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Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : Le bilinguisme pourrait compenser les changements qui affectent le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer

Une étude de l’Université Concordia dévoile un lien entre les antécédents linguistiques et la plasticité cérébrale.

« La pratique de deux langues fait travailler des régions précises du cerveau », explique la professeure de psychologie Natalie Phillips.

Après plus d’une décennie de recherche sur le sujet, nous savons à tout le moins ceci : il est bon pour votre cerveau de connaître une autre langue.

Mais une nouvelle étude de l’Université Concordia est allée plus loin. Ses auteurs se sont concentrés plus particulièrement sur la connaissance d’une seconde langue chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (MA) ou d’un trouble cognitif léger (TCL – un état susceptible d’entraîner la MA).

« La plupart des recherches antérieures sur la structure du cerveau ont été menées chez des adultes jeunes et âgés en bonne santé », remarque Natalie Phillips, chercheure au Département de psychologie.

« Nos travaux appuient l’hypothèse selon laquelle le bilinguisme fait appel à des régions spécifiques du cerveau et peut accroître l’épaisseur du cortex ainsi que la densité de la matière grise. Nous avons également démontré que ces différences structurales s’observent dans le cerveau de personnes atteintes de la MA ou de TCL. »

L’étude de Natalie Phillips, dirigée par Hilary D. Duncan, récemment diplômée en psychologie à Concordia (Ph. D. 2017), sera publiée sous peu dans la revue Neuropsychologia (janvier 2018).

De nouvelles méthodes : l’IRM

Natalie Phillips et son équipe sont les premières à utiliser des données d’IRM complète à haute résolution du cerveau et des techniques d’analyse sophistiquées pour mesurer l’épaisseur du cortex et la densité des tissus dans certaines zones du cerveau.

Plus précisément, elles ont examiné les zones de contrôle liées au langage et à la cognition dans les régions frontales du cerveau, ainsi que les structures du lobe temporal médian. Importantes pour la mémoire, celles-ci s’atrophient chez les personnes atteintes de TCL ou de la MA.

« Les études précédentes recouraient à des tomodensitogrammes, qui constituent des mesures beaucoup moins précises », poursuit Natalie Phillips, aussi directrice fondatrice du Laboratoire de recherche sur la cognition, le vieillissement et la psychophysiologie de Concordia.

La professeure Phillips a pour sa part analysé l’IRM de patients de la clinique de la mémoire de l’Hôpital général juif de Montréal.

Ces participants se divisaient comme suit : 68 personnes atteintes de TCL, dont la moitié était monolingue et l’autre moitié, multilingue; et 26 personnes atteintes de la MA, dont la moitié était monolingue et l’autre moitié, multilingue.

D’après Natalie Phillips, son étude est la première à évaluer la structure des zones de contrôle liées au langage et à la cognition chez des personnes atteintes de TCL ou de la MA. Elle est aussi la première à établir un lien entre ces régions du cerveau et la fonction de la mémoire pour ces groupes de personnes, et la première à prendre en compte le statut d’immigrant des participants.

« Nos résultats appuient les travaux indiquant que le fait de parler plus d’une langue s’inscrit parmi les nombreux aspects du mode de vie qui contribuent à la réserve cognitive », ajoute Natalie Phillips.

« Ils soutiennent l’idée selon laquelle le multilinguisme et ses bienfaits cognitifs et socioculturels connexes ont un lien avec la plasticité du cerveau. »

Quelles sont les prochaines étapes?

La professeure Phillips et son équipe travaillent déjà à approfondir leurs recherches.

« Notre étude donne à penser que les personnes multilingues sont en mesure de compenser la perte de tissus liée à la MA, car elles accèdent à d’autres réseaux ou régions du cerveau pour traiter la mémoire. Nous explorons activement cette hypothèse. »

Consultez l’étude citée : Structural brain differences between monolingual and multilingual patients with mild cognitive impairment and Alzheimer disease: Evidence for cognitive reserve


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