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Communiqué de presse

Comment empêcher les sécheresses et les inondations causées par l’homme?

Une nouvelle étude de Concordia pourrait ouvrir la voie à une meilleure protection des réseaux hydrographiques

Ali Nazemi: “Major river systems around the world are highly affected by climate change and human activities.” Ali Nazemi: “Major river systems around the world are highly affected by climate change and human activities.”


Montréal, le 16 novembre 2016
– Les cours d’eau de l’Alberta fournissent l’essentiel des ressources hydriques utilisées par les agriculteurs des Prairies canadiennes. Toutefois, les changements climatiques et une interférence humaine croissante menacent d’amoindrir le débit de ces eaux d’amont. Or, ce phénomène pourrait avoir d’importantes répercussions sur le produit intérieur brut du Canada, voire la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. 

Une étude publiée dans la revue Hydrological Processes jette un éclairage inédit sur les modifications et les variations que connaît l’écoulement des eaux d’amont albertaines. Elle traite également de leurs conséquences sur la culture irriguée dans les Prairies. Nul doute, cette base de connaissances favorisera une meilleure gestion des ressources hydriques et, partant, l’élaboration de stratégies d’adaptation efficaces aux nouvelles conditions de débit fluvial.

« Au moyen de ces travaux sur les réseaux hydrographiques, nous cherchons à mieux comprendre les interactions complexes entre changements naturels et anthropiques », explique Ali Nazemi, professeur adjoint au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia.

« Nous voulons en arriver à une meilleure gestion des ressources hydriques par l’homme et à une sensibilisation accrue à la sécurité en matière d’énergie, d’alimentation et d’eau, et ce, non seulement au Canada, mais dans le monde entier », poursuit l’auteur principal de l’étude.

Le Pr Nazemi et ses collaborateurs* ont mis au point une méthode mathématique afin d’examiner diverses données sur le climat et l’écoulement. Ils ont ensuite étudié huit cours d’eau du bassin de la rivière Oldman, dans le sud de l’Alberta. Résultat : ils ont découvert qu’au 20e siècle, les écarts annuels dans le débit moyen et la période de crue des eaux d’amont albertaines avaient pris plusieurs formes.

« Selon nos observations, la modification du débit découle principalement des écarts de température, d’une part, et de la régulation des niveaux d’eau issue de la gestion humaine des ressources hydriques, d’autre part », précise le Pr Nazemi.

« La nature exerce aussi son influence. En ce qui a trait aux eaux d’amont albertaines, la température de l’air est le principal moteur de changement. En effet, elle agit sur la fonte des neiges dans les montagnes Rocheuses, d’où proviennent ces eaux. Cela dit, d’autres éléments liés à la température se répercutent d’une façon ou d’une autre sur le débit. Voilà qui illustre bien la complexité des conséquences de la variabilité et des changements climatiques sur l’écoulement. »

L’équipe de recherche a aussi constaté que l’oscillation décennale du Pacifique – un phénomène de variabilité climatique semblable à El Niño, mais lié à la température de surface des eaux dans l’océan Pacifique – représente un important facteur de modification du débit annuel moyen.

Par ailleurs, d’autres éléments – notamment les changements climatiques – agissent sur la température de l’air à l’échelle régionale. Ils sont à l’origine des importantes variations temporelles que présente la crue annuelle des eaux d’amont albertaines.

« Outre les causes naturelles, les facteurs anthropiques – la régulation des réservoirs, par exemple – ont un effet considérable sur l’écoulement, souligne le Pr Nazemi. Cette régulation par l’homme vise généralement à atténuer la rigueur des conditions de débit supérieures ou inférieures à la normale. Par contre, si le système n’est pas bien géré, la situation peut dégénérer. »

Les Prairies canadiennes ont connu – et connaîtront – d’importantes variations et modifications environnementales, voire des conditions extrêmes. Citons pour mémoire la grande sécheresse des années 1930 et les inondations qui ont dévasté le sud de l’Alberta en 2013.

Le Pr Nazemi espère que ses travaux conduiront à la mise en œuvre d’une gestion efficace des ressources hydriques à l’échelle régionale, notamment dans les Prairies.

« De nos jours, les grands réseaux hydrographiques sont étroitement régulés par l’activité humaine, et ce, partout sur la planète. De plus, le régime hydraulique naturel est perturbé par les changements climatiques. Notre étude propose une méthodologie scientifique pour comprendre les effets qu’ont divers facteurs naturels et anthropiques sur les débits fluviaux. Il s’agit d’une première étape dans l’élaboration de stratégies de gestion efficaces, visant à contrer les menaces sans cesse croissantes qui pèsent sur les précieuses ressources en eau douce du Canada et du monde. »

* Le Pr Nazemi a mené cette recherche en collaboration avec Howard S. Wheater, Kwok Pan Chun, Barrie Bonsal et Muluneh Mekonnen.

Consultez l’étude citée, dirigée par Ali Nazemi, professeur adjoint en génie à l’Université Concordia.

 


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