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Une étudiante du 1er cycle veut faire entrer les femmes dans le monde du son

La campagne menée par Joanne Mitrovic pour établir la parité hommes-femmes au sein du programme d’électroacoustique de Concordia culminera par la tenue d’un colloque le 18 février.
15 février 2017
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Par Andy Murdoch


« Le son est un des domaines les plus fortement dominés par les hommes », affirme Joanne Mitrovic. « Le son est un des domaines les plus fortement dominés par les hommes », affirme Joanne Mitrovic.

Saviez-vous que dans l’industrie du disque, moins de cinq pour cent des techniciens et ingénieurs du son sont des femmes?

Cette réalité n’a pas échappé à Joanne Mitrovic, une étudiante au 1er cycle bien décidée à faire changer les choses.

L’étudiante en est à son dernier trimestre du programme d’électroacoustique à Concordia. Il y a trois ans, elle était souvent la seule femme de sa classe. Mais cette année, huit femmes ont commencé le programme, et dans l’ensemble, la disparité hommes-femmes diminue.

« Je pousse à la roue, je frappe aux portes et je refuse de lâcher prise », lance Joanne Mitrovic au sujet de la campagne qu’elle mène pour faciliter l’accès des femmes au programme.

Grâce à elle, Concordia est en voie de corriger cette disparité hommes-femmes.

L’an dernier, quand une bonne amie à elle a quitté le programme, Joanne Mitrovic a décidé d’intervenir. Elle a communiqué avec Liselyn Adams, directrice du Département de musique à l’époque, laquelle a invité étudiantes, étudiants et membres du corps professoral à une séance de réflexion.

« Nous avons tous convenu qu’il y avait un problème et que nous pouvions mieux faire, explique-t-elle. Nous avons parlé de promotion sociale et des mesures que nous pourrions mettre en œuvre d’ici la prochaine année. »

« Nous pouvions y faire quelque chose »

Un changement culturel s’est rapidement opéré. Étudiantes, étudiants et membres du corps professoral ont proposé d’apporter des modifications au programme, de mettre en œuvre de nouvelles façons d’inciter les femmes à s’inscrire à l’occasion de la journée d’évaluation des portfolios, et d’organiser un colloque pour parler ouvertement de cette question.

Mark Corwin, actuel directeur du Département de musique, Rebecca Duclos, doyenne de la Faculté des beaux-arts, et Kimberley Manning, directrice de l’Institut Simone-De Beauvoir, se sont fait les champions de la cause.

« Une bonne partie du travail est d’apprendre à qui s’adresser, explique Joanne Mitrovic. Quand tu veux que les choses bougent, tu te dis bon, qui est mon patron? Et qui est le sien? Quelqu’un va m’écouter. 

Professeur adjoint de musique, Eldad Tsabary a aidé l’ambitieuse étudiante à éviter nombre d’écueils. En retour, la passion de cette dernière lui a permis d’élargir le champ de ses recherches : le professeur est actuellement en discussion avec un éditeur en vue de la publication d’un livre en collaboration sur l’histoire des femmes dans le domaine du son.

« Ce problème, c’est comme un effet de boucle, explique le professeur. Il remonte à la séparation historique des rôles selon le sexe : les hommes étaient mieux placés pour établir et développer cette discipline, mais les femmes y ont fait d’importantes contributions dès le départ. Le manque de modèles féminins bien en vue l’a rendue moins attrayante pour bien des femmes. »

« Pour moi, Joanne a été une source d’inspiration, ajoute-t-il. Son initiative m’a ouvert les yeux : j’ai pris conscience que nous pouvions aussi y faire quelque chose. »

Dans les salles de classe, les sensibilités ont également commencé à changer.

« Quand j’ai mis le sujet sur le tapis, mes pairs ont commencé à mener des projets sur les femmes de ce domaine, de sorte qu’elles sont devenues plus présentes en classe », raconte Joanne Mitrovic.

Vers une université féministe

Son travail acharné sera récompensé cette fin de semaine par la tenue de Loudspeakers, un colloque portant sur le genre et la race dans le domaine de la technologie du son et de la production musicale. Cet événement gratuit aura lieu le samedi 18 février au pavillon Henry-F.-Hall.

Parmi les conférencières figurent l’artiste du son Kathy Kennedy, cofondatrice de Studio XX, et Julie Slick, du groupe Adrian Belew Power Trio.

« Le son est un des domaines les plus fortement dominés par les hommes, affirme Joanne Mitrovic. Le son et la technologie marchent main dans la main, si bien que c’est toute la culture techno qui est concernée. »

Avant d’obtenir son diplôme, l’étudiante mènera un dernier projet : elle et les autres personnes de son groupe sur le genre dans le monde du son envisagent d’organiser des ateliers qui permettront aux filles des cégeps et des écoles secondaires d’améliorer leurs connaissances dans le domaine du son.

« Après avoir prêté mon appui durant l’été au Rock Camp for Girls, j’ai compris que travailler avec les jeunes permettra d’améliorer le programme d’électroacoustique », conclut Joanne Mitrovic.

Il s’agit d’un essai préalable au lancement, l’an prochain, d’un projet de plus grande envergure en collaboration avec le groupe Critical Feminist Activism in Research (C-FAR) de Kimberley Manning. Dans son cours de six crédits sur l’université féministe, cette dernière a réservé cinq places pour des étudiantes en électroacoustique qui souhaitent poursuivre le travail de Joanne Mitrovic.

« Tout cela, c’est grâce à Joanne, soutient Kimberley Manning. Son initiative le montre bien : nous pouvons établir la première université féministe à Concordia. »

Le colloque Loudspeakers se déroulera le samedi 18 février, de 15 h à 20 h, dans la salle H-767 du pavillon Henry-F.-Hall (1455, boulevard De Maisonneuve Ouest) du campus Sir-George-Williams.

Apprenez-en davantage sur le Département de musique de Concordia.

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