conduit à la publication d’une analyse approfondie sur le sujet dans la revue The Walrus.

Peu après, Patti  Sonntag a décroché la bourse Michener-Deacon pour les études en journalisme pour un projet visant à élaborer un réseau d’étudiants en journalisme d’enquête.

Grâce à cette bourse, elle a pris connaissance du travail mené par Robert Cribb, journaliste au Toronto Star et chargé de cours à l’Université Ryerson, qui avait reçu la bourse Michener l’année d’avant pour un projet semblable et œuvrait lui-même à la constitution d’un réseau depuis un bon moment.

Ils ont fait équipe, et leurs efforts conjoints ont mené à un projet pilote d’envergure nationale intitulé The Price of Oil. Des dizaines de journalistes, de rédacteurs en chef, d’étudiants et de professeurs de tout le Canada y ont uni leurs forces pour exposer les négligences de l’industrie pétrolière et gazière. Plus de 70 reportages sur le sujet ont été publiés ou diffusés à ce jour.

Appuyé par le Corporate Mapping Project, The Price of Oil a obtenu plusieurs distinctions et nominations à l’échelle nationale et internationale, notamment une mention honorable de la Fondation Sidney-Hillman, qui décerne l’une des plus prestigieuses récompenses du pays en journalisme, le Prix canadien Hillman.
 

Des étudiants de Concordia, de Ryerson et de l'Université de Régina acceptent le prix Hillman. De gauche à droite : Emma McIntosh (Ryerson), Robert Mackenzie (Ryerson), Kelsey Litwin (Concordia), Morgan Bocknek (Ryerson), Sawyer Bogdan (Ryerson), Matthew Gilmour (Concordia) et Caitlin Taylor (Université de Régina). Des étudiants de Concordia, de Ryerson et de l'Université de Régina acceptent le prix Hillman. De gauche à droite : Emma McIntosh (Ryerson), Robert Mackenzie (Ryerson), Kelsey Litwin (Concordia), Morgan Bocknek (Ryerson), Sawyer Bogdan (Ryerson), Matthew Gilmour (Concordia) et Caitlin Taylor (Université de Régina).


Un élan soutenu

« Vu le remarquable succès du projet The Price of Oil, il était logique que la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia endosse un rôle de leader et crée un institut où ces enquêtes approfondies peuvent être réalisées », commente le doyen de la Faculté des arts et des sciences, André Roy.

« Je me réjouis de voir s’incarner dans ce nouvel institut les valeurs de base de notre faculté que sont l’innovation, la collaboration et l’exploration de méthodes pédagogiques parallèles. »

Pour le directeur du Département de journalisme, David Secko, l’établissement de l’institut s’inscrit dans la poursuite de la mission du département : doter les étudiants des diverses compétences requises pour travailler dans une salle de rédaction et assouvir leur passion du journalisme.

« L’institut et le réseau offriront des expériences d’apprentissage sans pareilles et serviront la communauté en assurant la couverture de sujets complexes ayant de profondes répercussions sur le public », avance-t-il.

Les étudiants de toutes les universités participantes travailleront sous la supervision attentive de leurs professeurs, se réunissant à intervalles réguliers avec le groupe et bénéficiant du mentorat et du leadership de professionnels de tous types de médias. Les vastes enquêtes réalisées à l’institut se dérouleront sur deux trimestres, ce qui permettra aux étudiants de prendre le temps et de réunir les ressources nécessaires pour approfondir leur travail.

« L’objectif est de créer une expérience de collaboration unique où compétences et résultats de recherche sont transmis au-delà des frontières institutionnelles et provinciales – compétences dont les journalistes canadiens auront besoin dans les années à venir », indique Patti Sonntag.

« Et alors même que les budgets des salles de rédaction diminuent, professeurs, étudiants et journalistes professionnels entreprennent des projets qui assurent une couverture journalistique rigoureuse à des communautés isolées et mal servies », ajoute-t-elle.

« Ce travail mobilisera des experts des différentes universités et entreprises médiatiques du groupe, s’appuyant sur des recherches de pointe menées par des professeurs des établissements membres. Travaillant au sein d’équipes interuniversitaires, les membres du réseau acquerront aussi des compétences dans des domaines comme le journalisme de données et le journalisme de solutions. Ce dernier est une approche relativement nouvelle qui encourage les journalistes à examiner comment des problèmes semblables ont été résolus ailleurs et à adapter ces résultats aux besoins de leur propre communauté. »


À l’horizon

Pour son prochain projet avec le réseau étudiant, l’Institut du journalisme d’enquête facilitera une collaboration inédite entre huit départements universitaires de journalisme de tout le pays, quatre organes de presse anglophones canadiens et peut-être également des médias francophones ainsi que d’autres médias anglophones. Par ailleurs, des partenariats internationaux sont en voie de formation.

« Les Canadiens sont exceptionnellement doués pour la collaboration, affirme Patti Sonntag. Et les étudiants, professeurs et journalistes membres de ce réseau national font preuve d’un incroyable dévouement au service public. C’est très inspirant, et nous avons tous hâte de voir ce que nous pourrons accomplir ensemble dans les années à venir. »

À mesure que l'Institut du journalisme d'enquête prendra forme, il recherchera activement des partenaires additionnels. Les parties intéressées doivent contacter Patti Sonntag pour plus d'informations.


Apprenez-en plus sur le
Département de journalisme de l’Université Concordia.

 

 



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia