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La chercheuse de Concordia Dana-Rae Yadao examine comment le diabète entraîne des maladies vasculaires

HORIZONS STIM : L’étudiante à la maîtrise explore comment l’exercice peut protéger le système cardiovasculaire des patients
1 octobre 2018
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Par Kenneth Gibson


Trois fois par semaine, Dana-Rae Yadao fait courir des souris sur un tapis roulant.

L’étudiante à la maîtrise au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l’Université Concordia examine comment le diabète de type 1 peut mener à des maladies vasculaires. Elle fait courir des souris diabétiques et non diabétiques, puis les compare à des groupes témoins diabétiques et non diabétiques, mais sédentaires, afin de voir si l’exercice peut protéger le système cardiovasculaire.

« J’ai commencé à me passionner pour la recherche. »

Quel est le rapport entre cette image et vos travaux à Concordia?

Dana-Rae Yadao : L’image montre un tapis roulant adapté aux rongeurs et conçu par le Laboratoire Bergdahl. Nous l’utilisons pour entraîner des groupes d’exercice. Par rapport à la roue d’exercice classique, le tapis roulant a l’avantage de nous permettre de contrôler avec exactitude la distance, la vitesse ou l’intensité, la durée ainsi que l’inclinaison.

Dans le laboratoire, nous suivons un protocole d’entraînement précis, dans lequel les souris courent trois jours par semaine pendant quatre semaines. Ce protocole représente un programme d’entraînement à long terme et progressif. Ainsi, à chaque séance, la durée de course est accrue de cinq minutes jusqu’à l’atteinte d’un maximum de 60 minutes.

Ce processus renforce l’endurance des souris et nous évite de les soumettre à un programme de maintien. Il est particulièrement important pour qu’elles atteignent le degré d’adaptation physiologique optimal lié à l’exercice d’endurance.

Comme on peut le voir, l’appareil comprend cinq couloirs, mais les cloisons peuvent être retirées pour accueillir de plus gros animaux, comme des rats ou des lapins. Le tapis roulant est donc un outil polyvalent qui peut être adapté aux différents animaux dont on veut mesurer l’activité physique.

Quels résultats attendez-vous de vos travaux? Et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?

DY : Le diabète est une maladie très répandue qui touche des personnes de tous horizons. Actuellement, près de quatre millions de Canadiens et de Canadiennes vivent avec cette maladie.

Même si divers traitements sont à portée de main pour les patients diabétiques, la réalité est que les maladies cardiovasculaires continuent d’être la cause principale de mortalité dans cette population, avec le stress oxydatif comme médiateur primaire.

Si certaines théories avancent que la thérapie antioxydante constitue un traitement viable, des études antérieures ont donné à penser que la métallothionéine en particulier réduirait la gravité des maladies cardiaques chez les diabétiques.

La métallothionéine est une protéine liant les métaux lourds, riche en cystéine, produite par l’organisme et ayant des propriétés antioxydantes. D’après des études antérieures, les taux de métallothionéine cardiaque augmentent après l’exercice.

Or, à ce jour, aucune étude n’a examiné les effets possibles de la métallothionéine sur la structure des vaisseaux sanguins. J’espère que mon projet contribuera à jeter une lumière nouvelle sur cette relation ainsi qu’à justifier l’utilisation à grande échelle de l’antioxydant pour cibler efficacement le système cardiovasculaire et, ultimement, réduire le risque d’apparition des maladies cardiaques.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurtée dans vos travaux?

DY : L’un des principaux défis auxquels je fais face dans mes travaux est d’être directement témoin des complications associées au diabète. Il n’est pas facile de regarder une souris passer à travers les étapes débilitantes de l’hyperglycémie, et cela m’amène à penser à toutes les personnes qui vivent avec cette maladie.

