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HORIZONS STIM : Une étudiante de Concordia élucide les mystères du cœur

Chelsea D’Abreau, étudiante à la maîtrise, enquête sur les causes des maladies cardiovasculaires
13 février 2018
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Par Kenneth Gibson


L’étudiante à la maîtrise Chelsea D’Abreau. | Photo de Felicia Cecere L’étudiante à la maîtrise Chelsea D’Abreau. | Photo de Felicia Cecere


S’il semble que tout le monde se passionne pour les histoires de cœur à la Saint-Valentin, les chercheurs du Laboratoire cardiovasculaire de Concordia (également connu sous le nom de Laboratoire Bergdahl) s’y intéressent à longueur d’année.

Piloté par Andreas Bergdahl, professeur agrégé au Département des sciences de l’exercice, le laboratoire examine divers aspects de la régularisation du débit sanguin, notamment la manière dont le cœur fait circuler le sang oxygéné dans le corps.

L’une des chercheuses du labo, l’étudiante à la maîtrise Chelsea D’Abreau, tente de comprendre pourquoi la taille du cœur varie en fonction de la modification du taux de lipides du plasma.

Des travaux antérieurs donnent à penser que le sexe, l’âge, l’hypertension, l’obésité et l’historique du patient en matière de crise cardiaque pourraient constituer des facteurs contribuant à une hypertrophie.

Par ailleurs, on rapporte que des personnes affichant un taux de lipides anormal – une maladie appelée « dyslipidémie » – souffrent du même trouble.

En laboratoire, Mme D’Abreau et M. Bergdahl ont observé une différence notable de la taille du cœur de souris dont le taux de lipides du plasma était accru. Le mécanisme responsable de cet état demeure inconnu – jusqu’à présent.

 

« Nous cherchons à savoir si les lipides sont responsables de l’augmentation de la taille du cœur »

Comment l’appareil ci-dessus vous sert-il dans vos travaux à Concordia?

Il s’agit d’un oxygraphe, c’est-à-dire d’un capteur d’oxygène polarographique qui nous permet d’analyser la consommation d’oxygène et la production d’adénosine triphosphate, un produit chimique organique et une source d’énergie mitochondriale utilisée dans la respiration cellulaire. Cela en fait donc un formidable outil pour caractériser la respiration mitochondriale.

Cette approche permet l’analyse des capacités fonctionnelles des complexes mitochondriaux individuels. Grâce à l’oxygraphe, nous sommes en mesure de déterminer si le cœur utilise des substrats de manière optimale. En fin de compte, l’appareil nous aide à découvrir si l’augmentation de la taille du cœur est attribuable à une variation de la production d’adénosine triphosphate.

Quels résultats attendez-vous de votre projet? Et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?

Les maladies cardiovasculaires sont en hausse. À ce stade, nous croyons qu’un milieu dyslipidémique, qui modifie l’association entre l’oxydation et la phosphorylation dans la mitochondrie cardiaque, entraîne une hypertrophie du cœur.

Nous escomptons mieux comprendre, d’une part, si ce sont les lipides eux-mêmes, ou plutôt une production dommageable d’espèces réactives d’oxygène, qui provoquent l’augmentation de la taille du cœur, et, d’autre part, comment ce phénomène contribue au bout du compte à l’insuffisance cardiaque.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous heurtez dans vos travaux?

En raison de la nature des recherches cardiovasculaires menées au Laboratoire Bergdahl, nous ne pouvons pas utiliser de tissu humain dans nos expériences, puisque les dons de cœurs humains sont rares.

Par conséquent, notre principal défi est de faire comprendre que les recherches que nous effectuons sur des rongeurs sont applicables aux humains. Les cellules du myocarde des rongeurs et des humains réagissent en effet de la même manière au stress, à divers nutriments et à l’exercice.

Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils être utilisés?

Nos travaux peuvent être utilisés en milieux cliniques dans des processus de traitement contre le diabète et la dyslipidémie. Les conclusions de l’étude pourraient élargir les connaissances existantes au sujet des voies physiologiques qui rendent le cœur susceptible à certaines pathologies. Ainsi, les recherches à venir pourront cibler un traitement éventuel.

Quelle personne, quelle expérience ou quel événement particulier vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incitée à vous intéresser à ce domaine?

À vrai dire, l’idée même d’un diplôme de maîtrise avec mémoire me remplissait de terreur. Je n’étais pas certaine d’être prête à assumer une si grande responsabilité toute seule. Cela dit, avant de déposer ma candidature, j’ai pris contact avec le Pr Bergdahl pour lui demander si je pourrais travailler bénévolement dans son laboratoire de recherche.

Sa réponse a été comme une bouffée d’air frais. Il a immédiatement compris quelles étaient mes craintes et m’a assurée que je n’étais pas seule et que nous formions une équipe. Le labo Bergdahl est un environnement à la fois convivial et d’un grand soutien.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil leur donneriez-vous?

Impliquez-vous à l’avance : devenez bénévoles, participez à des projets de recherche en cours, faites connaissance avec vos pairs et vos professeurs. Trouvez ce qui vous intéresse et allez-y! Et un conseil : la recherche exige de faire preuve d’un certain courage et de savoir dans quoi on s’embarque. Il faut être prêt à échouer de nombreuses fois et à s’en remettre tout de suite. Quand la réussite est enfin au rendez-vous, elle en est d’autant plus gratifiante et excitante.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

Concordia est comme un deuxième foyer pour ses étudiants. On s’y sent accueilli, confortable et à l’aise chaque fois qu’on y arrive. Quand je travaille au labo ou à l’animalerie, tout le stress et les problèmes du quotidien disparaissent.

Concordia me permet de m’évader. Peu importe ce dont vous avez besoin, qu’il s’agisse d’un coup de main avec le matériel de cours ou d’une jasette avant le Super Bowl, quelqu’un est là pour vous. Être étudiant ici, c’est s’assurer une éducation exceptionnelle, des expériences précieuses et des amitiés qui perdurent au-delà du campus.

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

Le projet est une collaboration avec le groupe Xlab de l’Université de Copenhague, au Danemark. J’ai par ailleurs reçu une bourse d’excellence de l’Université Concordia lorsque j’ai entamé ma maîtrise l’automne dernier, en septembre 2017.

Découvrez
comment réparer un cœur brisé avec Andreas Bergdahl, chercheur à Concordia.

Apprenez-en davantage sur le Laboratoire cardiovasculaire de Concordia.



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