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HORIZONS STIM : Cette étudiante de Concordia ouvre de nouvelles vues sur la graisse

Jessica Murphy explore le lien entre âge et obésité
29 mai 2017
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Par Meagan Boisse


 

Pourquoi certaines personnes ont-elles davantage de difficulté à perdre du poids?

Selon Jessica Murphy, doctorante à l’Université Concordia et chercheuse au Laboratoire de recherche sur la nutrition, l’obésité et le métabolisme du Centre PERFORM, le moment où apparaît la surcharge pondérale pourrait y être pour quelque chose.

L’étudiante a analysé les cellules adipeuses de personnes qui sont obèses depuis l’enfance et les a comparées à celles de sujets qui sont devenus obèses à un âge plus tardif.

Les conclusions de son étude pourraient modifier non seulement notre perception de l’obésité, mais aussi nos moyens pour la traiter.

« Je peux à la fois satisfaire la scientifique en moi et aider les gens à améliorer leur mode de vie »

À quelles conclusions souhaitez-vous parvenir dans le cadre de votre recherche à Concordia?

Jessica Murphy : Mon étude apportera une compréhension plus poussée des conséquences cellulaires et métaboliques de l’obésité infantile, par opposition à celles de l’obésité qui apparaît à l’âge adulte, et précisera dans quelle mesure elles peuvent être renversées par la perte de poids.

Les résultats aideront à cerner des anomalies précises qui pourront ensuite être ciblées pour améliorer la réaction de l’organisme à la perte de poids et diminuer le risque de maladie lié à certains phénotypes d’obésité. Ces phénotypes sont des expressions d’un trait spécifique déterminées par des influences génétiques et environnementales.

Quel rapport y a-t-il entre les images ci-dessus et vos travaux?

J. M. : La photo de gauche est une vue à l’échelle microscopique de préadipocytes, c’est-à-dire de cellules pouvant se métamorphoser en cellules graisseuses. Nous prélevons des préadipocytes dans le tissu adipeux des participants à l’étude, puis nous les cultivons. Nous analysons ensuite leur capacité à proliférer, à survivre et à se transformer en adipocytes.

Par ailleurs, nous mesurons la taille des cellules graisseuses et évaluons le nombre de cellules immunitaires présentes dans le tissu adipeux. En gros, nos analyses nous donnent une perspective cellulaire et nous permettent de voir si la graisse décèle une « maladie » ou une dysfonction.

La photo de droite montre le résultat d’une coloration par immunofluorescence, technique de laboratoire qui utilise des anticorps précis conjugués chimiquement avec un marqueur fluorescent. Ces cellules sont des myoblastes – des précurseurs de cellules musculaires – tirés de muscles squelettiques. Nous les étudions à l’échelle mitochondriale afin d’évaluer leur capacité et leur efficacité à brûler les graisses.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous heurtez dans vos travaux?

J. M. : L’analyse de cellules primaires humaines pose un défi. En effet, elle laisse peu de place à l’erreur. Si elle ne fonctionne pas ou si l’échantillon est contaminé, vous pouvez difficilement demander au sujet de subir une autre biopsie musculaire ou adipeuse. Vous devez réussir d’entrée de jeu.

Parfois, les prélèvements ne sont pas aussi substantiels que nous le souhaiterions. En revanche, nous avons appris à fractionner de façon optimale les échantillons, si petits soient-ils, en vue de mener différentes analyses. Du reste, nous ne cessons d’améliorer notre technique.

À quels domaines vos travaux pourraient-ils s’appliquer?

J. M. : Ils pourraient permettre la conception de traitements personnalisés de l’obésité, qui mettraient à profit nutrition, exercice et pharmacologie.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de vous intéresser à ce domaine?

J. M. : Je crois que j’ai commencé à m’intéresser à la nutrition et au métabolisme en quatrième année du primaire : j’avais le rôle de Gloria Gallbladder (« Gloria-la-vésicule-biliaire ») dans une pièce racontant le périple de Harriet Hamburger à travers le système digestif! Durant mes études de premier cycle en nutrition, l’épidémie d’obésité était un sujet de grande actualité. Peu à peu, j’ai concentré mes efforts pour comprendre les rouages de l’obésité et des maladies qui y sont liées.

Grâce à ma recherche sur l’obésité, je peux à la fois satisfaire la scientifique en moi et aider les gens à améliorer leur mode de vie.

Comment les étudiants que cette question intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche?

J. M. : Un bon point de départ serait de faire des études en sciences de la santé, en biologie ou dans un domaine connexe. En passant, les personnes qui aimeraient participer à ce type de recherches peuvent communiquer avec Sylvia Santosa, professeure agrégée au Département des sciences de l’exercice et chercheuse principale au Laboratoire de recherche sur la nutrition, l’obésité et le métabolisme.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

J. M. : Le fait de travailler au Centre PERFORM, bien sûr! Je me sens privilégiée d’avoir accès, sous un même toit, à des installations de laboratoire perfectionnées de même qu’au personnel et à l’équipement dont j’ai besoin pour mener à bien une étude sur la perte de poids.

Apprenez-en davantage sur le Centre PERFORM de l’Université Concordia. 

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