Skip to main content
Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : La peur de perdre le contrôle – et son rôle dans l’anxiété

Les résultats d’une étude de l’Université Concordia pourraient faire progresser le traitement du TOC, des attaques de panique, de la phobie sociale et d’autres troubles anxieux

Adam Radomsky : « Les personnes qui croient qu’elles vont perdre le contrôle sont beaucoup plus susceptibles de s’imposer des rites de vérification. »

Avez-vous verrouillé la porte d’entrée? Avez-vous vérifié deux fois plutôt qu’une? En êtes-vous sûr?

Si cette situation vous semble familière, peut-être alors comprenez-vous ce que vivent les personnes atteintes du trouble obsessionnel compulsif (TOC).

Or, les choses pourraient bientôt s’améliorer. En effet, grâce à une nouvelle étude de l’Université Concordia, il est maintenant possible de mieux comprendre dans quelle mesure la peur de perdre le contrôle a une incidence sur les comportements particuliers au TOC, notamment les rites de vérification.

« Nous avons pu démontrer que les personnes qui sont convaincues qu’elles vont perdre le contrôle seraient nettement plus susceptibles de s’imposer des rites de vérification, et ce, plus souvent », affirme Adam Radomsky, professeur de psychologie à la Faculté des arts et des sciences de Concordia.

« Ainsi, lorsque nous traiterons des personnes atteintes de TOC en clinique, nous pourrons tenter de les dissuader de croire qu’elles vont perdre le contrôle, et cela devrait atténuer leurs symptômes. »

Le compte rendu de l’étude de M. Radomsky, rédigé en collaboration avec le doctorant Jean‑Philippe Gagné, a été publié en octobre dernier dans la revue Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders.

À propos de l’étude

Des types plus classiques de peurs – pensez aux serpents, aux araignées, aux chiens, etc. – ont déjà fait l’objet de recherches approfondies. Or, l’étude de Concordia est une des rares à porter principalement sur la peur de perdre le contrôle.

Cette étude est la première d’une série de projets de recherche similaires entrepris par le Pr Radomsky et financés par le Conseil de recherches en sciences humaines.

« Les 133 étudiants du premier cycle qui ont participé aux travaux ont subi de faux électroencéphalogrammes (EEG), explique le Pr Radomsky, titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur l’anxiété et les troubles connexes. On leur a en outre attribué au hasard une fausse rétroaction selon laquelle ils présentaient un risque, soit faible, soit élevé, de perdre le contrôle de leurs pensées ou de leurs agissements. »

Puis, les participants se sont vu assigner une tâche sur ordinateur – c’est-à-dire tenter de contrôler un flux d’images à l’écran au moyen d’une séquence de frappes sur le clavier. À n’importe quel moment, ils pouvaient appuyer sur la barre d’espacement pour vérifier ou confirmer la séquence de frappes.

Les participants à qui l’on avait fait croire qu’ils présentaient un risque accru de perdre le contrôle de leurs moyens avaient beaucoup plus tendance à vérifier leurs actions que ceux qui étaient persuadés de présenter un risque faible.

Un trouble qui se traite

Étonnamment, les étudiants qui ont participé à l’étude ne se considéraient pas comme atteints du trouble obsessionnel compulsif.

« Si nous pouvons démontrer qu’en persuadant une personne qu’elle est à risque de perdre le contrôle, on peut faire en sorte que des symptômes commencent à se manifester chez cette dernière, explique le Pr Radomsky, alors ces travaux peuvent nous renseigner sur ce qui pourrait se cacher derrière ce type de symptômes chez les gens qui doivent composer au quotidien avec ce problème. »

« Cela nous apporte des précisions quant à ce que nous pouvons essayer de traiter. »

Les résultats obtenus sont conformes à ce à quoi MM. Radomsky et Gagné s’attendaient.

« Nous avions posé comme hypothèse que les peurs et les croyances des gens à propos de la perte de contrôle pouvaient les rendre plus vulnérables à divers problèmes de santé mentale, notamment le trouble panique, la phobie sociale, le TOC, le syndrome de stress post-traumatique et le trouble d’anxiété généralisé », précise le Pr Radomsky.

« Ces travaux ont le potentiel d’améliorer grandement notre capacité à comprendre et à traiter un large éventail de troubles anxieux. »

 

Lisez le compte rendu de l’étude citée : Manipulating beliefs about losing control causes checking behaviour.


Source




Retour en haut de page

© Université Concordia