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« Une expérience sans égale » : l’étudiant en génie Rémi Dumoulin raconte le Décathlon solaire Chine 2018

TeamMTL a survécu à des pluies torrentielles et à une chaleur étouffante pour bâtir la maison du futur en seulement trois semaines
7 septembre 2018
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Par Meagan Boisse


Lorsque TeamMTL s’est inscrite au Décathlon solaire Chine 2018, le groupe de 60 étudiants et étudiantes des universités Concordia et McGill savait qu’il s’engageait dans une expérience inoubliable. Non seulement ses membres devraient-ils assembler et meubler une maison en rangée novatrice de la cave au grenier, mais ils se mesureraient aussi à 22 équipes venant de 38 écoles et 10 pays.

Les résultats parlent d’eux-mêmes, puisque TeamMTL a récolté un total de cinq prix lors du concours international d’architecture verte. L’équipe est en effet arrivée première dans les catégories attrait pour le marché, communications et architecture, ainsi que troisième pour ce qui est du génie et de l’innovation.

Rémi Dumoulin, étudiant de deuxième année à la maîtrise en génie du bâtiment à Concordia, était responsable du volet génie du projet.

« Nous nous sommes distingués par la manière dont nous combinions différentes disciplines. »

Comment l’équipe du volet génie a-t-elle contribué au projet?

Rémi Dumoulin : Nous étions responsables de la conception et de la commande du système de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC). Nous avons également conclu un partenariat avec Siemens pour la conception du système d’automatisation du bâtiment. Il s’agit essentiellement du cerveau de la maison, qui contrôle et surveille chaque pièce d’équipement, y compris les ventilateurs et les pompes. Nous avons en outre mis au point les systèmes électrique et photovoltaïque qui produisent de l’électricité grâce au soleil.

Comment vous êtes-vous préparés pour le concours?

RD : Ce n’était pas rien. Nous avons d’abord dû construire et mettre à l’épreuve des répliques grandeur nature des systèmes CVC et électrique dans notre laboratoire à Concordia afin d’assurer une installation sans heurts en Chine. Nous avons adopté cette approche en raison du temps limité dont nous disposerions une fois sur place ainsi que de la complexité de chaque tâche.

Pour les besoins du concours, non seulement le bâtiment devait-il être fonctionnel, mais il devait aussi mettre en valeur des technologies novatrices. Nous y avons donc intégré un système de production d’énergie photovoltaïque/thermique (BIPV/T) capable de générer de l’énergie et de recueillir de la chaleur au moyen d’un panneau solaire durant les saisons froides. Canadian Solar a d’ailleurs généreusement fait don d’un panneau solaire à notre équipe.

Cette technologie a été mise au point à Concordia et avait déjà été appliquée à divers projets à Montréal. Notre cas était toutefois unique, car nous avons collaboré avec Unicell afin d’y combiner la technologie du mur rideau – couramment employée dans les immeubles commerciaux – et ainsi de contribuer à la normalisation du concept BIPV/T.

Nous avons également testé l’enveloppe du bâtiment en effectuant des simulations qui tenaient compte de différentes configurations et conditions climatiques. Bref, la tâche était énorme.

TeamMTL a fait excellente figure au concours. Qu’avez-vous fait différemment des autres équipes?

RD : Nous nous sommes distingués par la manière dont nous combinions différentes disciplines. Par exemple, nous disposions à la fois d’architectes et d’ingénieurs sur place lors des visites du jury pour le génie, l’innovation et l’architecture. L’équipe avait aussi une vision claire des applications futures du projet. En effet, la maison n’a pas été construite uniquement pour le concours, mais plutôt dans le cadre d’un plan élargi visant à faire du logement abordable à haute performance en zone urbaine dense une réalité à Montréal.

Pouvez-vous décrire votre expérience à Dezhou, en Chine? Quel est votre meilleur souvenir? Quel était l’aspect le plus difficile?

RD : Le meilleur, c’était de voir notre groupe surmonter toutes les épreuves et les difficultés que nous avons rencontrées. Nous étions l’équipe avec les t-shirts les plus sales! La plupart de nos concurrents ont eu recours à des entrepreneurs locaux, mais nous avons fièrement accompli tout le travail nous-mêmes.

Les défis étaient innombrables. Pour commencer, nos fondations n’avaient pas été posées selon les spécifications et il n’y avait pas de services électrique ou d’égout. Nos outils sont arrivés avec une semaine de retard, sans parler des typhons et des pluies torrentielles suivies de températures caniculaires de 45 °C.

De plus, le convertisseur de notre installation électrique nord-américaine est tombé en panne au milieu du concours. Bref, il y avait toujours de quoi s’inquiéter! Ajoutez à cela la barrière linguistique et vous obtenez un bel éventail de défis. Je ne pense pas qu’un aspect particulier ait été le plus difficile – l’expérience tout entière était exigeante.

Que retenez-vous par-dessus tout de cette expérience?

RD : Le concours en général constituait une occasion extraordinaire pour les étudiants comme moi d’acquérir une expérience pratique hors de la classe. On peut bien sûr faire un stage dans une firme de génie ou travailler pour un entrepreneur général, mais construire une telle maison dans un bref délai est une expérience d’apprentissage sans égale. Nous avons également pu rencontrer des étudiants de différents pays qui travaillaient dans les mêmes domaines, et la collaboration entre les équipes était formidable!

Quels sont vos plans pour l’avenir? Avez-vous de grands projets en vue?

RD : La première étape est de terminer ma thèse ce trimestre. Après cela, je chercherai un emploi dans le secteur de la construction et je commencerai à bâtir ma propre maison à haute performance!


Apprenez-en davantage sur le
Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de Concordia.



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