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Mon expérience à Concordia

Le journaliste résident dans ses propres mots
April 18, 2018
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By Steve Bonspiel


Steve Bonspiel Steve Bonspiel : C’est ce que nous recherchons tous dans l’enseignement, n’est-ce pas ? Être convaincu de faire quelque chose qui aura un certain impact, un effet à long terme.

Des représentants du programme de journalisme de l’Université Concordia m’ont demandé si je souhaitais être journaliste résident cette année. Wow ! J’ai été franchement surpris ! J’ai été encore plus étonné – et ravi – d’apprendre que Concordia me donnait carte blanche pour faire du trimestre d’hiver ce que je voulais. Je n’avais qu’à trouver un thème pertinent qu’il valait la peine d’explorer avec mes étudiants. J’y ai réfléchi, mais pas très longtemps en vérité. Le sujet de la langue mohawk – Kanien’kéha – s’est imposé de lui-même.

Revenons maintenant à aujourd’hui, tandis que je rédige ce texte dans les bureaux bourdonnants d’activité d’un journal communautaire, un jour avant la date de tombée. Je peux dire en toute honnêteté que l’expérience m’a ouvert les yeux et a été très positive! Stimulante ? Oui. Valorisante ? Certainement. Excitante ? Sans aucun doute. Je crois que c’est ce que nous recherchons tous dans l’enseignement, n’est-ce pas ? Être convaincu de faire quelque chose qui aura un certain impact, un effet à long terme.

À mon avis, ce projet intitulé Living the Language: The Mohawk Revival (« vivre la langue : la renaissance mohawk ») a atteint tous ces objectifs, et bien plus encore. Mes étudiants y ont découvert un monde dont ils ignoraient l’existence. En tant que professeur, j’ai pu aussi leur ouvrir mon monde. Ça nous a ouvert les yeux à tous. Maintenant, mes étudiants peuvent discuter d’un bon nombre d’enjeux qui touchent nos communautés – notamment des effets du colonialisme et, en particulier, de notre difficulté à préserver et à parler couramment notre langue en raison de la présence de forces extérieures.

Pour moi, l’enseignement est un microcosme de la vie. Vous prenez les bons côtés (étudiants brillants; sujet intéressant; personnes inspirantes) et les mauvais côtés (entrevues sur des sujets risqués; conflits d’horaire; pannes d’équipement), et vous faites votre possible. La vie a ses obstacles qu’il faut surmonter, et cette classe n’était pas différente. Toutefois, j’y ai appris énormément de choses, et ce, en même temps que mes étudiants. J’espère qu’ils n’oublieront jamais ce qu’ils ont appris durant la courte période que nous avons passée ensemble. Cela dit, je constate dans leurs yeux qu’ils ont résolument changé. Ils ont affiné leur regard. Rendre ses étudiants plus intelligents, en faire des libres penseurs, n’est-ce pas le vœu de tout professeur? Les miens s’intéressent à ce qu’ils examinent et apprennent, et ils ne font pas qu’attendre la fin de l’année pour célébrer.

Notre projet a en outre suscité une attention médiatique formidable. Au dernier compte, on a parlé de nous à l’émission CBC Daybreak, sur APTN – le réseau de télévision des peuples autochtones, à Radio Canada International, dans the Montreal Gazette, Le Soleil et The Concordian ainsi qu’à Global TV. D’autres organes nous promettent également de traiter bientôt le sujet.

Concordia, c’est aussi comme une famille. Mon bref séjour ici pourrait bien mener à un engagement à plus long terme – une possibilité qui me ravit. Les membres de mon entourage ici sont toujours prêts à m’aider; je suis heureux d’avoir saisi cette occasion exceptionnelle.

Bien entendu, j’ai un emploi à temps plein à titre de rédacteur en chef et éditeur au journal The Eastern Door. Toutefois, je réserve une place dans mon horaire pour l’Université, parce qu’il est important de redonner à autrui, d’expliquer aux étudiants en quoi consistent nos vies, nos vérités, notre histoire, nos luttes, et de leur apprendre à jeter des ponts.

J’aime aussi l’Université parce qu’elle me permet de tisser de nouvelles connaissances et de continuer à apprendre. Après tout, la vie est une école, et nous sommes tous en quelque sorte des étudiants qui essayent de tirer leur épingle du jeu.



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