Skip to main content

« Quand j’ai obtenu la bourse Bronfman, j’ai pu rêver en grand »

La dernière exposition de l’artiste Velibor Božović à titre de boursier Bronfman commence le 13 avril.
13 avril 2017
|
Par Andy Murdoch


La plus récente exposition de Velibor Božović porte sur une banlieue fantôme de Montréal.

Une banlieue fantôme de Montréal : voilà le cadre de la dernière exposition présentée par Velibor Božović à titre de récipiendaire de la bourse Claudine-et-Stephen-Bronfman en art contemporain. Intitulée Nothing will Surprise You Here (« rien ne vous surprendra ici »), l’exposition se déroule à la galerie Dazibao, du 13 avril au 17 juin.

Pendant des années, l’artiste (B. Bx-arts 2011, M. Bx-arts 2015) a conservé sur son bureau un article de journal sur la volonté de la Ville de Montréal de souligner le 150e anniversaire de l’invention de la photographie en donnant à plusieurs rues d’un projet d’urbanisme situé en banlieue le nom de photographes montréalais célèbres.

« Cela a retenu mon attention, car j’ai été choqué de voir que William Notman n’avait pas une rue à son nom », explique-t-il.

La Ville a approuvé le projet en 1988, si bien que ces rues ont figuré sur toutes les cartes de Montréal produites ultérieurement. Mais vingt-huit ans plus tard, il n’existait toujours pas de rue William-Notman à Montréal, car le projet d’urbanisme prévu dans l’est de la ville n’avait jamais été réalisé.

Bâtir le quartier qui n’avait jamais vu le jour

« L’année dernière, taper “rue William-Notman” dans Google Earth faisait afficher la photo d’un bois marécageux où je me suis rendu à plusieurs reprises », relate Velibor Božović.

Le fait que les rues prévues à l’origine n’aient pas disparu a piqué la curiosité de l’artiste.

« Ce que j’ai trouvé beau, c’était la possibilité que ce lieu soit devenu un quartier, où des gens auraient vécu, où des enfants auraient grandi. C’est quelque chose qui reste. On peut l’imaginer et le voilà devant nous », explique-t-il.

Par conséquent, quand Velibor Božović a obtenu en 2015 la bourse Bronfman de deux ans, il a décidé de « bâtir » le quartier qui n’avait jamais vu le jour.

« La bourse Bronfman m’a permis de rêver en grand », affirme-t-il.

Il a embauché une petite équipe de tournage et tourné une vidéo de fiction mettant en scène deux personnes qui se promènent dans les rues fantômes du quartier imaginaire où elles ont grandi, en se racontant leurs souvenirs. L’exposition Nothing will Surprise You Here comporte également une seconde vidéo sur le tournage, des photographies, des documents de recherche, ainsi qu’une publication.

« Le processus de création m’a ouvert les yeux »

Velibor Božović Velibor Božović

Arrivé au Canada il y a 19 ans, Velibor Božović commence par travailler comme ingénieur chez Bombardier. À quarante ans, il démissionne pour étudier à plein temps la photographie à l’Université Concordia. Un des facteurs qui l’ont incité à embrasser la vie d’artiste a été le travail photographique qu’il a effectué avec son bon ami, l’écrivain Aleksandar Hemon, pour le roman Lazarus Project.

« J’ai collaboré avec lui à ce roman qui a eu beaucoup de succès. Le processus de création m’a vraiment ouvert les yeux », explique l’artiste.

Depuis, il a exposé son travail au Canada et à l’étranger, mais la bourse Bronfman lui a donné des ailes.

« J’étais à un moment de ma vie où j’avais obtenu ma maîtrise ès arts et je me demandais ce que j’allais faire, raconte Velibor Božović. C’est alors que j’ai obtenu une aide pécuniaire pendant deux ans. C’était beaucoup d’argent pour quelqu’un qui venait de finir ses études, mais cela a été bien plus que cela. »

« J’ai bénéficié d’une couverture médiatique, et un plus grand nombre de galeries se sont montrées intéressées par mon travail, conclut-il. Oui, cela a été une très bonne chose. »

L’exposition Nothing Will Surprise You Here de Velibor Božović, récipiendaire de la bourse Bronfman et diplômé de Concordia, se déroule du 13 avril au 17 juin à la galerie Dazibao (5455, avenue de Gaspé).

Liens connexes



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia