Skip to main content
Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : Camions-restaurants de Montréal : infraction, tremplin ou cheval de Troie?

Alan Nash, géographe à Concordia, examine le paysage culinaire mobile de la ville

Montréal, Octobre 24, 2017 - Les gastronomes de Montréal ont connu une bonne année en 2013, lorsque la ville a finalement autorisé les camions-restaurants dans ses rues.

Puis la réalité nous a frappés de plein fouet : un sandwich au fromage fondant coûte 8 dollars!

Heu, pardon? Les camions-restaurants n’étaient-ils pas censés proposer aux masses de la nourriture bon marché? Et fournir des emplois aux nouveaux arrivants? Pas nécessairement, semble-t-il.

Alan E. Nash, professeur de géographie à la Faculté des arts et des sciences de Concordia, se penche justement sur certaines implications sociales des camions-restaurants dans l’article Breach, Bridgehead, or Trojan Horse? An Exploration of the Role of Food Trucks in Montreal’s Changing Foodscape (« infraction, tremplin ou cheval de Troie? Le rôle des camions-restaurants dans l’évolution du paysage alimentaire montréalais »).

Cet essai paraîtra le 30 octobre dans le livre Food Trucks, Cultural Identity and Social Justice: From Loncheras to Lobsta Love (« camions-restaurants, identité culturelle et justice sociale : des casse-croûtes aux comptoirs à homard »), publié par MIT Press.

Coédité par Julian Agyeman, Caitlin Matthews et Hannah Sobel, il s’agit du 13e ouvrage de la série Food, Health and the Environment (« alimentation, santé et environnement ») du MIT.

Camions-restaurants de Montréal : élite ou éthique?

« Le livre prend la forme d’un débat. En effet, certaines personnes soutiennent que les camions-restaurants devraient favoriser la justice sociale en offrant des emplois de premier échelon et de la nourriture bon marché. Mais pour d’autres, les camions-restaurants devraient s’intégrer à une stratégie de promotion du développement économique », explique le professeur Nash, également membre de l’École des affaires publiques et communautaires et du Collège Loyola pour la diversité et la durabilité.

Après examen de la littérature existante, de la presse grand public de Montréal et des évaluations sur Yelp, Alan Nash a constaté que le projet des camions-restaurants fait la promotion du tourisme gastronomique haut de gamme, ce qui cadre avec l’image de destination pour les gastronomes que la ville veut se donner. Cependant, il n’aide pas Montréal à répondre à ses besoins socio-économiques élargis.

« Cela donne l’impression d’une occasion manquée, dans la mesure où d’autres villes ont réussi à utiliser les camions-restaurants pour créer des emplois et aider au développement communautaire à l’échelle locale », déplore-t-il.

À l’origine conçu pour durer deux ans, le projet pilote des camions-restaurants est finalement resté. Son règlement stipule cependant que les détenteurs d’un permis doivent offrir une formule plus créative et originale que la restauration rapide habituelle. En outre, les camions-restaurants doivent être associés à un restaurant traditionnel existant et respecter entre autres des normes en matière d’innocuité des aliments.

« Résultat : les camions-restaurants servent surtout de vitrines publicitaires pour des restaurants établis », poursuit le professeur Nash.

« Cela ne pose aucun problème, ajoute-t-il, si l’on veut qu’ils soient des outils pour soutenir l’industrie du tourisme. »

« En revanche, notre système actuel manque son but si nous souhaitons établir une sorte de justice sociale en offrant des emplois et des repas plus accessibles. »

Quoi qu’il en soit, Alan Nash fait remarquer que les camions-restaurants ne sont pas toujours écologiques. La nourriture peut être servie dans des contenants et avec des ustensiles qui ne sont pas facilement recyclables. De plus, les allées et venues entre les lieux d’arrêt et le fait de laisser le moteur tourner au ralenti augmentent la consommation d’essence.

« Montréal pourrait faire mieux », conclut-il. 

Prenez part au lancement du livre Food Trucks, Cultural Identity and Social Justice: From Loncheras to Lobsta Love le lundi 30 octobre au Quartier de l’innovation (1361, rue William), de 17 h à 19 h. La discussion débute à 17 h 30.


Source

Nadia Kherif
Nadia Kherif
Public Affairs
514-848-2424, ext. 4187
nadia.kherif@concordia.ca
@MediaNad



Retour en haut de page

© Université Concordia