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Deux chercheuses de Concordia décrochent une bourse postdoctorale Banting

Ces bourses du gouvernement canadien soutiendront une étude sur les enfants ayant des difficultés d’apprentissage et une cartographie de l’histoire de vie de réfugiés rwandais
16 mai 2019
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Anne Lafay : « Ce serait formidable si les écoles publiques pouvaient s’améliorer en adoptant des pratiques fondées sur les preuves. »
Anne Lafay : « Ce serait formidable si les écoles publiques pouvaient s’améliorer en adoptant des pratiques fondées sur les preuves. »

Anne Lafay et Élise Olmedo sont les plus récentes lauréates d’une bourse postdoctorale Banting à l’Université Concordia.

Financées par le gouvernement du Canada, ces bourses prestigieuses sont octroyées à un groupe d’universitaires, triés sur le volet à l’échelle nationale et internationale, dont les recherches sont jugées susceptibles de transformer la société. Chaque boursier reçoit 70 000 $ par année pendant deux ans.

Chaque année, soixante-dix chercheurs postdoctoraux d’universités du monde entier font l’objet d’une sélection. L’objectif est d’augmenter le nombre de chercheuses et de chercheurs hautement qualifiés au pays.

Difficultés d’apprentissage en mathématiques et ligne mentale numérique

Anne Lafay est orthophoniste et chercheuse postdoctorale Horizon au Département des sciences de l’éducation. Elle mène ses travaux sous la direction de la professeure de sciences de l’éducation Helena Osana. Elle se penchera sur l’utilisation d’objets manipulables dans l’enseignement des math chez les enfants – tant ceux qui connaissent un développement typique que ceux qui ont des difficultés d’apprentissage des mathématiques.

Des objets manipulables comme les jeux de blocs de base 10 sont utilisés dans les écoles primaires pour représenter des nombres dans l’espace et aider à la compréhension des math chez les élèves.

« Or, quand nous pensons aux chiffres, nous les visualisons sur une ligne mentale numérique horizontale, de gauche à droite, du plus petit au plus gros », précise Anne Lafay.

Toutefois, les outils manipulables employés en classe aujourd’hui ne sont pas linéaires – il s’agit plutôt de cubes à empiler ou à assembler.

« Pour la plupart d’entre nous, cela n’est pas un problème. Mais ce peut l’être pour des enfants qui ont de la difficulté en math », souligne la chercheuse.

« Selon mon hypothèse, un matériel manipulable qui représente mieux la ligne mentale numérique aidera davantage ces enfants à apprendre et à concevoir les nombres. »

Anne Lafay travaille au Laboratoire d’enseignement et d’apprentissage des mathématiques de l’Université Concordia. Elle y mènera une série d’études cliniques auprès d’élèves de première année qui fréquentent l’école publique. Elle leur présentera différents outils d’apprentissage manipulables et en comparera l’efficacité.

Elle espère montrer que le matériel manipulable axé sur la ligne mentale numérique est plus efficace que les outils non linéraires actuellement utilisés dans les écoles. Cette conclusion pourrait favoriser un meilleur apprentissage des mathématiques chez tous les enfants.

« Ce serait formidable si les écoles publiques pouvaient s’améliorer en adoptant des pratiques fondées sur les preuves », conclut-elle.

Élise Olmedo : « Mon projet vise à illustrer de manière non traditionnelle l’espace du vécu quotidien de personnes marginalisées afin de leur donner une voix. » Élise Olmedo : « Mon projet vise à illustrer de manière non traditionnelle l’espace du vécu quotidien de personnes marginalisées afin de leur donner une voix. »

Une plus grande compassion grâce à la cartographie sensible

Élise Olmedo est géographe à l’Université d’Aix-Marseille et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle se joindra à Sébastien Caquard, professeur agrégé de géographie, d’urbanisme et d’environnement au Centre d’histoire orale et de récits numérisés de Concordia, pour aider à consigner l’histoire de vie de réfugiés rwandais.

La chercheuse recueillera le récit et les expériences de vie de réfugiés au moyen d’une nouvelle technique appelée cartographie sensible. Cette approche se situe au croisement de la cartographie et de l’expression créative.

« Il s’agit de tenir compte des émotions et des sensations dans la cartographie, d’y inclure davantage de données qualitatives, explique Élise Olmedo. La cartographie classique donne souvent une perspective d’ensemble très neutre qui laisse peu de place aux points de vue subjectifs et aux récits de vie. »

« La cartographie sensible est une manière innovante de rendre compte de l’histoire des gens. Elle vise à élaborer différentes formes de représentation visuelle pour parler de l’espace du vécu en général. »

Élise Olmedo commencera par rassembler le récit de 30 participants rwandais dans une base de données au Centre d’histoire orale et de récits numérisés, puis entreprendra de les cartographier au moyen de l’application AtlasCine 3, conçue au laboratoire GeoMedia de l’Université Concordia.

Les cartes sont considérées comme une façon plus éthique de faire état de l’expérience de personnes qui ont vécu des événements traumatiques. « L’objectif est de collaborer avec les participants », ajoute la chercheuse.

« Nous espérons réaliser une carte qui ne fera pas que rendre compte de la violence subie par ces personnes ou de leur processus de migration. Il s’agit d’illustrer de manière non traditionnelle l’espace du vécu quotidien de personnes marginalisées afin de leur donner une voix. »


Apprenez-en davantage sur le
Centre d’histoire orale et de récits numérisés et le Département des sciences de l’éducation de l’Université Concordia.

 



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