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Taiaiake Alfred : Quelles mesures doivent adopter les universités pour soutenir la résurgence autochtone?

Cycle de conférences sur l’avenir de l’Université et de l’apprentissage

À propos de la présentation

Selon Gerald Taiaiake Alfred, l’essor de la résurgence autochtone exige un changement de paradigme.

Le 22 avril, M. Alfred a abordé la question de la résurgence autochtone lors d’un exposé qu’il a donné à Concordia dans le cadre du cycle de conférences sur l’avenir de l’Université et de l’apprentissage.

Professeur titulaire de gouvernance autochtone et de science politique à l’Université de Victoria, Gerald Taiaiake Alfred se spécialise dans l’étude de la gouvernance traditionnelle, du rétablissement des pratiques culturelles territoriales et des stratégies de décolonisation. Son leadership et sa recherche de pointe dans les domaines de la gouvernance autochtone et de la décolonisation ont fait sa renommée.

« La résurgence autochtone découle de la nécessité d’analyser les répercussions, sur les Autochtones, de la dépossession territoriale et de l’incapacité à pratiquer une langue, une spiritualité et une culture axées sur la terre », explique le Pr Alfred, auteur de Wasáse: Indigenous Pathways of Action and Freedom (« champs d’action et de liberté autochtones »), de Peace, Power, Righteousness: an Indigenous Manifesto (« paix, pouvoir, justice : un manifeste autochtone ») et de Heeding the Voices of Our Ancestors (« à l’écoute des voix de nos ancêtres »).

Ce mouvement populaire prône le retour des Autochtones sur leurs terres ancestrales, et ce, afin qu’ils puissent renouer avec leurs traditions culturelles. « Cette approche territoriale correspond davantage à une éthique de l’environnement émanant des pratiques autochtones et axée sur l’apprentissage et la guérison », précise Gerald Taiaiake Alfred.

« En promouvant le programme de résurgence autochtone, nous allons à l’encontre du courant dominant chez les militants et politiciens des Premières Nations, poursuit-il. En effet, ces derniers voient dans le développement économique le principal mécanisme du processus de réparation des torts causés aux Autochtones. »

Si ces questions sont importantes, la lutte contre l’aliénation culturelle des Autochtones n’en demeure pas moins le véritable enjeu. Lorsqu’on lui demande quel appui les universités peuvent apporter au mouvement, le Pr Alfred déclare qu’il ne faut ni investissements importants ni aide financière majeure. L’impératif, selon lui, c’est de changer de paradigme.

« Il suffirait de conférer une nouvelle dimension au soutien fourni aux Autochtones, de faire preuve de souplesse, d’être ouvert à divers types d’aménagements et de savoirs, et – pour les membres du corps professoral – d’exprimer une volonté de réformer les modes de pensée dans l’approche de la recherche autochtone », affirme-t-il.

Par contre, le recrutement d’Autochtones à des fonctions professorales de haut niveau nécessitera du financement. « Des leaders autochtones, aux relations bien établies dans leur communauté, doivent occuper le haut de la hiérarchie, continue-t-il. Ainsi, les étudiants pourront tirer parti de ces réseaux solidement implantés. »

Pour Gerald Taiaiake Alfred, en raison de sa culture, de sa réputation et de sa sensibilité au vécu des communautés qu’elle dessert, Concordia est bien positionnée pour prendre part au mouvement.

« Les Autochtones de la nouvelle génération veulent lancer une action collective qui leur permettra de se réapproprier leur culture et de s’inventer une expérience différente, soutient-il. L’amorce d’une transformation psychique relève du possible à Concordia, car l’Université se distingue d’autres établissements d’enseignement supérieur par son ouverture et sa capacité d’adaptation. »

Taiaiake Alfred
Professeur titulaire de science politique et de gouvernance autochtone
Université de Victoria

Professeur titulaire de gouvernance autochtone et de science politique à l’Université de Victoria, Gerald Taiaiake Alfred se spécialise dans l’étude de la gouvernance traditionnelle, du rétablissement des pratiques culturelles territoriales et des stratégies de décolonisation. Titulaire d’une chaire de recherche du Canada, il a reçu le prix national d’excellence décerné aux Autochtones pour son travail dans le domaine de l’enseignement ainsi que le prix du meilleur chroniqueur de la Native American Journalists Association (« association des journalistes amérindiens »).

Le Pr Alfred a étudié à l’Université Concordia, à Montréal, et à l’Université Cornell, à New York. Auteur prolifique d’articles savants, de reportages parus dans des journaux, magazines et revues, de récits ainsi que de rapports de recherche étoffés pour le compte des Premières Nations ou du gouvernement canadien, il a en outre rédigé trois ouvrages d’érudition : Heeding the Voices of Our Ancestors (« à l’écoute des voix de nos ancêtres »; Presses de l’Université d’Oxford, 1995), Peace, Power, Righteousness: an Indigenous Manifesto (« paix, pouvoir, justice : un manifeste autochtone »; Presses de l’Université d’Oxford, 1999 et 2009) et Wasáse: Indigenous Pathways of Action and Freedom (« champs d’action et de liberté autochtones »; Presses de l’Université de Toronto, 2005) – que la Native American and Indigenous Studies Association (« association des programmes d’études sur les premiers peuples et les Amérindiens ») a désigné en 2010 comme l’un des livres les plus marquants du domaine des études autochtones.

Actuellement, le Pr Alfred axe sa recherche sur les répercussions de la contamination environnementale sur les pratiques culturelles autochtones. Il étudie plus particulièrement la communauté mohawk d’Akwesasne. Dans le cadre d’une démarche américaine d’évaluation des dommages aux ressources naturelles, soit la United States’ Natural Resources Damages Assessment, il sert d’expert-conseil auprès de diverses communautés autochtones. À ce titre, il évalue le préjudice culturel causé par la contamination industrielle et nucléaire du milieu naturel. De même, il conçoit des plans de réhabilitation culturelle axés sur la notion de territorialité. Dans le passé, ses activités de chercheur et de conseiller auprès d’organismes et d’instances gouvernementales des Premières Nations ont porté sur le retour aux traditions, la réforme structurelle et la formation au leadership.

Par ailleurs, Gerald Taiaiake Alfred a œuvré de nombreuses années comme chercheur, rédacteur, négociateur et conseiller auprès de dirigeants des Premières Nations sur les processus de revendication territoriale et d’autonomie gouvernementale, et ce, tant au sein de sa communauté d’appartenance qu’en Colombie-Britannique.

Né à Montréal en 1964, il a grandi à Kahnawake, en territoire mohawk, où il a habité jusqu’en 1996. Fantassin dans le Corps des Marines des États-Unis au cours des années 1980, il vit maintenant au mont Snaka, un territoire Wsanec situé sur la péninsule de Saanich, avec sa femme et ses trois fils, tous membres du clan Laksilyu de la nation Wet’suwet’en.

Source : site Web de l’Université de Victoria
http://web.uvic.ca/igov/index.php/faculty

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