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Des œuvres d’art autrichiennes rapatriées permettent à une famille canadienne de donner en retour

Nouveau don des descendants de Georges Jorisch pour établir une résidence d’artiste en Autriche à l’intention des étudiants de Concordia
21 novembre 2016
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Par Marta Samuel


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Il a fallu 70 ans et le déploiement d’efforts considérables pour que des tableaux appartenant à une famille montréalaise lui soient restitués après avoir été pillés par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale.

Lorsque les œuvres volées ont finalement été rendues à leur héritier légitime, le regretté Georges Jorisch a recouvré une partie de son patrimoine familial.

Ainsi, grâce à la remarquable persévérance du collectionneur, sa famille a obtenu justice. Or, quatre ans après la mort de Georges Jorisch, ses proches perpétuent sa passion pour l’art en établissant une résidence d’artiste internationale pour les étudiantes et étudiants de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia.

« Notre famille a toujours cultivé des liens avec l’art, et nous accomplissons aujourd’hui les volontés de notre père à cet égard, explique Stéphane Jorisch, l’un des quatre enfants de Georges Jorisch. La boucle est bouclée, et c’est un plaisir de redonner à la communauté artistique. »

Georges Jorisch en 2011 Georges Jorisch en 2011. Passionné d’art, il était aussi un fervent peintre. | Photographie fournie par Stéphane Jorisch

La résidence d’artiste de la famille Jorisch, inaugurée le 21 novembre 2016 à Concordia en présence des descendants de Georges Jorisch, permettra à une étudiante ou à un étudiant des cycles supérieurs de vivre et d’apprendre à Salzbourg, en Autriche.

Chaque année, le candidat choisi effectuera ainsi une résidence d’artiste à l’Amalie Redlich Tower du Museum der Moderne de Salzbourg.

« Nous sommes reconnaissants à la famille Jorisch d’avoir mis sur pied cette initiative unique au Museum der Moderne, où nos étudiantes et étudiants des beaux-arts bénéficieront d’une expérience qui promet de s’avérer transformatrice », déclare Alan Shepard, recteur de l’Université Concordia.

À la mémoire de sa grand-mère et en vue de favoriser les résidences d’artiste, Georges Jorisch avait préalablement financé la restauration de l’Amalie Redlich Tower du Museum der Moderne. Dans le cadre de l’entente initiale, il avait en outre demandé qu’un artiste canadien puisse effectuer une résidence annuelle d’un mois au musée.

Grâce au don de 250 000 $ de sa famille à la Faculté des beaux-arts de Concordia, la vision de Georges Jorisch est à présent devenue réalité. « Concordia nous a facilité la tâche, explique Stéphane Jorisch. L’Université possède en effet l’une des facultés des beaux-arts les plus importantes et polyvalentes du Canada – le choix s’imposait donc à nos yeux. »

L’apprentissage continu en héritage

Georges Jorisch en 1950 Le jeune Georges Jorisch à Bruxelles. Son père et lui ont trouvé une nouvelle patrie en Belgique après avoir fui l’invasion nazie de l’Autriche durant la Deuxième Guerre mondiale. | Photographie fournie par Stéphane Jorisch

Lorsque Georges Jorisch a recouvré ses peintures, sa mission a consisté à faire en sorte que ses petits-enfants et les générations à venir puissent fréquenter l’université de leur choix.

« La communauté de Concordia est très fière d’avoir été choisie comme gardienne du programme de résidence d’artiste de la famille Jorisch, affirme Bram Freedman, vice-recteur au développement et aux relations extérieures de l’Université. Nous sommes ravis que cette résidence offre aux étudiantes et aux étudiants l’occasion d’expérimenter avec audace. »

« Ce généreux don a tissé des liens importants et durables entre nos étudiants, le Museum der Moderne de Salzbourg et les membres de la famille Jorisch, explique Rebecca Duclos, doyenne de la Faculté des beaux-arts de Concordia. La résidence illustre précisément ce que l’Université considère comme sa principale vocation : travailler en partenariat avec d’autres afin d’enrichir la vie de nos étudiantes et étudiants au moyen d’expériences immersives à la fois ici et ailleurs. »

La petite-fille de Georges Jorisch, Édith, l’a suivi au long de sa quête pour la restitution d’un tableau de Klimt dans son documentaire, L’héritier, lancé à l’automne 2016. Le film raconte l’histoire de son grand-père, depuis son enfance durant la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à sa traque sans relâche afin de retrouver les œuvres spoliées de sa famille. « Mon grand-père n’a jamais abandonné. J’admirerai toujours son courage et sa détermination », affirme-elle.

  • L’héritier sera diffusé sur Télé-Québec le lundi 21 novembre à 21 heures.

Visionnez la bande-annonce :

L'Héritier - Bande-annonce de Edith Jorisch sur Vimeo.



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