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Communiqué de presse

Les préadolescents entourés de fumeurs deviennent accros à la nicotine


L’exposition à la cigarette favorise le tabagisme chez les adolescents, selon une étude de Concordia et de l’Université de Montréal

Montréal, le 13 juin 2011 – L’exposition à la fumée secondaire peut créer des symptômes de dépendance à la nicotine chez les préadolescents non fumeurs, selon une nouvelle étude de l’Université Concordia et de l’Université de Montréal. Publiée dans la revue Nicotine & Tobacco Research d’Oxford, cette recherche a également permis de constater que les préadolescents qui observent régulièrement un parent, un frère, une sœur, un ami ou encore un voisin consommer des cigarettes sont plus portés à fumer à l’adolescence.

« Les enfants entourés de fumeurs sont plus susceptibles de fumer car ils ne perçoivent pas la cigarette comme mauvaise pour la santé », explique Simon Racicot, auteur principal de l’étude, doctorant au Département de psychologie de l’Université Concordia et membre du Laboratoire de santé publique pédiatrique en psychologie. « Nous avons découvert que les enfants n’ayant jamais fumé, mais régulièrement exposés à des fumeurs, étaient en effet plus susceptibles d’avoir une opinion favorable de cette dangereuse habitude et de commencer à fumer à l’adolescence. »

Cette enquête soutient plusieurs d’études antérieures à long terme portant sur les effets négatifs d’un entourage constitué de fumeurs. « Il s’agit, à notre connaissance, d’une des premières études à démontrer comment l’exposition accrue à la fumée secondaire conduit des jeunes qui n’ont jamais fumé à présenter des symptômes de dépendance à la nicotine, comme l’envie de fumer et des difficultés à s’abstenir de fumer », explique M. Racicot.

Près de 60 % des enfants sont exposés à la fumée secondaire en Amérique du Nord, souligne Jennifer J. McGrath, directrice de l’étude, professeure au Département de psychologie à Concordia et directrice du Laboratoire de santé publique pédiatrique en psychologie. « Plus les fumeurs sont nombreux dans l’entourage, plus l’exposition à la nicotine est importante, explique?t?elle. Les enfants exposés à la même quantité de fumée secondaire que les adultes absorbent de plus fortes doses de nicotine. Les résultats préliminaires laissent penser que l’exposition à la fumée secondaire pourrait déclencher une accoutumance dans le cerveau avant même que les enfants ne commencent eux-mêmes à fumer. »

Dans le cadre de l’étude, 327 élèves de sixième année et de secondaire un d’écoles publiques francophones de Montréal ont été questionnés sur leurs habitudes tabagiques, le nombre de fumeurs dans leur entourage et les situations où ils observaient d’autres personnes fumer. « Les préadolescents entourés d’un grand nombre de fumeurs pensent que le tabagisme présente plus d’avantages que d’inconvénients, explique M. Racicot. Par conséquent, le fait de voir fumer ses parents, frères, sœurs et amis augmente la probabilité et le risque de fumer plus tard. »

Les participants ont également fourni un échantillon de salive pour le dosage de la cotinine, une substance qui résulte de la nicotine. La cotinine salivaire est un marqueur de la consommation de tabac au cours des un à trois jours précédents. Dans la mesure où l’ensemble des enfants interrogés pour cette étude n’avaient jamais fumé, des quantités négligeables de cotinine ont été détectées dans leur salive. Dans une prochaine étude, les chercheurs mesureront la nicotine dans les cheveux, pour l’évaluation de la consommation de tabac au cours du mois précédent.

L’équipe de recherche souligne que de nouveaux efforts de prévention doivent être adaptés aux préadolescents fortement exposés à la fumée secondaire. Le public doit également être sensibilisé à la manière dont l’exposition des jeunes au tabagisme normalise une habitude malsaine.

« Le mieux que les parents puissent faire est d’éviter d’exposer leurs enfants à la cigarette et à la fumée secondaire, explique Simon Racicot. Les parents devraient fumer à l’extérieur de leur domicile ou de leur véhicule. Pour bien faire, les enfants ne devraient ni voir, ni respirer, ni même penser à la cigarette. »

Partenaires de recherche :
L’étude a été financée par l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme, le Fonds de la recherche en santé du Québec, les Instituts de recherche en santé du Canada ainsi qu’une Bourse d’études supérieures du Canada Frederick Banting et Charles Best.

À propos de l’étude :
L’article « An Investigation of Social and Pharmacological Exposure to Secondhand Tobacco Smoke as Possible Predictors of Perceived Nicotine Dependence, Smoking Susceptibility, and Smoking Expectancies Among Never-Smoking Youth », paru dans la revue Nicotine & Tobacco Research, est cosigné Simon Racicot et Jennifer J. McGrath de l’Université Concordia, avec la collaboration de Jennifer O’Loughlin de l’Université de Montréal, du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal et de l’Institut national de santé publique du Québec.

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