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HORIZONS STIM : Cet étudiant de Concordia met au point un médicament contre le cancer

Dilan Jaunky veut empêcher la maladie de corrompre le mécanisme de la mitose
18 mai 2017
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Par Cecilia Keating


Deux cellules en cours de division, à des stades différents de la mitose, entourées de cellules en interphase. | Image fournie par le Centre de microscopie et d’imagerie cellulaire Deux cellules en cours de division, à des stades différents de la mitose, entourées de cellules en interphase. | Image fournie par le Centre de microscopie et d’imagerie cellulaire

Le processus contrôlé de division cellulaire, ou mitose, est essentiel au développement de tous les organismes vivants. Quand une personne est atteinte du cancer, des cellules malignes prennent le contrôle du processus de division cellulaire et poussent les cellules à continuer de se diviser sans raison.

Étudiant à la maîtrise, Dilan Jaunky s’intéresse aux mécanismes qui régissent la mitose dans le laboratoire d’Alisa Piekny, professeure agrégée de biologie à la Faculté des arts et des sciences. Il rêve de mettre au point un médicament anticancéreux qui cible et empêche la division cellulaire non contrôlée causée par les cellules cancéreuses.

Ses travaux présentent sous un éclairage nouveau les transformations physiologiques sous-jacentes qui se produisent dans les cancers à forte progression.

« Il est urgent de mettre au point des médicaments anticancéreux causant moins d’effets indésirables. »

Quel est le rapport entre l’image ci-dessus et vos travaux à Concordia?

Dilan Jaunky : Elle montre deux cellules en cours de division, entourées de cellules en interphase. La cellule de droite aux couleurs vives et comportant beaucoup d’orange est en métaphase, alors que celle de gauche où il y a beaucoup de vert est en anaphase.

L’interphase correspond à l’étape du cycle cellulaire la plus longue de la vie d’une cellule. Durant cette phase, la cellule réplique son ADN en prévision de l’étape de la mitose au cours de laquelle elle se divisera en deux cellules génétiquement identiques, appelées « cellules filles ».

La métaphase et l’anaphase sont deux autres étapes de la mitose dont nous étudions les mécanismes. La division cellulaire est essentielle au développement normal de tous les organismes. En revanche, les cellules cancéreuses pervertissent le mécanisme contrôlant cette division.

L’un de nos projets consiste à élaborer un nouveau médicament qui bloque la division cellulaire. Nous voulons optimiser l’efficacité de l’administration du médicament grâce aux nanoparticules.

Ce médicament empêche les cellules cancéreuses de continuer à se diviser, les bloquant en métaphase. Le mécanisme qu’il vise semble être exclusif aux cellules cancéreuses en forte progression. Nous espérons qu’il sera plus efficace que certains des médicaments utilisés à l’heure actuelle, car il ne s’attaque pas aux cellules saines.

Il s’agit d’un projet mené en collaboration avec Pat Forgione et John Oh, du Département de chimie et de biochimie, dans un domaine de recherche auquel notre laboratoire s’intéresse depuis peu.

Quels résultats attendez-vous de vos travaux, et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?

Dilan Jaunky : Nous rêvons de mettre au point un médicament anticancéreux qui aiderait les patients à combattre la maladie et à prolonger leur espérance de vie. Si ce médicament permet vraiment de cibler un mécanisme spécifique aux cancers à forte progression, il pourrait être utilisé comme traitement de substitution aux stades avancés de la maladie.

Par ailleurs, même si notre médicament n’est pas utilisé pour traiter les patients, il pourrait nous aider à faire des découvertes cruciales sur les transformations physiologiques sous-jacentes causées par les cancers à forte progression; des découvertes susceptibles de mener demain à la mise au point d’autres médicaments.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurté dans vos travaux?

Dilan Jaunky : Les principaux obstacles sont le manque de fonds et d’infrastructures. Cela influe sur notre capacité à réaliser des projets comme celui-ci, qui demande de recourir à un personnel varié, à de coûteux réactifs, ainsi qu’à des instruments à haut rendement pour traiter de grands volumes de données.

En outre, nous devons essayer notre médicament sur un large éventail de cellules cancéreuses et procéder à divers types de caractérisation pour cerner les cellules contre lesquelles le médicament est le plus efficace.

L’étudiant à la maîtrise Dilan Jaunky | Photo d’Imge Özügergin L’étudiant à la maîtrise Dilan Jaunky | Photo d’Imge Özügergin


Quelle personne, quelle expérience ou quel événement particulier vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incité à vous intéresser à ce domaine?

Dilan Jaunky : Quand la Pre Piekny m’a donné la possibilité d’axer ma maîtrise sur un nouveau médicament susceptible d’être utilisé dans le traitement du cancer, cela a piqué ma curiosité. J’ai toujours été très intéressé par l’étude des mécanismes cellulaires et de la manière dont les cancers dérèglent des processus fondamentaux.

Après avoir été le témoin des épreuves qu’a dû endurer un proche parent qui a suivi une chimiothérapie, je me suis dit que j’avais de la chance de prendre part à la recherche sur un éventuel médicament anticancéreux. Cette expérience m’a fait prendre conscience qu’il est urgent de mettre au point des médicaments anticancéreux causant moins d’effets indésirables.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil avez-vous à leur donner?

Dilan Jaunky : Les étudiants intéressés par la science, la technologie, le génie et les mathématiques doivent mettre la main à la pâte et travailler dans un laboratoire le plus tôt possible. Comme il n’est pas évident de savoir précisément le genre de recherche que l’on veut faire, le mieux, c’est de trouver un laboratoire qui fait de la recherche dans un domaine qui nous intéresse. Cela permet de se faire une idée des dernières découvertes dans ce domaine et éventuellement d’obtenir des réponses aux questions que l’on se pose.

Après avoir trouvé un sujet de recherche, on peut participer activement à un projet. De la sorte, il devient possible de commencer tôt à améliorer ses aptitudes de recherche et à se familiariser avec ce milieu.

Quand j’ai commencé, j’ai trouvé passionnant de mettre la théorie en pratique. J’ai eu soudain l’impression que le laboratoire m’avait permis de trouver le chaînon manquant et que les choses avaient enfin un sens.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

Dilan Jaunky : Durant mes études de premier cycle à Concordia, j’ai aimé avoir la possibilité de participer à différents projets de recherche. J’ai toujours été soutenu par mes superviseurs et cela m’a permis d’améliorer mes aptitudes de recherche. Le fait d’avoir pris part à différents projets m’a donné envie d’entreprendre des études supérieures.

Les professeurs de Concordia sont toujours prêts à nous aider à progresser en nous offrant diverses occasions d’apprendre qui nous seront très utiles dans notre future carrière.

Votre équipe participe-t-elle à l’Odyssée des sciences et, dans l’affirmative, de quelle manière?

Nous avons transmis à certains des organisateurs de cette activité des photos de notre travail pour les aider à montrer les recherches qui sont menées à Concordia.

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

Dilan Jaunky : Cette recherche a été subventionnée par le Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures et elle reçoit le soutien d’Aligo Innovation.

Le laboratoire a fait une demande de subvention auprès d’organismes comme le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies et la Société de recherche sur le cancer. Il bénéficie par ailleurs du fonds pour la recherche axée sur la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

En savoir plus sur l’Odyssée des sciences qui se déroulera à Concordia du 12 au 21 mai.

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