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Communiqué de presse

NOUVELLE RECHERCHE : Comment former plus efficacement les thérapeutes de demain

Une étude de Concordia offre huit recommandations pour prévenir le stress et créer de meilleures méthodes pédagogiques

Montréal, le 14 juin, 2017 - En classe, où s’arrête l’éducation et où commence l’expérience personnelle?

C’est la question abordée par le diplômé de Concordia Jason Butler (Ph. D. 2014) dans un article paru récemment dans la revue The Arts in Psychotherapy.

Selon l’étude menée par M. Butler en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, les demandes contradictoires de l’enseignement et de la thérapie dans le contexte de la salle de classe peuvent causer un stress émotionnel et de la confusion chez les étudiants en thérapie par l’art dramatique et dans d’autres professions faisant appel aux mises en scène.

Sa conclusion? Le recours à un matériel affectif personnel doit être mieux encadré pour protéger les étudiants de même que les enseignants.

« Durant la formation des thérapeutes, en particulier quand on emploie des méthodes expérientielles, les choses peuvent devenir floues », observe le chercheur.

« Les enseignants supposent souvent que les jeux de rôles et autres formes de mise en scène ne portent pas à conséquence. Or, cette étude montre que l’usage d’un matériel émotionnel peut avoir chez les étudiants des répercussions complexes susceptibles d’entraver leur apprentissage et leur épanouissement. »

Dans son étude, Jason Butler formule huit recommandations pour améliorer l’enseignement de la thérapie par l’art dramatique.

Il préconise entre autres une plus grande transparence entre enseignants et étudiants; des politiques plus claires sur l’emploi de matériel affectif en classe; l’établissement de lignes directrices sur l’évaluation de la performance émotionnelle; et des discussions au sein des professions sur les pratiques en matière d’éthique et de pédagogie.

« Cette étude nous indique dans quelle direction aller pour créer des systèmes et des méthodes pédagogiques qui permettront d’améliorer l’expérience étudiante et de former de meilleurs thérapeutes », explique Jason Butler.

Les conséquences de l’autorégulation

Les étudiants interrogés dans le cadre de l’étude ont déclaré s’être fait demander d’intégrer du matériel personnel dans leurs travaux, mais avec la consigne d’éviter les sujets trop accablants.

Or, cette attente d’autorégulation sans lignes directrices claires pour évaluer ce qui est approprié ou non a généré du stress et de l’incertitude.

Certains étudiants ont également trouvé perturbant le passage de la thérapie factice à l’enseignement, les effets émotionnels qu’ils avaient éprouvés n’ayant pas été suffisamment traités ou résolus. D’autres étudiants ont ressenti de l’incertitude, ne sachant trop si ou comment leur engagement émotionnel serait évalué.

Par exemple, dans une démonstration pédagogique, un enseignant pourrait demander à un étudiant de jouer le rôle d’une personne ayant survécu à un traumatisme sans savoir qu’il avait réellement vécu une telle expérience. L’étudiant pourrait alors se sentir obligé de traiter avec un matériel potentiellement nocif dans un contexte inapproprié, du fait de la pression exercée par la classe et de la perspective d’une évaluation.

Jason Butler précise toutefois que le problème n’est pas de recourir à l’affectivité.

« L’engagement affectif peut même être un outil pédagogique très efficace », note-t-il.

« Selon les études, les thérapeutes qui sont plus conscients de leur vécu émotionnel sont mieux outillés pour travailler avec les expériences émotionnelles de leurs clients. La difficulté réside dans la manière de canaliser cette affectivité de manière responsable et transparente. »

De meilleurs systèmes et méthodes pédagogiques

Jason Butler a mené des entrevues et des groupes de discussion avec des étudiants et des enseignants dans le cadre de trois programmes de formation sur la thérapie par l’art dramatique donnés en Amérique du Nord et au Royaume-Uni.

Les données recueillies ont été classées par thèmes et codées par induction afin d’obtenir un portrait plus large – un modèle de recherche – de la manière dont les étudiants ont vécu le fait de s’impliquer émotivement en classe.

Ce modèle a montré que les étudiants ont du mal à juger du degré d’engagement attendu d’eux, ce qui entraîne souvent des réponses émotionnelles très fortes en classe et, par ricochet, des conséquences néfastes. Ainsi, certains abandonnent le programme ou échouent. C’est pourquoi il est recommandé à tous les étudiants de suivre une thérapie.

Pour Jason Butler, les résultats de l’étude donnent à penser qu’une communication plus transparente est nécessaire entre enseignants et étudiants.

« Sans une compréhension des processus à l’œuvre, nous ne pouvons exploiter les avantages que comportent ces méthodes d’apprentissage », conclut-il.

Lire l’étude citée de Jason Butler intitulée The complex intersection of education and therapy in the drama therapy classroom.

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