Quelles sont les répercussions sur les écosystèmes marins qui retiennent le plus votre attention?
A. R. : Je m’intéresse surtout à l’influence concrète du réchauffement planétaire sur des facteurs environnementaux comme la température et la disponibilité des éléments nutritifs. J’étudie aussi son impact sur le réseau trophique microbien marin et, partant, sur les cycles biogéochimiques.
Comment avez-vous réussi à photographier le NGCC Louis S. St-Laurent?
A. R. : Après avoir prélevé des carottes de glace, je revenais en hélicoptère vers le navire. Par la fenêtre, j’ai aperçu le bateau au milieu de la banquise toute crevassée. J’ai vite pris mon appareil, et clic! À ce moment-là, j’ai pris conscience de la précarité de la glace de mer dans l’Arctique.
À quoi ressemble la vie sur un bateau au cœur de l’Arctique?
A. R. : Je n’avais jamais vécu cela! L’accès Internet fonctionnant une fois sur deux, nos liens avec le reste du monde étaient plutôt distendus. En fait, c’est l’un des rares endroits où j’ai côtoyé des gens qui n’étaient pas constamment obnubilés par leur cellulaire et les médias sociaux.
Même si nous travaillions jour et nuit, ça a été une des expériences les plus passionnantes de ma vie. J’ai collaboré avec des scientifiques géniaux, qui étudiaient l’Arctique depuis des décennies. C’était vraiment bien de pouvoir interagir avec eux et d’acquérir ainsi de nouvelles connaissances.
Où en êtes-vous dans vos études à Concordia et que pensez-vous faire quand vous aurez obtenu votre diplôme?
A. R. : Je devrais avoir terminé mon doctorat dans deux ans. Actuellement, je suis dirigée par David Walsh. En fait, je travaille au Laboratoire Walsh.
Je souhaite faire carrière comme chercheuse pour le gouvernement canadien. Ainsi, je pourrais continuer à étudier les changements qui surviennent dans l’océan Arctique. En outre, j’aimerais contribuer à l’amélioration des politiques scientifiques du Canada. En effet, je crois qu’il est primordial que des chercheurs participent à la prise de décisions en matière de conservation et de biodiversité.
Que signifierait pour vous l’obtention d’un prix dans le cadre du concours Science Exposed du CRSNG?
A. R. : Ça me toucherait beaucoup, d’autant plus que j’atteindrai ainsi mon but : sensibiliser davantage l’être humain aux répercussions du réchauffement planétaire sur l’océan Arctique. Selon moi, ce n’est pas évident de mesurer complètement la gravité de la fonte de la glace de mer quand on ne voit pas de ses propres yeux l’effet des changements climatiques.
Montrant la glace toute lézardée, ma photo expose les conséquences qui s’y rattachent. Elle reflète la situation alarmante dans laquelle se trouve l’Arctique.
Pourquoi avez-vous choisi de mener à Concordia votre recherche financée par le CRSNG?
A. R. : J’ai choisi Concordia, et plus spécifiquement le Laboratoire Walsh, parce que nous sommes à l’avant-garde de la recherche microbienne. Nous avons des installations à la fine pointe de la technologie qui nous permettent de générer des données à haut débit et de cerner de mieux en mieux l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes aquatiques nordiques.