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Lucie Lequin, de l’Université Concordia, est nommée chevalière de l’ordre des Palmes académiques

La France décore la professeure émérite pour ses travaux sur la littérature féminine et le féminisme au Québec
3 avril 2017
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Par Jesse Coady



Professeure de littérature québécoise à la retraite et ancienne directrice du Département d’études françaises de Concordia, Lucie Lequin a été nommée chevalière de l’ordre des Palmes académiques.

Ce titre honorifique, l’une des plus hautes distinctions académiques françaises, est accordé à des universitaires qui contribuent activement au rayonnement de la culture française dans le monde. À l’occasion d’une cérémonie qui s’est déroulée à Montréal, le 30 mars, Emmanuelle Pavillon-Grosser, consule générale adjointe de France au Québec, a officiellement remis les insignes de chevalière de l’ordre des Palmes académiques à Mme Lequin pour ses travaux sur la littérature féminine et le féminisme au Québec.

« C’est un grand honneur de voir mon travail reconnu, déclare Lucie Lequin. Je suis très touchée que mes collègues aient présenté ma candidature. Ma carrière n’aurait pas été possible sans leur collaboration et leur soutien. »


« Lucie Lequin a défendu l’équité et la diversité »

De 1983 à 1990, Lucie Lequin est chargée de cours au Département d’études françaises et à l’Institut Simone-De Beauvoir. Après avoir reçu un doctorat de l’Université Concordia en 1990, elle devient professeure adjointe et obtient la permanence en 1993.

Professeure agrégée jusqu’en 2002, Lucie Lequin est alors nommée professeure titulaire. Elle fait carrière à Concordia jusqu’à son départ à la retraire en 2015.

Directrice de son département de 1996 à 2005, Lucie Lequin y joue un rôle clé dans l’élaboration du programme de maîtrise en littératures francophones et préside au recrutement des trois quarts des enseignants actuels.

« L’apport de Lucie a été essentiel au développement de notre profil, affirme Denis Liakin, actuel directeur du Département d’études françaises. Elle a défendu l’équité et la diversité au sein du corps professoral. Elle n’a pas eu peur de s’adresser au doyen, au vice-recteur exécutif aux affaires académiques ou au recteur pour obtenir ce dont le département avait besoin. Elle a travaillé d’arrache-pied pour étendre notre influence à tous les échelons de l’Université de même qu’à l’extérieur de notre établissement. »

Outre ses réalisations en administration universitaire, Lucie Lequin a assumé diverses fonctions au sein d’organismes fédéraux et provinciaux comme la Commission de l’enseignement et de la recherche universitaires et la Fédération des sciences humaines. Elle a également siégé au comité de rédaction de plusieurs revues canadiennes et étrangères, dont Tessera et la Revue des lettres et de traduction de l’Université Saint-Esprit de Kaslik, au Liban.

« Le travail de Lucie a rayonné et eu un impact bien au-delà du département », ajoute Denis Liakin.


« L’expérience vécue par les femmes »

Pour Lucie Lequin, l’obtention du titre de chevalière est le couronnement d’une brillante carrière universitaire. Elle en a posé le premier jalon avec sa thèse de doctorat sur un thème qui la passionne : la littérature féminine et la représentation des femmes dans les romans québécois de 1945 à 1951. Peu après, elle a élargi son champ de recherche pour y inclure les écrits d’immigrantes de tous les continents.

Depuis, Lucie Lequin a publié une foule de textes sur des écrivaines comme Aki Shimazaki, Abla Farhoud, Ying Chen, Mona Latif-Ghattas, Marie-Célie Agnant, Anne Hébert et Nelly Arcan.

« Mes travaux portent sur les expériences vécues par les écrivaines d’un point de vue littéraire, résume-t-elle. Je m’intéresse à la manière dont elles dépeignent leur milieu, qu’il soit ouvert ou fermé, et à leur perception de la société. »

Lucie Lequin attribue ses centres d’intérêt à l’enfance insolite qu’elle a connue dans une région rurale du Québec.

Née dans le village de Noyan, elle a grandi entourée d’immigrants, une situation atypique à l’époque, au Québec. En effet, cette région majoritairement agricole a attiré après la Deuxième Guerre mondiale des fermiers européens aux racines ethniques les plus diverses.

N’étant pas originaire de ce village, sa famille a été traitée différemment par les habitants de l’endroit, si bien qu’elle a fini par nouer des liens plus étroits avec les immigrants et les anglophones.

Grâce à une mère indépendante qui travaillait et aux contacts qu’elle a eus avec des gens d’ailleurs, d’abord dans son village, puis à Concordia, Lucie Lequin a acquis une conscience politique qui l’a amenée à s’intéresser au féminisme et aux écrits d’immigrantes.

Aujourd’hui à la retraite, Lucie Lequin continue de nourrir sa passion. Elle a récemment participé à la rédaction d’un livre à paraître en 2017 sur les romans de Michèle Mailhot. La professeure émérite compte également prendre part à deux conférences, dont une rendra hommage à l’œuvre de l’écrivaine québécoise Monique Bosco.

« J’ai été privilégiée de travailler à Concordia, souligne Lucie Lequin. J’y ai reçu beaucoup de soutien tout au long de ma carrière. »


En savoir plus sur le
Département d’études françaises de Concordia.

 



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