S’il vous arrive de trouver le transport en métro inconfortable, les travaux d’Alireza Mohammadi pourraient vous intéresser.
Mohammadi est doctorant au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia. Ses recherches portent sur les attentes de la clientèle des transports en commun en ce qui concerne la sécurité et le confort. Depuis 2016, il mène ses travaux sous la direction des professeurs adjoints Luis Amador et Fuzhan Nasiri.
Pour les besoins de son étude, le chercheur utilise plusieurs appareils portatifs afin de mesurer la température, l’humidité, la vibration, le bruit, la lumière et le dioxyde de carbone. Il espère pouvoir exploiter les données recueillies pour mettre au point un « modèle global de gestion des actifs » qui permettrait aux villes et aux gouvernements d’optimiser leurs infrastructures de transport.
« Mes recherches visent à rendre les déplacements plus agréables et sécuritaires. »
Quel est le rapport entre l’image ci-dessus et vos travaux à Concordia?
Je m’intéresse aux réseaux ferroviaires urbains comme le métro. Les résultats de ma recherche pourraient par exemple être appliqués au métro de Montréal, et ce, sous deux angles.
On pourrait d’abord s’en inspirer pour mesurer et comparer les degrés de confort et de sécurité des vieilles voitures de métro et ceux des voitures du nouveau train AZUR. Des analyses quantitatives pourraient ainsi être menées afin de guider les actions subséquentes.
Ensuite, on pourrait s’en servir pour répondre à des questions tactiques. En effet, plusieurs options d’expansion et de mise à niveau sont envisagées dans le métro de Montréal. Il faut par exemple déterminer quelles lignes ou parties de ligne (une station précise, un certain tronçon de tunnel ou une voiture de métro particulière) doivent être agrandies, et à quel moment il convient de le faire. Ou encore, savoir s’il faut d’abord rénover la ligne ou la partie visée pour améliorer le service, la sécurité et le confort avant de procéder à l’expansion.
Les décideurs doivent en outre réfléchir aux façons d’améliorer le réseau dans son ensemble tout en respectant le budget qui leur est imposé. Ma recherche génère le type de données dont ils ont besoin pour faire des choix informés.
Quels résultats attendez-vous de vos travaux, et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?
Mes recherches visent à rendre les déplacements plus agréables et sécuritaires pour ceux et celles qui utilisent quotidiennement les transports en commun. Je souhaite accroître le degré de satisfaction globale des usagers en m’attaquant à des dimensions qui sont souvent négligées dans les plans de gestion des infrastructures de transport.
Je parle ici d’aspects comme le bruit, la vibration et la température. En améliorant l’expérience des usagers, non seulement je leur rends la vie plus agréable, mais j’incite plus de gens à abandonner la voiture privée au profit du transport en commun.
Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous heurtez dans vos travaux? Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils trouver des applications?
La société canadienne est hautement urbanisée. En effet plus de 80 pour cent de la population du pays vit dans les villes. Il existe de nombreuses contraintes quand il s’agit de construire de nouvelles infrastructures tout en entretenant celles qui existent déjà. Le vieillissement, les écarts budgétaires et la demande croissante font partie des défis que nous devons relever.