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« Le chef d’état le plus international que le Québec n’aura jamais eu »

Le nouveau livre du professeur Guy Lachapelle examine la vision du monde de René Lévesque
26 septembre 2018
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Par Elisabeth Faure


Plus de trente ans après sa mort, René Lévesque demeure une figure dominante de la politique et de l’histoire du Québec. L’héritage de ce journaliste devenu politicien, puis premier ministre est évident dans de nombreuses facettes de la société québécoise. Pour bien des gens, le nom de Lévesque a valeur de symbole pour la démocratie québécoise.

Or, aujourd’hui, un nouveau livre rédigé sous la direction du professeur de science politique Guy Lachapelle examine l’aspect international de la pensée de l’ancien premier ministre. Intitulé René Lévesque et le monde, l’ouvrage explore le regard de Lévesque sur le monde de l’après-Deuxième Guerre mondiale de même que l’influence de cette lecture sur sa carrière en politique au Québec et son engagement envers la souveraineté.

Le livre, préfacé par l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, réunit des textes de proches collaborateurs de Lévesque, dont des historiens et d’anciens collègues.

Nous avons rencontré le professeur Lachapelle afin d’en apprendre davantage sur cette récente publication.

Questions et réponses

Pouvez-vous nous parler de votre nouveau livre?

GL : Cet ouvrage découle d’un colloque organisé en 2016 par la Fondation René-Lévesque, un organisme non partisan dont la principale visée est l’étude de la contribution intellectuelle et politique de René Lévesque tout au long de sa carrière comme journaliste, politicien et premier ministre du Québec. L’ouvrage porte sur la quête de Lévesque pour trouver réponse aux paradoxes entre l’interdépendance (association) et l’autodétermination (souveraineté) dans toutes les sociétés, y compris le Québec. Essentiellement, ce livre analyse la perception qu’avait Lévesque de l’Europe, des États-Unis, de l’Asie et des principaux enjeux mondiaux.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ce livre?

GL : Je voulais revenir sur l’époque et analyser les raisons qui ont poussé René Lévesque à proposer cette idée de souveraineté-association pour le Québec dans le cadre d’une union avec le reste du Canada. Je souhaitais surtout mieux comprendre la vision du monde de Lévesque en tant que correspondant de guerre pour l’armée américaine durant la Deuxième Guerre mondiale, à titre de journaliste à Radio-Canada, et comme politicien. Ces expériences font certainement de lui le chef d’état le plus international que le Québec n’aura jamais eu.

Parlez-nous des recherches menées dans le cadre de la rédaction du livre.

GL : J’ai fouillé dans les archives de Radio-Canada et du ministère des Affaires internationales ainsi que les dossiers personnels de Lévesque pour trouver ses discours et ses conférences de même que des textes illustrant sa perception des crises mondiales. Un recueil de ces documents sera publié au cours de la prochaine année.

Qu’apprendront les gens à propos de René Lévesque qu’ils ne savaient peut-être pas auparavant? Et vous, qu’avez-vous appris de cette expérience?

GL : Lévesque était certainement perçu comme le plus nord-américain des premiers ministres du Québec, parce qu’il était fasciné par la société américaine. Il admirait Roosevelt et son New Deal. Il était un véritable internationaliste, de la trempe de De Gaulle et de Churchill. Il était également critique à l’égard des États-Unis sur la question du Vietnam, de la ségrégation et des inégalités qui subsistent encore aujourd’hui.

J’en sais dorénavant plus long sur sa profonde conviction que les politiques doivent répondre aux besoins du peuple. De tout temps, il s’est préoccupé de la situation économique des minorités dans le monde.

Quelles leçons pouvons-nous tirer de la vie de René Lévesque, et quels sont les liens à faire avec le climat politique actuel au Québec?

GL : Les problèmes sont complexes, mais une solution est toujours possible si l’on établit un dialogue clair avec les citoyens. L’approche de Lévesque à l’égard de la politique n’était pas élitiste – ni populiste, d’ailleurs. Pour lui, le droit du peuple à s’exprimer devait être reconnu. Le concept wilsonien d’autodétermination des peuples cher à Lévesque doit être réévalué dans le contexte de la mondialisation.


Pour en savoir plus sur le livre de Guy Lachapelle et en faire l’achat en ligne, ou visitez le Fondation René-Lévesque.



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