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L’anxiété au sujet des relations proches peut nuire à la santé selon une nouvelle recherche

Une enquête de Concordia auprès des étudiants étrangers révèle que l’attachement insécurisant peut entraîner des effets secondaires physiques néfastes
15 janvier 2019
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Jean-Philippe Gouin : « La période de début d’acculturation des étudiants étrangers dans leur pays d’accueil fournit un contexte unique pour explorer le lien entre le style d’attachement d’une personne et les résultats sur sa santé. »
Jean-Philippe Gouin : « La période de début d’acculturation des étudiants étrangers dans leur pays d’accueil fournit un contexte unique pour explorer le lien entre le style d’attachement d’une personne et les résultats sur sa santé. »

Lorsque les migrants se retrouvent dans un contexte socioculturel inconnu, certains s’adaptent mieux que d’autres – ce qui a des effets sur la santé.

Selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, les personnes qui vivent cette période de début d’acculturation souffrent davantage d’inflammation systémique du corps si elles ont tendance à éprouver de l’anxiété au sujet de leurs relations proches. Ce résultat est important, car à long terme, l’inflammation systémique est associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire et d’autres troubles liés à la vieillesse. Plus une personne ressent de l’anxiété au sujet de ses amitiés et de ses relations proches, plus elle est susceptible de souffrir d’inflammation systémique.

Des étudiants étrangers recrutés

« Nous avons trouvé ici même une population idéale à étudier, qui vit des changements rapides en matière de fonctionnement social : les étudiants étrangers », affirme Jean-Philippe Gouin, professeur agrégé de psychologie à la Faculté des arts et des sciences et coauteur, avec la doctorante Sasha MacNeil, de l’étude parue dans Attachment & Human Development.

« La période de début d’acculturation que vivent les migrants lorsqu’ils arrivent dans un nouveau pays fournit un contexte unique pour explorer le lien entre le style d’attachement d’une personne et les résultats sur sa santé. »

Le style d’attachement – c’est-à-dire les représentations intériorisées de la disponibilité et de la réactivité des autres ainsi que l’estime que l’on a de soi par rapport aux autres – façonne la nature et la qualité des liens sociaux que les gens tissent et entretiennent.

« Nous avons découvert que l’anxiété de l’attachement, ou la tendance à craindre le rejet dans les relations proches, est liée à un biomarqueur de l’inflammation systémique appelé protéine C-réactive (CRP) », explique M. Gouin, un psychologue clinicien titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur le stress chronique et la santé.

« Un taux élevé de CRP dans le sang a été associé à une moins bonne santé et à un risque accru de maladie cardiovasculaire, et ce, même chez les personnes auparavant en bonne santé. Les jeunes étudiants sont bien portants, mais au fil des décennies, un taux élevé de CRP peut nuire à leur santé. »

Jean-Philippe Gouin, professeur agrégé de psychologie à la Faculté des arts et des sciences Jean-Philippe Gouin, professeur agrégé de psychologie à la Faculté des arts et des sciences.

Les cinq premiers mois

Le projet de recherche de Jean-Philippe Gouin a suivi 58 étudiants étrangers qui fréquentaient une université montréalaise.

Les sujets ont été recrutés dans les trois semaines suivant leur arrivée à Montréal, au trimestre d’automne. Ils ont rempli un questionnaire visant à déterminer leur style d’attachement et donné un échantillon de sang pour permettre le suivi de leur niveau de CRP.

Les étudiants sont revenus donner d’autres échantillons de sang deux mois plus tard et ont effectué une autre visite de suivi au cours du cinquième mois suivant leur arrivée au Canada.

Le questionnaire incluait l’échelle d’attachement pour adultes – comprenant 18 éléments, celle-ci évalue l’aise d’une personne dans la proximité et l’intimité ainsi que la peur de l’abandon. L’outil examine deux sous-ensembles de l’insécurité de l’attachement : l’anxiété de l’attachement et l’évitement de l’attachement.

Quand intervenir?

Pendant cette période de début d’acculturation, les migrants ont dû nouer de nouvelles amitiés et s’intégrer dans des réseaux sociaux. Certains l’ont fait mieux que d’autres.

« Selon les résultats, les personnes qui éprouvaient plus d’anxiété de l’attachement connaissaient une augmentation de l’inflammation systémique, indiquée par une hausse du taux de CRP. Les personnes qui ressentaient moins d’anxiété de l’attachement ne présentaient pas de changement en matière d’inflammation systémique au cours de cette période de début d’acculturation », explique Jean-Philippe Gouin.

« Forts de ces connaissances, nous pouvons maintenant commencer à chercher quelle est la période clé pour intervenir en vue d’améliorer l’intégration des gens ainsi que leur santé. Pour les réfugiés et les personnes déplacées, qui sont en nombre croissant dans le monde, nous pouvons étudier comment et quand lutter contre l’isolement, et intervenir en les soutenant davantage. »

La prochaine étude de Jean-Philippe Gouin portera sur les couples de migrants et la façon dont l’expérience de l’immigration influe sur leurs relations.

Cette étude a reçu du financement du Programme des chaires de recherche du Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada.


Consultez l’étude citée :
Attachment style and changes in systemic inflammation following migration to a new country among international students (« style d’attachement et changements en matière d’inflammation systémique après l’immigration dans un nouveau pays chez les étudiants étrangers »).
 

Contact

Patrick Lejtenyi
Conseiller Affaires publiques 
514 848-2424, poste 5068 
patrick.lejtenyi@concordia.ca
@ConcordiaUnews



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