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Canada 150 : rappels physiques d’un passé oublié

Le projet Histoires retrouvées de Concordia dévoile quatre œuvres d’art public installées d’un océan à l’autre
25 juillet 2017
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Par Christian Durand


| Photo par Julien Cadieux Ronald Rudin: « L’art public est au cœur du projet Histoires retrouvées, qui inscrira dans le paysage des rappels physiques de ces récits dont le souvenir s’était effacé » | Photo par Julien Cadieux


Pour marquer le 150e anniversaire du Canada, le projet Histoires retrouvées, dirigé par Ronald Rudin, dévoilera quatre œuvres d’art public à travers le Canada.

Professeur d’histoire à la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia, Ronald Rudin a reçu l’une des 35 subventions accordées par le gouvernement fédéral pour la conception de projets d’envergure nationale à l’occasion du 150e anniversaire du Canada.

Le financement de 235 000 $ lui a permis de réunir des membres du public, des artistes et des cinéastes afin de réaliser des films en ligne qui décrivent la création d’objets d’art s’inspirant d’épisodes quasi oubliés de notre passé.

« L’art public est au cœur du projet Histoires retrouvées, qui inscrira dans le paysage des rappels physiques de ces récits dont le souvenir s’était effacé », explique le professeur Rudin.

« Cet art public forme aussi la trame de documentaires où nos artistes réfléchissent à la manière dont ils vont transformer une histoire en objet physique. »

Au cours des prochains mois, Histoires retrouvées dévoilera les projets d’art public ci-après.
 

Yee Clun et la loi sur le travail des femmes blanches de Regina

Lundi 7 août – Art Park : Regina (Saskatchewan)

Photo par Kelly-Anne Riess Photo par Kelly-Anne Riess

En 1924, Yee Clun, restaurateur à Regina, se retrouve au centre de l’attention quand il conteste une loi de la Saskatchewan qui oblige les hommes chinois à obtenir un permis municipal pour embaucher des femmes blanches.

Cette affaire de racisme met en lumière le courage dont ont fait preuve Yee Clun et ceux qui l’ont soutenu. L’artiste Xiao Han s’en est inspirée dans son installation à l’Art Park de Regina.
 

L’enlèvement des garçons de la communauté Stó:lō durant la ruée vers l’or du fleuve Fraser 

Samedi 19 août – Terres Telte-Yet de la Première Nation de Chawathil : près de Hope (Colombie-Britannique) 

Photo par Sandra Bonner-Pederson Photo par Sandra Bonner-Pederson

Les Canadiens sont de plus en plus sensibilisés à l’histoire tragique des pensionnats destinés aux Amérindiens. En outre, le drame actuel des femmes autochtones enlevées et assassinées n’illustre que trop bien la vulnérabilité continue des jeunes des Premières Nations. Mais l’histoire des garçons amérindiens enlevés durant la ruée vers l’or du fleuve Fraser, en 1858, a été oubliée. Dans la grande majorité des cas, on n’a plus jamais entendu parler de ces garçons, quoiqu’au moins deux d’entre eux aient miraculeusement retrouvé leur foyer quarante ans plus tard.

Grâce à la générosité de la Première Nation Chawathil, une œuvre d’art commémorative réalisée par Terry Horne sera installée au bord du Fraser, à proximité de la ville de Hope, en Colombie-Britannique. 
 

Du Grand Nord à l’hôtel Southway d’Ottawa

Jeudi 7 septembre – Waterford Retirement Community : Ottawa (Ontario)

Photo par Mosha Folger Photo par Mosha Folger

Pourquoi un hôtel d’un quartier sud d’Ottawa arborait-il les couleurs du Nunavut? En raison d’une histoire qui s’articule autour de la famille, du foyer et de la collectivité. Ouvert en 1958 à proximité de l’aéroport d’Ottawa, l’hôtel Southway est devenu l’endroit favori des gens qui partaient pour l’Arctique ou en revenaient.


Aujourd’hui, Ottawa est la ville où habite la plus grande population d’Inuits en dehors de l’Arctique et, pour bon nombre d’entre eux, l’hôtel Southway en a été la porte d’entrée. C’est pourquoi l’artiste inuit Couzyn van Heuvelen y installera une œuvre d’art commémorative.
 

La lèpre sur l’île Sheldrake, au Nouveau-Brunswick  

Septembre 2017 – Nouveau-Brunswick

Photo par Julien Cadieux Photo par Julien Cadieux

Vers la fin du XVIIIe siècle, la lèpre a constitué un problème de santé publique en diverses régions de la côte est du Nouveau-Brunswick. Touchant principalement la population acadienne, l’épidémie prend une telle ampleur qu’en 1844, la commission de santé du Nouveau-Brunswick décide d’envoyer 30 personnes souffrant de la lèpre à l’île Sheldrake, où ils sont confinés jusqu’en 1849. Quinze d’entre eux y trouvent la mort. Bien que tragique, cette histoire témoigne de la résilience dont ces personnes ont fait preuve.

Marika Drolet-Ferguson créera une installation en souvenir de cet événement.


Renseignements complémentaires sur le projet d’art public Histoires retrouvées de Concordia
 

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