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Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : Que sait-on réellement sur la gestion du temps?

Le chercheur Brad Aeon, de l’École de gestion John-Molson, examine comment cette aptitude peut nous rendre plus heureux – et plus efficaces au travail.

Brad Aeon : « La gestion du temps est la responsabilité de tous. »

Montréal, le 29 novembre, 2017 — Une formation en gestion du temps n’est pas un remède miracle pour améliorer la productivité – du moins, pas celle qui se donne actuellement.

« Cet enseignement se fait d’ordinaire sous forme de conférence, auprès d’un groupe de personnes », observe Brad Aeon (M. Sc. 2014), chercheur à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia.

« Mais la manière de percevoir et d’aborder le temps peut varier beaucoup d’une personne à l’autre. C’est pourquoi la gestion du temps devrait être enseignée de façon individuelle. »

M. Aeon reconnaît qu’une formation personnalisée coûterait plus cher.

« Mais les entreprises souhaitent-elles vraiment gaspiller de l’argent pour une chose qui ne profitera pas à tous? »

Ses conclusions ont été publiées dans le numéro de septembre de la revue Academy of Management Perspectives. L’article a été corédigé par Herman Aguinis, de la faculté de gestion de l’Université George‑Washington.

Multitâches ou monomaniaque?

En jetant des ponts entre diverses disciplines − sociologie, psychologie et économie comportementale −, Brad Aeon a cerné plusieurs facteurs qui expliquent pourquoi la gestion du temps fonctionne ou ne fonctionne pas.

« Les gens peuvent être monochroniques ou polychroniques, c’est-à-dire aptes à faire plusieurs choses à la fois, explique-t-il. Certains peuvent aimer planifier leur journée, tandis que d’autres préfèrent improviser. »

« Certains ont une grande conscience du temps – ils voient le temps comme une ressource à budgéter −, tandis que d’autres n’ont pas cette vision. »

« Par ailleurs, les entreprises peuvent se révéler des lieux très peu propices à la gestion du temps », ajoute-t-il.

« Si vous trouvez difficile de gérer votre temps au travail, ce n’est pas nécessairement de votre faute. Il existe tout un tas de raisons qui entravent votre productivité, comme les interruptions, la culture d’entreprise, l’accès aux collègues, les appels et les courriels intermittents, les formations ou encore le flux de travail. »

L’influence des normes de temps

Malgré les défis liés au lieu de travail et aux différences individuelles, nombre d’employés peuvent apprendre à mieux gérer leur temps et à gagner en efficacité. Cependant, précise M. Aeon, ces compétences ne servent à rien si l’évaluation de leur rendement repose sur des « normes » issues d’un contexte social plutôt que sur la productivité.

Par exemple, un employé peut être très productif dans une semaine de travail de 35 heures, mais si la norme de l’entreprise est de travailler de 60 à 80 heures, alors son évaluation du rendement sera négative.

« On voit cela très souvent, remarque M. Aeon. Dans notre économie du savoir, comme le rendement n’est pas toujours tangible, la méthode de mesure de bien des gestionnaires est basée sur le temps – c’est-à-dire le nombre d’heures passées au bureau. »

Brad Aeon souhaite que les gestionnaires, les chefs de la direction et les propriétaires d’entreprise repensent leur approche du temps et se concentrent sur les résultats plutôt que sur les normes. Selon lui, le bilan de pays comme la Norvège ou la France appuie la thèse selon laquelle le fait d’avoir de moins longues heures de travail ne diminue pas la productivité.

« Dans les sociétés occidentales tout spécialement, on s’attend à ce que chacun soit responsable de gérer son temps. Ceci met beaucoup de pression sur les gens », déplore-t-il.

« La gestion du temps est la responsabilité de tous. Il nous revient, en tant que société, de créer un environnement où l’on vit le temps avec plaisir plutôt qu’à la hâte. »

Cinq conseils de Brad Aeon :

  1. Chronométrez-vous. Lorsqu’on doit faire quelque chose, le plus difficile n’est pas de commencer, mais de savoir quand s’arrêter. L’utilisation d’un minuteur vous aidera à respecter la durée que vous vous êtes donnée pour achever une tâche. Lorsque le temps est écoulé, passez à la tâche suivante ou faites une pause détente. Il y aura toujours du travail à faire, mais votre temps dans la vie est limité!
  2. « Expédiez » les tâches de moindre importance. Le perfectionnisme est un gouffre de temps terrible. La plupart de nos tâches peuvent se faire en moitié moins de temps avec une perte infime ou nulle de qualité. L’astuce est de savoir reconnaître les activités qui exigent votre plus grande attention.
  3. Fixez des limites fermes quant à votre temps de travail. Avec les téléphones intelligents, les espaces de travail à aire ouverte et les courriels qui arrivent jusqu’à tard le soir, jamais il n’aura été plus facile d’empiéter sur votre temps personnel. Mais vous pouvez contribuer à stopper ce train de vie insensé et fixer des limites claires dans vos horaires de travail.
  4. Établissez une routine. Un excès de souplesse et de spontanéité peut générer une certaine confusion. La routine vous aide à gérer plus efficacement vos journées. Elle procure davantage de prévisibilité et de stabilité dans les moments les plus chaotiques, c’est-à-dire le matin avant le travail, et juste après les heures de bureau.
  5. Externalisez. Il existe aujourd’hui une foule de services abordables qui vous feront gagner du temps, qu’il s’agisse de collecte de linge à laver, d’assistants personnels virtuels ou de pigistes en ligne. N’hésitez jamais à dépenser si cela vous permet d’avoir plus de temps pour vous.


Consultez l’étude citée,
It's About Time: New Perspectives and Insights on Time Management, et écoutez les propos de Brad Aeon concernant la gestion du temps lors du colloque TedXConcordia.


Source

Nadia Kherif
Nadia Kherif
Public Affairs
514-848-2424, ext. 4187
nadia.kherif@concordia.ca
@MediaNad



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