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L’Association internationale de science politique célèbre son 10e anniversaire à l’Université Concordia

Le chercheur de renommée internationale Ronald Inglehart donnera une conférence à l’Université le 30 mars
8 mars 2016
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Par Elisabeth Faure


Cette année, l’Association internationale de science politique (AISP) marquera à Montréal un important anniversaire, qui aura une connotation très personnelle pour l’un des professeurs de l’Université Concordia.

« Je suis très fier de ce que nous avons accompli avec notre équipe de Montréal en permettant à l’AISP de devenir une véritable association professionnelle reconnue dans le monde entier », affirme Guy Lachapelle, professeur au Département de science politique de l’Université et secrétaire général de l’AISP.

Ronald Inglehart | Photographie : Margus Ansu

Afin de souligner le 10e anniversaire de l’installation du secrétariat de l’AISP à Montréal, le Pr Lachapelle a invité le célèbre politologue Ronald Inglehart à prononcer une conférence à Concordia le 30 mars.

Cette conférence, intitulée 35 Years of the World Values Survey: What’s Next? (« le World Values Survey a 35 ans : et ensuite? ») aura lieu à 14 heures dans l’auditorium des diplômés de la Sir George Williams University (salle H-110).

« M. Inglehart a créé le World Values Survey il y a 35 ans, rappelle le Pr Lachapelle. C’est exactement la mission de l’AISP depuis ses débuts : encourager le développement d’une banque de données comparative internationale accessible à tous les politologues. »

Créée après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1949, l’AISP est née d’un désir de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de favoriser le dialogue entre les nations.

« L’idée était de multiplier les liens entre les professeurs et les chercheurs du monde entier dans l’optique de réduire les guerres et d’amener les gens à discuter et à négocier davantage », explique le Pr Lachapelle.

Au fil des ans, l’AISP a vu le nombre de ses pays membres passer de quelques-uns à plus de 50. L’organisation publie des articles et tient un congrès tous les deux ans.

Le Pr Lachapelle a adhéré à l’AISP au début des années 1980, au moment de la création de la revue de l’association. Il était à l’époque étudiant aux cycles supérieurs à l’Université Northwestern.

« La revue était axée sur l’étude comparative et son contenu était bilingue. C’était exactement le type de publication qui m’intéressait, poursuit le Pr Lachapelle. J’ai donc adhéré à l’AISP pour la recevoir. »

Nouveau secrétaire, nouveau siège

En 1995, le Pr Lachapelle travaillait pour la mairie de Québec, où il présidait le comité chargé d’évaluer l’appui de la population concernant l’accueil des Jeux olympiques d’hiver de 2002. Il a alors suggéré que la Ville essaie de convaincre l’AISP de tenir son prochain congrès mondial à Québec en 2000. Cet effort a été couronné de succès.

L’AISP lui a proposé de devenir son secrétaire général la même année.

 

Guy Lachapelle

Il n’a pas pris sa décision à la légère. « C’était une lourde responsabilité, mais j’ai finalement accepté. À l’époque, le secrétariat se trouvait à Dublin. Quand j’en ai pris la direction, nous avons décidé de quitter Dublin pour Montréal, et plus précisément pour Concordia. »

À la suite de ce déménagement, le secrétariat de l’AISP a rapidement vu son effectif passer de deux personnes à neuf aujourd’hui.

Le secrétariat a dès lors tellement contribué à la croissance de l’association que celle-ci a décidé de le maintenir définitivement à Montréal. Le Pr Lachapelle est resté secrétaire général.

« Montréal est vraiment la ville idéale, dit-il. Entre autres parce que c’est une ville bilingue, comme l’a toujours été l’AISP depuis sa création à Paris. De plus, Montréal offre le meilleur des deux mondes, car la moitié des membres de l’association se trouve en Europe, et l’autre en Amérique du Nord. »

Les liens entre l’AISP et l’Université Concordia ont également une grande importance. « Cela comporte beaucoup d’avantages pour les universitaires étrangers qui veulent venir travailler ici, reconnaît le Pr Lachapelle. Montréal est une ville très novatrice et forte d’un milieu universitaire important. »

L’AISP bénéficie de l’appui de Montréal International, un organisme qui s’emploie à retenir les organisations multinationales dans la ville.

Un impact mondial

Au fil des ans, l’AISP s’est illustrée sur la scène mondiale, notamment grâce à son congrès qui a lieu chaque fois dans une ville différente. « Lors de la tenue du congrès de 1995, à Prague, j’ai vu des collègues en larmes : les politologues d’Europe de l’Est étaient à l’époque souvent emprisonnés par des gouvernements qui les percevaient comme des opposants », se souvient le Pr Lachapelle.

Parmi les dignitaires qui ont assisté aux congrès de l’AISP à ce jour figurent l’ancienne secrétaire d’État américaine Condoleeza Rice ainsi que l’ancien dirigeant de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, qui était de la 11e édition à Moscou en 1979.

« En 2014, année où le congrès s’est tenu à Montréal, M. Gorbatchev a indiqué dans une lettre à quel point le congrès de Moscou avait été important pour lui... et lui avait ouvert les yeux sur ce qui se passait en Europe de l’Ouest », raconte le Pr Lachapelle.