Par ailleurs, comme nos travaux nécessitent l’utilisation de vaisseaux sanguins majeurs – notamment l’aorte –, il est difficile d’obtenir des échantillons humains. Un autre défi de taille est donc de prouver que les résultats de nos recherches sur les souris peuvent être appliqués aux humains. Heureusement, certaines cellules des tissus des rongeurs réagissent de la même manière que celles des humains durant l’exercice.

Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils être utilisés?

DY : Nos travaux pourraient être appliqués dans les milieux cliniques qui se concentrent sur les maladies cardiovasculaires causées par le diabète. Surtout, ils pourraient contribuer aux études menées actuellement sur le lien entre le stress oxydatif, l’exercice, la métallothionéine et le diabète.

Quelle personne, quelle expérience ou quel événement particulier vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incitée à vous intéresser à ce domaine?

DY : Je me souviens d’avoir été inquiète et incertaine de ce que j’allais faire, une fois mon diplôme en poche. J’ai craint l’avenir jusqu’à ce qu’un jour, durant mon cours de physiologie, je réalise que j’aimais vraiment ce sujet et que cela valait la peine de poursuivre dans cette voie.

J’ai décidé de communiquer avec Andreas Bergdahl, professeur agrégé au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée, pour lui proposer de faire du bénévolat dans son laboratoire. Au lieu de me faire simplement observer son travail, il m’a proposé un projet de recherche dans lequel je pouvais me lancer immédiatement.

Mes deux derniers trimestres de 1er cycle ont été les plus gratifiants et enrichissants de mes études. Le projet auquel je travaillais est devenu mon sujet de mémoire, et m’a permis d’avoir une bonne idée du travail de chercheuse. Je me suis instantanément découvert une passion pour la recherche et la rédaction dans le domaine de la physiologie cardiovasculaire.

Même si j’ai encore parfois des moments d’incertitude, faire partie de l’équipe du professeur Bergdahl a renforcé ma confiance en laboratoire, et a sans aucun doute élargi mes horizons en ce qui a trait aux options de carrière dans le domaine.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil leur donneriez-vous?

DY : La meilleure façon de s’impliquer est de se familiariser avec les projets de recherche menés au Laboratoire cardiovasculaire de Concordia. Allez assister à des conférences universitaires et à des présentations de résumés de recherche par affiche sur la physiologie cardiovasculaire.

À partir de là, vous découvrirez ce qui vous intéresse et aurez une bonne idée de ce que vous voulez étudier.

Vous pouvez également montrer votre intérêt pour les travaux de vos professeurs. Qui sait? Ils pourraient vous proposer de vous lancer dès maintenant dans un projet de recherche. Nombre de professeurs comme M. Bergdahl offrent des occasions de bénévolat dans leur laboratoire.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

DY : J’adore étudier à Concordia parce que je n’évolue pas dans un milieu dur et concurrentiel. Tout le monde est toujours prêt à vous aider, et chacun s’efforce de contribuer au succès des autres.

Surtout, mes études à l’Université m’ont permis de nouer des amitiés pour la vie, ce qui pour moi est essentiel! Que ce soit mes professeurs ou mes pairs, il y a toujours quelqu’un à qui je peux me confier, demander de l’aide ou parler d’actualité – autour d’un café si possible!

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

DY : Nous travaillons en collaboration avec le Centre d’applications biologiques de spectrométrie de masse de Concordia. J’ai également reçu la bourse de maîtrise de l’Université Concordia en septembre 2016.


Une championne de la présentation de recherches

Au printemps dernier, Dana-Rae Yadao s’est vu remettre le titre général et le prix du public dans la catégorie maîtrise du concours 3MT (Three Minute Thesis Competition) 2018 de Concordia. Celui-ci met les participants au défi de présenter en seulement trois minutes leurs idées de recherche devant un public.

Regardez la présentation de Mme Yadao, « Forget Sugar, Sweat Can Make Life Sweeter » :


Apprenez-en davantage sur le Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée ou sur le Laboratoire Bergdahl. Vous pouvez également suivre le laboratoire sur Twitter (@Bergdahl_Lab).



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