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Communiqué de presse

À Concordia, Matthew Harsh infuse empathie et humilité dans la formation en génie

Une étude du professeur agrégé comble un besoin d’outils pour l’engagement

« Dans le secteur du développement, humilité et empathie sont essentielles, car au-delà de l’aspect technique, il y a le contenu émotionnel à considérer », soutient Matthew Harsh.

Les grands enjeux de notre époque – changements climatiques, justice alimentaire, accès à l’eau potable – exigent des ingénieurs qu’ils travaillent de près avec les collectivités pour trouver des solutions novatrices.

« Or, la formation en génie ne procure pas les outils nécessaires à cet engagement », déplore Matthew Harsh, professeur agrégé au Centre Génie et société de l’Université Concordia.

« Nous demandons à nos jeunes ingénieurs de se rendre dans des pays en voie de développement ou des communautés défavorisées et d’y résoudre des problèmes. Or, ils sont souvent mal préparés pour ce travail. Pour régler un problème, il faut d’abord être en mesure de le définir, et cela nécessite entre autres une bonne capacité d’écoute. »

Une équipe internationale de chercheurs dirigée par le Pr Harsh a exploré des façons de combler cette lacune au moyen d’un atelier de deux jours qui a fait ses preuves. Son étude a paru récemment dans l’European Journal of Engineering Education.

L’empathie, une valeur ajoutée

C’est connu, la charge de cours des programmes de génie est énorme. Matthew Harsh et ses collaborateurs en ont tenu compte au moment de concevoir un module autonome et succinct, qui s’intègre bien au cursus classique.

« Nous montrons qu’il est possible de trouver des façons créatives de combler le manque d’outils pour l’engagement, explique-t-il. Nous proposons de huit à dix activités dans le cadre d’un atelier de deux jours axé sur le développement d’aptitudes à la communication et d’habiletés complémentaires. »

L’acquisition de ce « savoir-être » exige un effort tout aussi sérieux que celle des compétences techniques.

« Parce qu’il s’agit de compétences dites ‟généralesˮ, on croit souvent qu’elles sont faciles à enseigner, ce qui est faux », fait remarquer le Pr Harsh.

Il a dirigé l’atelier à cinq reprises et dans cinq établissements d’enseignement. Ainsi, il l’a animé en octobre 2014 à Concordia et, plus récemment, l’an dernier à l’Université de Clemson en Caroline du Sud.

L’atelier : activités ludiques, jeux de rôles et études de cas

Une quinzaine d’ingénieurs débutants et d’étudiants des cycles supérieurs assistent à l’atelier. Ils participent à des activités servant trois résultats d’apprentissage : ne pas en rester au simple aspect technologique; écouter les autres et apprendre d’eux; et autonomiser les communautés.

Prenez par exemple le jeu du commutateur, qui incite les ingénieurs à voir au-delà de la technologie, à considérer les réseaux de soutien élargis. Les participants y sont invités à faire équipe pour répondre – au moyen d’un diagramme – à la question suivante : « Qu’arrive-t-il quand la lumière s’éteint? »

« Le diagramme de l’ingénieur type montrera d’abord le commutateur, puis le circuit électrique et peut-être le branchement à Hydro-Québec », illustre le Pr Harsh.

« Mais tôt ou tard, des gens entreront dans l’analyse : fonctionnaires, équipes de construction, administration municipale, banques responsables de la fixation des taux..., poursuit-il. C’est parce qu’il est lié à d’autres systèmes que l’éclairage fonctionne. Souvent, ces systèmes restent invisibles à nos yeux. Nous n’en prenons conscience qu’en cas de panne, de panne d’électricité par exemple. »

L’atelier utilise en outre des jeux de rôles et des études de cas pour décrire la dynamique du pouvoir et l’influence de l’histoire et des coutumes locales sur la diffusion des innovations. Pour renforcer leur capacité d’écoute et leur aptitude à poser des questions avec humilité et empathie, les participants se prêtent à divers exercices.

Dans le secteur du développement, humilité et empathie sont essentielles, car au-delà de l’aspect technique, il y a le contenu émotionnel à considérer », soutient Matthew Harsh.

« C’est parfois le cœur qui doit parler, et non l’esprit, continue-t-il. Il y a une charge émotive. Or, en général, l’enseignement du génie accorde peu de place à l’émotion. »

L’atelier a porté ses fruits. Les participants ont appris à ne pas s’en tenir au simple aspect technologique dans la recherche de solutions à des problèmes de développement. Le Pr Harsh évalue le succès de l’atelier à l’aide d’un questionnaire et d’une carte conceptuelle. Il dresse  ainsi le « modèle mental » des participants en matière de structures sociale et matérielle.

« Nous misons sur l’engagement pour accroître l’inclusion », résume-t-il.

« Historiquement, les intérêts des collectivités les plus pauvres et les plus désavantagées n’ont pas été pris en compte dans le développement technologique, rappelle Matthew Harsh. Qu’il s’agisse de communautés autochtones ici-même à Montréal, ou de Noirs en Afrique du Sud, ce sont ces gens que l’innovation a laissés en plan. »
 

Consultez l’étude Preparing Engineers for the Challenges of Community Engagement (« préparer les ingénieurs aux défis de l’engagement communautaire »).

Apprenez-en davantage sur le Centre Génie et société.

 


Source

Patrick Lejtenyi
Public Affairs
514-848-2424, ext. 5068
patrick.lejtenyi@concordia.ca
@ConcordiaUnews



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