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Les petits fumeurs ne se préoccupent pas assez des risques du tabac pour la santé

Une étude de Concordia classe par importance les raisons d’arrêter de fumer quand on est jeune
10 avril 2018
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Par J. Latimer



Les personnes qui fument un paquet de cigarettes par jour ne sont pas les seules qui devraient songer à « écraser ».

Une étude menée récemment par Erin O’Loughlin, doctorante du programme d’études individualisées de l’Université Concordia, réitère le besoin de cibler à la fois les gros fumeurs et les fumeurs légers dans le cadre des messages et des campagnes antitabac.

Corédigé par Robert J. Wellman, Erika N. Dugas, Annie Montreuil, Hartley Dutczak et Jennifer O’Loughlin, le compte rendu de l’étude a été publié dans le numéro de février 2018 de la revue Addictive Behaviors.

« Les petits fumeurs n’attachent pas une si grande importance à l’abandon de la cigarette. Ils s’identifient au groupe des non-fumeurs », explique Mme O’Loughlin, qui est aussi membre du Programme des chercheuses et chercheurs engagés de l’Université.

« Vous pouvez fumer beaucoup et peut-être ne jamais avoir à en subir les conséquences. Vous pouvez aussi fumer peu et plus tard être atteint de cancer, d’emphysème pulmonaire ou encore, d’une maladie pulmonaire obstructive chronique. D’une manière ou d’une autre, vous jouez à la roulette russe quant à ce que votre corps est capable de tolérer. »

En 2015, environ 19 pour cent des jeunes Canadiens âgés de 20 à 24 ans fumaient. C’est beaucoup trop selon Mme O’Loughlin, qui a récemment exprimé ces inquiétudes au nom de Concordia dans un blogue réservé aux chercheuses et chercheurs engagés de l’Université.


L’étude : classer par importance les raisons d’abandonner le tabac

 

Dans le but de mieux comprendre les jeunes adultes qui fument, la doctorante a dirigé le 22e cycle de sondages de l’étude NICO, projet de recherche innovant sur la dépendance à la nicotine chez les adolescents. Amorcée en 1999, l’étude suit une cohorte de 1 294 étudiants de première secondaire de dix écoles de Montréal.

Dans le plus récent sondage, on demandait aux participants – aujourd’hui âgés de 22 à 28 ans – de classer par importance des raisons courantes d’arrêter de fumer. Sans surprise, Mme O’Loughlin a constaté que la préoccupation jugée la plus importante par la majorité des jeunes adultes concernait les risques à long terme pour la santé.

« Chose intéressante, explique Mme O’Loughlin, qui a travaillé en collaboration avec l’auteur principal de l’étude, Robert J. Wellman, nous avons découvert un groupe que nous appelons les “négateurs” qui nient l’importance des risques à long terme pour la santé. Pour eux, aucune des raisons de cesser de fumer que nous leur avons proposées n’était importante. »

« Onze pour cent des négateurs – soit 14,5 pour cent de l’ensemble de la cohorte – se sont par ailleurs plaints de symptômes de dépendance à la nicotine. Malgré tout, ils continuent de penser qu’il n’est pas important d’arrêter. »

Mme O’Loughlin fait remarquer que les négateurs sont des fumeurs légers, qu’on appelle aussi fumeurs sociaux. Les auteurs de l’étude émettent l’hypothèse que les négateurs ne s’inquiètent pas des risques pour la santé parce qu’ils se considèrent comme des non-fumeurs.


Une vaste étude sur le tabagisme se poursuit

NICO est une étude de cohorte prospective qui vise principalement à décrire l’apparition des symptômes de dépendance à la nicotine associés au tabagisme chez les adolescents et à définir les facteurs de risques génétiques, sociodémographiques, psychosociaux et environnementaux des comportements précoces de consommation de tabac ainsi que des symptômes de la dépendance à la nicotine.

Dans le sondage mené par Mme O’Loughlin à partir de la base d’échantillonnage de l’étude NICO, 311 participants ont rapporté avoir fumé au cours des 30 derniers jours.

On leur a demandé de classer 15 raisons de cesser de fumer – parmi lesquelles se trouvaient l’essoufflement, la toux, les dents jaunes, la désapprobation sociale, la mauvaise haleine et l’inquiétude des parents – de la plus importante à la moins importante.

Considérés comme la raison la plus importante, les méfaits à long terme pour la santé figuraient en haut de l’échelle.


Adapter le message aux jeunes adultes fumeurs

Mme O’Loughlin souhaite que des applications de cybersanté – comme celles qui incitent à boire plus d’eau ou à maintenir une bonne posture – viennent aider les jeunes adultes canadiens à abandonner le tabac.

« Les applications de cybersanté sont un outil parmi d’autres. Tout moyen de diffuser des messages qui incitent les jeunes à cesser de fumer, ou encore qui identifient le tabagisme comme un comportement, et non comme un facteur d’identité, est prometteur », conclut-elle.


Lisez le compte rendu de l’étude : Reasons for quitting smoking in young adult cigarette smokers

Vous songez à cesser de fumer? Le Service de santé de l’Université Concordia offre gratuitement aux membres de l’effectif étudiant, du personnel et du corps professoral un counseling individuel en désaccoutumance du tabac fourni par des spécialistes de la promotion de la santé.

Renseignez-vous sur la politique Environnement sans fumée de l’Université Concordia.

 

Media Relations

Patrick Lejtenyi
Advisor
Public Affairs
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