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Communiqué de presse

Bientôt à Montréal : les coûts d’infrastructure du changement climatique

Une nouvelle étude de Concordia imagine l’avenir climatique de l’île grâce aux données de la NASA

Photo par Reneau Frigon (Flickr Creative Commons) Photo par Reneau Frigon (Flickr Creative Commons)

Montréal, le 31 août, 2017 - Il fait soleil au centre-ville de Montréal, mais il pleut des cordes à l’aéroport… Et si cette situation devenait plus probable à l’avenir?

Le climat de la ville change et continuera désormais d’évoluer à un rythme de plus en plus rapide et avec une variabilité spatiale beaucoup plus grande.

C’est ce que conclut une nouvelle étude du Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia.

Récemment publiée dans Sustainable Cities and Society par Pablo Jaramillo, étudiant à la maîtrise, et Ali Nazemi, professeur adjoint, cette recherche sur la sécurité hydrique visait à éprouver la fiabilité des données climatiques à échelle réduite de la NASA, les NEX-GDDP. Cet outil permet de modéliser avec précision un impact climatique annuel à long terme à l’échelle d’une ville.

En examinant le Grand Montréal et ses régions voisines, les chercheurs ont compilé les données enregistrées dans huit stations météorologiques locales de 1950 à 2006. Ils les ont ensuite comparées à l’ensemble de données de la NASA pour la même période, à des échelles temporelle et spatiale communes. Ils ont alors dégagé des tendances significatives dans le climat de la ville, que les données à échelle réduite saisissent relativement bien.

En comparant les tendances projetées de 2006 à 2099 à celles observées dans le passé, les chercheurs ont montré que le climat de la région de Montréal continuera d’évoluer à un rythme plus rapide et intense, avec une variabilité spatiotemporelle plus prononcée.

« Cela signifie que nous verrons plus de différences dans le climat à long terme de l’île de Montréal et ses régions avoisinantes », explique le Pr Nazemi, chercheur principal de l’étude.

« On peut manifestement observer une variabilité accrue des caractéristiques du climat, comme les précipitations et les températures extrêmes, ainsi que le nombre de jours où la température est extrêmement chaude ou froide dans la même région. »

« L’approche universelle deviendra impossible »

Selon Ali Nazemi, cette découverte aura des retombées considérables sur la gestion urbaine.

« Le climat joue un rôle crucial dans la conception et l’exploitation de l’infrastructure urbaine, et détermine en grande partie la demande en eau et en énergie. Par conséquent, tout changement des conditions climatiques a un impact direct sur la manière de concevoir presque n’importe quel aspect d’une ville, depuis son système de drainage jusqu’à sa consommation d’énergie », explique-t-il.

« La plupart du temps, nous prenons en compte une valeur unique dans la conception de l’infrastructure et nous supposons qu’elle demeurera inchangée durant la vie de celle-ci », ajoute le chercheur.

« Or, nous savons déjà que cela n’est plus le cas en raison du changement climatique, et à mesure que la variance spatiale des changements projetés de notre climat augmentera, l’approche universelle actuelle deviendra impossible. Par exemple, un réseau d’égout conçu pour prévenir les inondations au centre-ville de Montréal n’y parviendra peut-être pas à Dorval. »

Par conséquent, l’une des principales conclusions de l’étude est que les gestionnaires urbains devraient se tourner vers la conception et la gestion locales, plutôt que d’appliquer des solutions à l’échelle de toute la ville aux problèmes que pose le changement climatique.

En outre, si les résultats confirment que les modèles à échelle réduite peuvent reproduire les taux de variation observés du climat d’une ville dans l’histoire, les différences de conditions climatiques à long terme limitent l’applicabilité des projections climatiques à échelle réduite.

Pour le Pr Nazemi, cela souligne la nécessité d’une technologie plus robuste afin d’évaluer l’impact du changement climatique à l’échelle locale.

« Le fait que les projections climatiques à échelle réduite puissent adéquatement contribuer à l’évaluation d’un impact climatique dans une ville comme Montréal dépend du type de problème de gestion à résoudre et des décisions qui en découlent », conclut-il.

« En raison de certaines limites, nous recommandons d’envisager un cadre plus global, idéalement appliqué en combinaison avec une approche descendante reconnue afin de favoriser l’évaluation de la vulnérabilité au changement climatique à Montréal, et ce, jusqu’à ce qu’une capacité de modélisation climatique améliorée soit disponible. »

Lisez l’étude citée.


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