Lorsque les migrants se retrouvent dans un contexte socioculturel inconnu, certains s’adaptent mieux que d’autres – ce qui a des effets sur la santé.
Selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, les personnes qui vivent cette période de début d’acculturation souffrent davantage d’inflammation systémique du corps si elles ont tendance à éprouver de l’anxiété au sujet de leurs relations proches. Ce résultat est important, car à long terme, l’inflammation systémique est associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire et d’autres troubles liés à la vieillesse. Plus une personne ressent de l’anxiété au sujet de ses amitiés et de ses relations proches, plus elle est susceptible de souffrir d’inflammation systémique.
Des étudiants étrangers recrutés
« Nous avons trouvé ici même une population idéale à étudier, qui vit des changements rapides en matière de fonctionnement social : les étudiants étrangers », affirme Jean-Philippe Gouin, professeur agrégé de psychologie à la Faculté des arts et des sciences et coauteur, avec la doctorante Sasha MacNeil, de l’étude parue dans Attachment & Human Development.
« La période de début d’acculturation que vivent les migrants lorsqu’ils arrivent dans un nouveau pays fournit un contexte unique pour explorer le lien entre le style d’attachement d’une personne et les résultats sur sa santé. »
Le style d’attachement – c’est-à-dire les représentations intériorisées de la disponibilité et de la réactivité des autres ainsi que l’estime que l’on a de soi par rapport aux autres – façonne la nature et la qualité des liens sociaux que les gens tissent et entretiennent.
« Nous avons découvert que l’anxiété de l’attachement, ou la tendance à craindre le rejet dans les relations proches, est liée à un biomarqueur de l’inflammation systémique appelé protéine C-réactive (CRP) », explique M. Gouin, un psychologue clinicien titulaire d’une chaire de recherche du Canada sur le stress chronique et la santé.
« Un taux élevé de CRP dans le sang a été associé à une moins bonne santé et à un risque accru de maladie cardiovasculaire, et ce, même chez les personnes auparavant en bonne santé. Les jeunes étudiants sont bien portants, mais au fil des décennies, un taux élevé de CRP peut nuire à leur santé. »