Presentation in French, with a bilingual discussion afterwards.
Depuis l’adoption de la directive Qualification en 2004, l’Union européenne reconnaît les persécutions du fait de l’orientation sexuelle en tant que motif d’octroi du statut de réfugié, selon le critère de l’appartenance à un certain groupe social. Cependant, il existe toujours des différences considérables dans la manière dont les États européens examinent les demandes d’asile des personnes LGBT. Pourquoi, malgré les pressions d’harmonisation de l’Union européenne, les contours de cette catégorie diffèrent-ils d’un État membre à l’autre ?
L’analyse se concentre sur la traduction de la catégorie des « réfugiés LGBT » dans trois contextes nationaux en Europe : la Belgique, la France et le Royaume-Uni. À travers les trajectoires nationales de ces trois cas, il s’agit notamment de mettre en avant la polysémie de cette catégorie, mais surtout la « trahison » qui s’est opérée lors du passage d’une catégorie normative développée par le UNHCR aux instruments administratifs développés par les autorités nationales de l’asile belges, françaises et britanniques. En effet, d’une catégorie normative destinée à assurer une meilleure protection aux minorités sexuelles, la catégorie des « réfugiés LGBT » s’est traduite en catégorie administrative destinée à limiter l’accès au territoire européen. Ce processus ne s’est pas déroulé selon les mêmes temporalités et modalités en fonction des État