« Le mur de Berlin avait comme on sait fini par tomber... Ce type de congrès a donc son importance. Les organisations comme la nôtre contribuent sans aucun doute à ouvrir les yeux et les esprits des gens du monde entier. »

Le Pr Lachapelle et son équipe travaillent sans relâche à la préparation du prochain congrès mondial de l’AISP, qui accueillera plus de 3 500 intervenants.

Selon lui, l’AISP doit sa réussite en grande partie à l’Université Concordia et à Montréal : « Je crois fermement que toutes les organisations de ce type devraient avoir leur siège au sein d’une université. C’est là qu’est la vie, que sont les étudiants et là où se trouve ce dont elles ont besoin. Le fait pour Concordia d’abriter l’AISP a contribué à la notoriété de l’établissement. »

« Désormais, partout dans le monde, les gens savent que le siège de l’AISP se trouve à Montréal, et plus précisément à Concordia. Il n’y a pas de meilleure façon d’internationaliser une université », conclut-il.

La conférence de Ronald Inglehart à Concordia afin de célébrer le 10e anniversaire de l’installation du secrétariat de l’Association internationale de science politique (AISP) à Montréal aura lieu le 30 mars à 14 heures dans l’auditorium des diplômés de la Sir George Williams University (1455, boulevard De Maisonneuve Ouest).

 

La conférence est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Un cocktail suivra dans la salle H-765.

 


« L’AISP a un rôle essentiel à jouer. »

Nous avons demandé à des membres de l’association de commenter les 10 années de celle-ci sous la direction de Guy Lachapelle à Concordia.

 

John Trent, Université d’Ottawa, ancien secrétaire général de l’AISP :

« Une chose est sûre : Guy n’abandonne jamais. C’est une qualité, je présume.

L’AISP est importante non seulement parce que la science politique l’est, mais aussi parce que l’existence d’une association internationale bien gérée au sein de laquelle les universitaires de tous les pays peuvent se rencontrer, échanger et se sentir à l’aise est fondamentale. L’AISP est axée sur une discipline qui peut conduire à des échanges explosifs entre ses membres. Mais ceux-ci doivent rester unis s’ils tiennent à être reconnus sur la scène mondiale.

Guy Lachapelle a contribué à hisser l’AISP vers de nouveaux sommets. Avec lui à sa tête, l’association s’est dotée d’un véritable énoncé de mission, a tenu en 2008 sa première conférence intercongrès sur l’avenir de la discipline, et a gagné en dynamisme en organisant son congrès tous les deux ans au lieu de tous les trois ans. Sous la houlette de Guy, le nombre des membres de l’association a atteint un plafond et la popularité des congrès de l’AISP ne cesse d’augmenter. Guy a beaucoup contribué au succès de l’association. »


Alain Gagnon, Université du Québec à Montréal, membre de longue date de l’AISP :

« L’AISP a un rôle essentiel à jouer : rassembler des acteurs du monde entier afin qu’ils cernent les problèmes à régler et se penchent sur les idées de recherche à concrétiser sans tarder. Depuis des décennies, sur les cinq continents, l’AISP a mené avec conviction la lutte en faveur des pratiques démocratiques et de l’élargissement des régimes de citoyenneté. Elle a soutenu sans relâche la transmission du savoir entre continents ainsi qu’entre générations d’universitaires.

Le professeur Guy Lachapelle a fait preuve d’un leadership crucial et d’une détermination sans faille, dont il doit être félicité chaleureusement. Il a contribué plus que quiconque à la notoriété de l’AISP auprès des décideurs, des organismes gouvernementaux, des médias et du grand public. Grâce aux avancées réalisées sous sa direction depuis 10 ans, l’AISP peut désormais affronter avec confiance la prochaine décennie et continuer à œuvrer pour le progrès de la démocratie et de la paix partout dans le monde. »


Andréa Cestaro, directrice exécutive de l’AISP et ancienne étudiante de Guy Lachapelle :

« J’ai adhéré à l’AISP il y a 10 ans, juste après la conclusion de l’accord avec l’Université Concordia. J’étais présente à la cérémonie d’inauguration du secrétariat de l’association à Montréal, en tant que représentante de Concordia.

L’AISP est la voix du milieu international de la science politique, ainsi qu’un outil de soutien et de développement de la discipline. Selon moi, la diversité de ses membres et l’ampleur de son réseau de recherche, forgé au fil des décennies, contribuent grandement au progrès non seulement de la discipline, mais aussi de la société dans son ensemble.

Je tiens à féliciter Guy à l’occasion du 10e anniversaire de l’installation du secrétariat de l’AISP à Concordia. Grâce à son travail, l’association entretient des liens solides avec l’Université. Guy sait qu’il est essentiel pour l’AISP de pouvoir compter sur un environnement ouvert et qui l’appuie afin d’être en mesure de poursuivre sa mission. Je me réjouis à l’avance de fêter avec Guy le 10e anniversaire de ce moment clé que fut l’installation du siège de l’AISP à Concordia. »

 



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