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Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : La poussière d’or, outil potentiel dans le traitement du cancer

Le remède ayurvédique pourrait améliorer les résultats de la chimiothérapie, montre une étude de Concordia

Image reproduite avec autorisation de professeur Muthukumaran Packirisamy

Une pratique médicale ancestrale d’origine indienne donne des résultats prometteurs en laboratoire en tant qu’outil potentiel dans la lutte contre le cancer.

« Nous avons découvert que la poussière d’or, une substance employée en médecine ayurvédique, peut pénétrer le noyau des cellules humaines », explique Muthukumaran Packirisamy, directeur du Laboratoire de biomicrosystèmes optiques et des ConSiM (installations de microfabrication au silicium de Concordia).

« La poussière d’or, aussi connue sous le nom de swarna bhasma, pourrait donc servir de vecteur de libération de médicaments, ajoute-t-il. Son usage en chimiothérapie accroîtrait la capacité de certains anticancéreux à détruire des cellules ciblées. »

Les découvertes du chercheur ont récemment été publiées dans le site Nature.com. Ses travaux interdisciplinaires sont le fruit d’une collaboration avec Alisa Piekny, coauteure de l’article et directrice du Centre de microscopie et d’imagerie cellulaire de l'Université Concordia.

Qu’est-ce que l’ayurveda?

L’ayurveda est un système de guérison naturelle issu du sous-continent indien. Ses origines remontent à 5 000 ans av. J.-C. Le terme, qui est formé des racines ayus (vie) et veda (système de connaissance), signifie « connaissance de la vie ».

« L’ayurveda adopte une approche universelle et holistique de la santé en mettant l’accent sur la relation entre le corps, l’esprit et l’âme », poursuit Muthukumaran Packirisamy, qui est également membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada.

« Les remèdes ayurvédiques se présentent sous la forme de bhasmas – des préparations à base de métaux et de minéraux traités au moyen de jus d’herbes ou de décoctions de plantes, puis incinérées à plusieurs reprises », précise-t-il.

C’est pourquoi on parle de poussière, ou de cendres. La poussière d’or est un bhasma populaire composé d’environ 50 pour cent d’or pur. Il est réputé pour ses bienfaits thérapeutiques dans les affections chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou le diabète.

L’équipe du professeur Packirisamy a décidé d’approfondir ses connaissances et d’analyser les caractéristiques physiques ainsi que la composition chimique de la poussière d’or à l’aide d’appareils modernes.

Poussière d’or ou nanoparticules d’or?

« À l’origine, nous nous intéressions au potentiel des nanoparticules d’or pur pour diagnostiquer et traiter le cancer, révèle le chercheur Packirisamy. Nous avons donc exploré l’interaction de la poussière d’or avec des cellules humaines cancéreuses et non cancéreuses, puis comparé cette interaction avec celle des nanoparticules d’or obtenues par voie chimique. »

En examinant les cellules par microscopie électronique à balayage et par résonance plasmonique de surface localisée, les chercheurs ont découvert avec étonnement que les particules de poussière d’or entraient dans les cellules humaines.

Malgré la taille relativement grande des particules de poussière d’or, celles-ci pénétraient dans les cellules et s’accumulaient dans les vésicules et le cytosol, hors du noyau.

« Dans certaines conditions, la poussière d’or atteignait même le noyau, ajoute-il. Nous avons en outre observé que de grosses particules de swarna bhasma entraient dans les cellules par la membrane cellulaire, y induisant la formation d’une poche qui, en se refermant sur elle-même, créait une vésicule.

« Les nanoparticules d’or ordinaires ont la même capacité, remarque-t-il, mais les particules de poussière d’or revêtent un énorme potentiel du fait qu’elles sont beaucoup plus grandes.

« En effet, la poussière d’or peut supporter une charge bien plus importante que les nanoparticules d’or synthétiques. Elle pourrait ainsi s’avérer un meilleur dispositif pour transporter les médicaments dans les cellules humaines, se réjouit-il.

« Cette étude témoigne du potentiel des nanoparticules, y compris des swarna bhasma , pour guérir de nombreuses maladies, et ce, grâce à leur entrée contrôlée dans les cellules. »

Les travaux du chercheur Packirisamy jettent des ponts entre l’ingénierie, la biologie et la science, donnant lieu à des collaborations multidisciplinaires. Celui-ci a consacré sa carrière à la miniaturisation d’outils diagnostiques permettant de déceler dans le sang les traces du cancer et d’autres maladies.

« Notre laboratoire souhaite travailler avec l’industrie pour transformer nos technologies en outils de diagnostic et de thérapie », conclut-il.

 

Consultez l’étude citée : Comparative study on cellular entry of incinerated ancient gold particles (Swarna Bhasma) and chemically synthesized gold particles.

 


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