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HORIZONS STIM : L’étudiant-chercheur de Concordia Will Cheney veut réduire le coût des médicaments sur ordonnance

Son projet de maîtrise : créer un biocapteur d’opioïdes qui permettra l’élaboration de produits médicaux meilleur marché
23 octobre 2018
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Par Daniel Bartlett


Will Cheney Master’s student Will Cheney

Imaginez un monde où les produits pharmaceutiques seraient facilement accessibles aux personnes qui en ont le plus besoin. C’est la vision que Will Cheney tente de concrétiser.

Étudiant à la maîtrise au Département de biologie, M. Cheney souhaite créer un biocapteur d’opioïdes qui détecte et quantifie les opiacés plus facilement et à moindre coût que les procédés scientifiques actuels. Combiné aux efforts de ses collègues du Centre de biologie synthétique appliquée (CBSA), son projet pourrait mener au développement de produits d’utilité médicale plus abordables.

Will Cheney travaille sous la supervision de Vincent Martin, professeur de biologie et titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en génie microbien et en biologie synthétique. Assimilant ses travaux au CBSA à du génie génétique, il espère qu’en mettant fin aux idées fausses concernant son domaine, il pourra démontrer que celui-ci peut offrir des solutions à certains des plus grands problèmes de l’humanité, dont la pénurie alimentaire et les changements climatiques.

« La génétique régit la chose la plus complexe qui existe : la vie. »

Quel est le rapport entre cette image et vos travaux à Concordia?

Il s’agit d’une image vivante que j’ai créée en utilisant la bactérie E. coli. Chaque point correspond à une colonie de cellules bactériennes qui génèrent une protéine verte fluorescente lorsqu’elles sont placées sous une lumière ultraviolette. Même si cette image n’a pas de lien direct avec mes travaux, elle incarne l’esprit de la biologie synthétique : trouver des façons innovantes d’utiliser des systèmes biologiques existants.

J’ai conçu cette image au moyen d’un robot manipulateur de liquides de la fonderie de génomes de Concordia, qui utilise un script python modifié (langage de programmation de haut niveau pour la programmation générale) de l’Edinburgh Genome Foundry.

Quels résultats attendez-vous de vos travaux? Et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?

Le CBSA abrite un laboratoire de génie métabolique. Notre objectif est de développer des produits médicaux en changeant le métabolisme de la levure.

Mon biocapteur joue un rôle dans le processus de génie métabolique appelé optimisation de la coloration. À cette étape, nous cherchons à dépister des mutations ou des gènes afin d’optimiser la production. Le biocapteur évalue rapidement ces changements et nous permet de cibler les souches à la production optimale. Vu la nature modulaire du mécanisme de détection, nous envisageons son application dans une grande variété de produits pharmaceutiques.

Lorsqu’on travaille avec les opioïdes, il est important de reconnaître le risque d’abus qu’ils comportent. En effet, même si l’Organisation mondiale de la Santé les considère comme un médicament essentiel, le nombre de décès évitables et causés par leur abus a considérablement augmenté au cours des dix dernières années. J’espère que le biocapteur fournira un modèle pour l’étude des interactions entre ces substances et leurs cibles.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurté dans vos travaux?

Ironiquement, mon plus gros défi est de savoir expliquer mes travaux. Je souhaite donc améliorer ma capacité à susciter l’intérêt des gens et à leur parler dans un langage qu’ils comprennent.

Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils être utilisés?

Nous espérons concevoir une nouvelle façon de produire des opioïdes à moindre coût. Ainsi, les personnes vivant avec des douleurs extrêmes ou chroniques auront plus facilement accès à des produits pharmaceutiques. Les opioïdes de laboratoire réduiront également la quantité de terres agricoles nécessaires à la culture du pavot.

Par ailleurs, le biocapteur pourrait nous aider à comprendre l’interaction de différents opiacés avec les récepteurs du cerveau humain.

Quelle personne, quelle expérience ou quel événement particulier vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incité à vous intéresser à ce domaine?

J’ai découvert la génétique dans mes cours de biologie, au secondaire, et j’ai naturellement été attiré par le sujet. Après tout, la génétique régit la chose la plus complexe qui existe : la vie.

Ce n’est toutefois qu’à ma dernière année du premier cycle que j’ai décidé de poursuivre des études supérieures. C’est en fait un cours de biologie synthétique qui m’a convaincu de le faire; nous y avons étudié un antipaludique appelé artémisinine, et j’ai ressenti cet incroyable sentiment d’ouvrir une porte sur quelque chose d’inédit en biologie.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil leur donneriez-vous?

Je conseille aux étudiants de communiquer avec les professeurs et de leur demander s’ils offrent des occasions de travailler dans leur laboratoire. Nous sommes toujours à la recherche d’étudiants talentueux!

Avant cela, il est toutefois important de lire les travaux de ces professeurs pour s’assurer d’avoir les mêmes intérêts. Une curiosité sincère et véritable rend la recherche vraiment agréable, en plus d’être essentielle pour réussir.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

Ce que j’aime le plus à Concordia est l’esprit communautaire qui règne au CBSA et au campus Loyola. Le CBSA me donne non seulement accès à des technologies et techniques de pointe, mais il sert également d’aimant pour attirer des personnes qui partagent mes idées.

Résultat : j’évolue dans un milieu dynamique qui m’expose à des idées et à des domaines de recherche nouveaux. Le laboratoire contribue à aiguiser nos concepts et à ouvrir la voie à de nouvelles possibilités et projets d’avenir.

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

Mon projet de recherche bénéficie du financement du Fonds de Recherche du Québec – Nature et technologies (FRQ-NT).


Apprenez-en plus sur le
Département de biologie de Concordia.

 



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