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Collectionner des œuvres à tirage limité d’artistes locaux… par souscription!

Lancé à Concordia, Partage Montréal rapproche acheteurs et créateurs
16 novembre 2016
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Par J. Latimer


"L’avenir (looking forward)," 2015, par Étienne Tremblay-Tardif. | Image : Partage Montréal "L’avenir (looking forward)," 2015, par Étienne Tremblay-Tardif. | Image : Partage Montréal


Des membres de la communauté de l’Université Concordia ont mis sur pied l’organisme Partage Montréal afin de jeter des ponts entre collectionneurs et artistes. C’est comme s’abonner à un service de paniers de légumes de culture locale, mais on reçoit un assortiment d’œuvres d’art, et non pas de verdures.

« Nous reprenons le modèle de l’agriculture soutenue par la communauté », explique Karen Lampcov, diplômée de Concordia (B. Bx-arts 2014), artiste et présidente fondatrice de Partage Montréal. Cet organisme sans but lucratif entend mettre les créateurs montréalais en relation avec des collectionneurs d’art nouveau genre.


Un commissaire, six artistes, trente souscripteurs

Le 20 novembre prochain aura lieu la troisième « expo-cueillette » de Partage Montréal. Les trente souscripteurs, qui ont déboursé 440 $ chacun, pourront choisir six œuvres d’art originales à tirage limité pour agrandir leur collection. Des amis peuvent payer ensemble la souscription et se répartir les œuvres.

Chaque saison, un commissaire nommé par un comité d’exposition est chargé de choisir six artistes et de leur donner un thème ou de grandes lignes à suivre.

Cette saison, la commissaire Susannah Wesley (M. A. 2008) a choisi les artistes Karen Kraven (M. Bx-arts 2012), Amélie Guérin-Simard (M. Bx-arts 2009), Elise Windsor (M. Bx-arts 2016), Étienne Tremblay-Tardif (M. Bx-arts 2013), Maryse Larivière (M. Bx‑arts 2001) et Grier Edmundson.

Elle a envoyé à chaque artiste l’image d’un motif abstrait peint sur toile de lin par Vanessa Bell, artiste du groupe britannique Bloomsbury et sœur de Virginia Woolf.

« Les artistes sont libres d’en tenir compte ou non, et de travailler dans le même esprit ou à contre-courant », précise Susannah Wesley, qui est artiste, historienne de l’art et conservatrice.

« Il en ressortira six œuvres très différentes, allant de la gravure à la bijouterie, mais toutes susceptibles d’évoquer le même motif, explique-t-elle. J’ai choisi cette image parce qu’elle se situe à la croisée de l’abstraction, de la peinture, du design, du grand art et de l’objet utilitaire. »

L’œuvre réalisée par Karen Kraven consiste en deux morceaux de vinyle teintés et perforés à la main dont la superposition produit, par interférence, un motif moiré.

« C’est une bonne occasion d’expérimenter une méthode, un médium ou un format un peu différent de ceux qu’on emploie d’habitude », affirme l’artiste, actuellement chercheuse invitée à l’institut artistique, culturel et technologique Milieux de Concordia.

« En créant un objet de petite taille et d’un prix relativement abordable, je permets à un plus grand nombre de personnes de collectionner mes œuvres », ajoute-t-elle.

Et c’est exactement ce que souhaitent les fondateurs de Partage Montréal : inciter les gens à devenir collectionneurs et à côtoyer les artistes. L’organisme est né d’une idée soumise par Karen Lampcov à son club de lecture et à ses amis, qui en sont devenus les dix membres fondateurs. Parmi eux, on trouve son gendre Will Robinson (M. A. 2012), doctorant en lettres et sciences humaines à Concordia, ainsi que la spécialiste en éducation artistique Lori Beavis (Ph. D. 2016).

« Nous avons fait des recherches sur l’emploi du modèle de l’agriculture soutenue par la communauté dans le domaine des arts à des endroits comme Boston, le Minnesota et Ottawa, et nous en avons conclu que la formule marcherait bien à Montréal », relate Will Robinson, membre du Centre de recherche TAG (technoculture, art et jeux) de Concordia.

Le doctorant ajoute qu’il y a encore des défis à relever, comme celui de « faire passer le mot ».

Partage Montréal est pourtant une réussite, car depuis son lancement à l’automne 2015, toutes les souscriptions se sont vendues pour les saisons antérieures, et il n’en reste que quelques-unes pour cette saison. Il faut ajouter que non moins de 60 pour cent des fonds recueillis vont directement aux artistes.

Une question demeure : qui est prêt à payer 440 $ pour six œuvres d’art qu’il n’a jamais vues?

« C’est soit un pari risqué soit une formidable aubaine, relativise Karen Lampcov en riant. Mais ce n’est pas tout à fait un achat à l’aveuglette. Les noms des artistes sont connus à l’avance, alors on peut aller voir leurs œuvres précédentes. On peut aussi se fier à l’énoncé du commissaire. »

« Jusqu’à présent, nous n’avons eu que de bonnes surprises, et aucun des souscripteurs ne s’est montré mécontent. »


La prochaine expo-cueillette de
Partage Montréal aura lieu le dimanche 20 novembre, de 17 h à 19 h, au Musée du Montréal juif. Consultez la page Facebook de l’événement pour obtenir des précisions.


 



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