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« La manière dont nous parlons de religion dans ce pays est réductrice »

La professeure de Concordia Hillary Kaell est une des organisatrices d’un colloque auquel participeront Margaret Atwood et George Elliott Clarke
18 mai 2017
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Par Christian Durand


« Au Québec, la religion est un sujet sensible depuis un bon moment », soutient Hillary Kaell. « Au Québec, la religion est un sujet sensible depuis un bon moment », soutient Hillary Kaell.

Un colloque intitulé Resituer le Canada : repenser la religion et la mémoire collective aura lieu prochainement à l’Université d’Ottawa. Les participants aborderont diverses grandes questions liées à l’identité collective au Canada.

De 18 au 20 mai, les diverses conceptions de la place qu’occupe aujourd’hui la religion dans notre société seront scrutées à la loupe.

Hillary Kaell, professeure agrégée en religions et cultures à la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia fait partie des organisatrices de cette activité.

Au programme, on trouve notamment des soirées en compagnie de la célèbre romancière Margaret Atwood et du poète officiel du Canada, George Elliott Clarke. Le colloque, qui se déroulera à l’Institut d’études canadiennes et autochtones de l’Université d’Ottawa, accueillera une délégation nombreuse de professeurs et d’étudiants de Concordia.

La Pre Kaell espère qu’il permettra d’approfondir un débat qui, selon elle, demeure très superficiel au Canada.

« La manière dont nous parlons de religion dans ce pays est réductrice, déplore-t-elle. Nous croyons que la religion a été reléguée à la vie privée et que, hormis les lieux de culte, tout l’espace public est – ou devrait être – laïc. Or, ce n’est tout simplement pas le cas. »

Hillary Kaell cite les traditions entourant les jours fériés comme l’Action de grâce ou encore le mouvement du commerce équitable, pour montrer que nos us et coutumes sont toujours empreints de religiosité.

La romancière Margaret Atwood et le poète officiel du Canada, George Elliott Clarke, prononceront des conférences dans le cadre du colloque. La romancière Margaret Atwood et le poète officiel du Canada, George Elliott Clarke, prononceront des conférences dans le cadre du colloque.


« La religion doit être envisagée sous différents angles »

Les participants du colloque aborderont également la persistance d’un fond de spiritualité dans les arts et la culture.

« Margaret Atwood en est un parfait exemple, affirme Hillary Kaell, car elle aborde dans ses livres l’utopie et la dystopie du point de vue de la religion. Les participants pourront aussi entendre des poètes et des peintres parler du rôle de la spiritualité dans leur œuvre. »

Le colloque mettra un accent particulier sur les explorations contemporaines des relations troubles entre Autochtones et allochtones. Il examinera entre autres les répercussions actuelles de l’imposition de traits religieux, culturels et linguistiques et de la résistance que celle-ci a suscitée.

Jean-Philippe Warren, professeur de sociologie et d’anthropologie à la Faculté des arts et des sciences ainsi que titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en études sur le Québec, dirigera une séance plénière sur l’évolution de l’étude de la religion par les sciences sociales au Québec. Il parlera également des motifs de la culture populaire qui ont accompagné les changements religieux depuis les années 1960.

« Les participants de la table ronde de Jean-Philippe montreront pourquoi la religion doit être envisagée sous différents angles », explique la Pre Kaell.

« Le rôle de la religion dans la société québécoise est un sujet sensible depuis un bon moment, soutient-elle. Il est important que de nouvelles façons de concevoir la spiritualité soient mises de l’avant. Ainsi, nous pourrons apaiser les tensions qui entourent ce sujet. »

L’organisation du colloque a été rendue possible par des subventions du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et de Patrimoine canadien.

Resituer le Canada : repenser la religion et la mémoire collective se déroulera du 18 au 20 mai à l’Université d’Ottawa. En savoir plus sur le Département des religions et cultures de Concordia.

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