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Communiqué de presse

Les changements climatiques : une menace pour le plus proche parent de l’homme

Les changements climatiques : une menace pour le plus proche parent de l’homme

Montréal, le 10 août 2016 — Partout sur la planète, les conséquences des changements climatiques inquiètent de plus en plus l’humanité. En effet, comment composerons-nous avec l’augmentation du niveau des océans et de la température du globe? Mais ces bouleversements planétaires ne toucheront pas que les humains. Ils auront aussi des effets sur nos plus proches parents, les singes et autres primates.

Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université Concordia et publiée dans la revue International Journal of Primatology montre que les populations mondiales de primates pourraient aussi souffrir des changements climatiques.

« Nos travaux révèlent que, après la déforestation, la chasse et le commerce d’animaux de compagnie exotiques, les changements climatiques représentent peut-être l’une des plus grandes menaces pour les primates », affirme Tanya Graham, auteure principale de l’article et étudiante à la maîtrise au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement.

La chercheuse a travaillé en collaboration avec Damon Matthews, professeur de sciences de l’environnement à Concordia, et Sarah Turner, professeure de primatologie à l’Université McGill. Ensemble, ils ont évalué l’exposition et la vulnérabilité potentielle de toutes les espèces de primates non humains aux futures variations de température et de précipitation.

Ils ont constaté que, de manière générale, 419 espèces non humaines de primates – tels les lémurs, les loris, les tarsiers, les singes et les grands singes – subiront un réchauffement de 10 pour cent supérieur à la moyenne mondiale. Certaines espèces de primates connaîtront une hausse de la température moyenne annuelle de plus de 1,5 degré Celsius pour chaque degré de réchauffement enregistré à l’échelle de la planète.

Les chercheurs ont également défini plusieurs zones, ou points chauds, où les primates sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, vu le nombre d’espèces présentes, leur statut d’espèce menacée et l’intensité régionale des changements climatiques. Parmi ces zones de vulnérabilité, les points chauds extrêmes – à savoir ceux dont les résultats se situent dans la tranche supérieure de 10 pour cent – représentent une superficie totale de 3 622 012 kilomètres carrés et coïncident avec les aires de répartition de 67 espèces de primates.

Les scores les plus élevés ont été enregistrés en Amérique centrale, dans l’Amazone et le sud‑est du Brésil, de même que dans certains secteurs de l’Extrême-Orient et de l’Asie du Sud-Est – territoires de prédilection de certains des primates les mieux connus.

Ainsi, on s’attend à ce que le singe hurleur d’Amérique du Sud, le hurleur noir et le macaque de Barbarie subissent les changements climatiques les plus sévères si l’on tient compte à la fois de la température et des précipitations. Par exemple, le singe hurleur, dont la population est distribuée au Venezuela, connaîtra une augmentation annuelle de 1,2 degré Celsius et une diminution de 5,3 pour cent des précipitations annuelles pour chaque degré de réchauffement planétaire.

« Cette étude met en lumière la vulnérabilité non seulement d’espèces précises, mais aussi de zones géographiques à très forte richesse spécifique en Afrique centrale et en Amérique du Sud », précise Damon Matthews. Ce dernier présentera un compte rendu de la recherche dans le cadre de la réunion conjointe de la Société internationale de primatologie et de la Société américaine des primatologues, à Chicago, à la fin du mois d’août.

« Nos résultats fournissent des zones d’intervention prioritaire et peuvent ainsi servir dans le cadre des efforts de conservation en cours, ajoute Tanya Graham. En effet, toute diminution d’autres facteurs d’origine humaine qui exercent une pression sur les espèces menacées peut améliorer la capacité de ces espèces à supporter le fardeau croissant des changements climatiques. »

« Les primates sont souvent considérés comme les porte-étendard d’écosystèmes tout entiers. Or, les travaux en matière de préservation des singes et des grands singes peuvent avoir d’importantes retombées pour beaucoup d’autres espèces. J’espère que notre étude contribuera à orienter les efforts de conservation des espèces de primates en particulier, mais aussi des écosystèmes vulnérables en général, dans les régions tropicales où habitent nos lointains cousins. »

Partenaire de recherche : La présente étude a été financée par l’Institut de recherche sur l’eau, l’énergie et les systèmes durables de l’Université Concordia, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies.


Source

Fiona Downey
Fiona Downey
Public Affairs
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Fiona.Downey@concordia.ca
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