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Tragédie, courage et mémoire : des récits canadiens à découvrir

Une nouvelle série de quatre œuvres d’art et courts métrages sera réalisée dans le cadre du projet Histoires retrouvées
21 octobre 2016
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Par Ronald Rudin


L’équipe du projet Histoires retrouvées de l’Université Concordia commande quatre nouvelles œuvres d’art et courts métrages. En 1844, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a envoyé 30 lépreux dans l’île Sheldrake, située à l’embouchure de la rivière Miramichi.


Ronald Rudin est professeur d’histoire à la Faculté des arts et des sciences et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés. Il dirige le projet Histoires retrouvées en collaboration avec des professeurs d’autres universités et des artistes travaillant dans diverses disciplines.

Le projet Histoires retrouvées de l’Université Concordia a pour but de colliger des épisodes peu connus du passé du Canada.

Ces récits sont ensuite transformés en œuvres d’art public installées dans des lieux où elles sont susceptibles de trouver des échos. La création des œuvres est décrite au moyen d’une série de courts métrages réalisés en français, en anglais et, selon les circonstances, dans d’autres langues.

La réalisation des quatre nouveaux épisodes a reçu le soutien du gouvernement fédéral par l’intermédiaire du Fonds Canada 150.

Depuis l’annonce de cette nouvelle série le 1er juillet dernier, jour de la fête du Canada, le grand public a fait parvenir plus de 150 histoires à l’équipe du projet. Celle-ci en a retenu quatre. Dans les mois qui viennent, elle mandatera des artistes pour les réinterpréter sous forme d’œuvres d’art public ainsi que des documentaristes pour rendre compte de la démarche.

Les œuvres d’art seront inaugurées l’été prochain, et les documentaires seront mis en ligne sur le site Web du projet à la fin de 2017. Le site offrira également un complément d’information sur les quatre histoires et sur l’état d’avancement du projet.


Les histoires retrouvées de 2017


Les lépreux de l’île Sheldrake, Nouveau-Brunswick

La lèpre a été un problème de santé publique en diverses régions de la côte est du Nouveau-Brunswick. Touchant principalement la population acadienne, l’épidémie prend une telle ampleur qu’en 1844, le gouvernement du Nouveau-Brunswick décide d’envoyer 30 lépreux dans l’île Sheldrake, située à l’embouchure de la rivière Miramichi.

Les conditions de vie des malades y sont si difficiles que certains tentent de s’enfuir. En 1849, leur sort soulève l’indignation, et on finit par les déplacer dans une nouvelle installation située plus près d’où vivent leurs familles.

Une œuvre d’art sera érigée sur le terrain de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, en face de l’île (le bâtiment blanc sur la photo).
 


Du Grand Nord vers l’hôtel Southway d’Ottawa

Pourquoi un hôtel d’un quartier sud d’Ottawa arborait-il les couleurs du Nunavut? En raison d’une histoire familiale illustrant les liens qui unissent les communautés canadiennes du Nord et du Sud.

Ouvert en 1958 à proximité de l’aéroport d’Ottawa, l’hôtel Southway devient l’endroit favori des gens qui voyagent entre la capitale canadienne et l’Arctique. C’est le lieu d’accueil des nouveaux arrivants : hommes, femmes et enfants inuits venus travailler, étudier ou recevoir des soins de santé.

Ottawa est la ville où habite la plus grande population urbaine inuite en dehors de l’Arctique et, pour bon nombre d’Inuit, l’hôtel Southway, où sera installée l’œuvre d’art, en a été la porte d’entrée.

La redécouverte de cette histoire a été rendue possible par les professeurs John C. Walsh et James Opp du Centre d’histoire publique de l’Université Carleton.
 


Yee Clun et le Code du travail des femmes blanches de Regina

En 1924, Yee Clun, restaurateur à Regina, se retrouve au centre de l’attention quand il conteste une loi de la Saskatchewan qui l’oblige à obtenir un permis municipal pour embaucher des femmes blanches.

À l’issue d’un procès retentissant, sa demande de permis est refusée. Cette affaire de racisme met en lumière le courage dont ont fait preuve Yee Clun (assis à l’extrême gauche, à la première rangée) et ceux qui l’ont soutenu.

L’histoire de Yee Clun sera racontée dans l’Art Park de Regina, situé à proximité de l’endroit où il vivait.
 


L’enlèvement des garçons Stó:lō pendant la ruée vers l’or du fleuve Fraser

Les jeunes des Premières Nations sont vulnérables. La tragédie actuelle des femmes autochtones enlevées et assassinées ne l’illustre que trop bien. Mais on a oublié les enlèvements de jeunes Amérindiens commis par des mineurs durant la ruée vers l’or du fleuve Fraser en 1858.

Comme le raconte un observateur de l’époque, « un grand nombre de garçons de la communauté Stó:lō ont été enlevés et envoyés en Californie. » Dans bien des cas, « on n’en a plus jamais entendu parler », quoiqu’au moins deux d’entre eux soient revenus des décennies plus tard. Les familles ont été foudroyées par ces disparitions. Un père Stó:lō « a fouillé les bois pendant des jours […], [puis] est mort de chagrin. »

Grâce à la générosité de la Première Nation Chawathil, une œuvre d’art commémorative sera installée au bord du fleuve Fraser, à proximité de la ville de Hope, en Colombie-Britannique.

Cet épisode du projet se fonde sur des recherches originales et une analyse de Keith Thor Carlson, professeur à l’Université de la Saskatchewan. La réalisation de l’œuvre est encadrée par un comité directeur composé d’éducateurs et de mères Stó:lō ainsi que de spécialistes de cette culture.


Pour obtenir de plus amples renseignements sur le projet Histoires retrouvées, communiquez avec Ronald Rudin par courrier électronique, par Twitter, par Facebook ou par téléphone au 514 848‑2424, poste 2428.
 



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