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Communiqué de presse

La consommation précoce de la marijuana peut augmenter ses effets nocifs sur la santé

Une étude de Concordia met en garde contre les risques auxquels s’exposent les jeunes consommateurs

James McIntosh: “We need to collect data on the effects of marijuana on people of all ages.” | Photo by Taki Lau (Flickr CC) “We need to collect data on the effects of marijuana on people of all ages.” | Photo by Taki Lau (Flickr CC)


Montréal, le 28 mars 2017 – 
Sur le point d’être légalisée au Canada, la marijuana est devenue un sujet brûlant. Les adeptes se réjouissent. Des gens qui ne l’ont jamais essayée commencent peut-être à y songer. Et ceux qui veulent en faire le commerce se demandent par quel bout prendre ce produit pas comme les autres.

Mais l’une des principales controverses soulevées par la légalisation est la question de l’âge. Dans un rapport publié en décembre 2016, le groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis recommande que la consommation de la marijuana soit interdite aux moins de 18 ans.

La nécessité de tenir compte de l’âge va dans le sens d’une nouvelle étude menée par James McIntosh, professeur en sciences économiques à la Faculté des arts et des sciences. Récemment publiés dans la revue Health, les résultats de cette étude donnent à penser que les effets nocifs de la marijuana sur la santé physique et mentale sont plus importants chez les jeunes consommateurs.

L’article montre également que, quand une personne ne commence pas à consommer avant 21 ans, il est peu probable qu’elle devienne dépendante de cette drogue de façon permanente.
 

Risques accrus pour les jeunes

Pour mener cette étude, James McIntosh et Rawan Hassunah (coauteure, B.A. 2016) ont examiné les résultats de trois enquêtes sur la consommation de drogue, d’alcool et de tabac réalisées à l’échelle nationale, au Canada (deux enquêtes) et aux États-Unis (une enquête).

« Nous voulions connaître les effets, d’après les répondants, d’une consommation régulière de marijuana sur la santé mentale et physique », explique James McIntosh.

L’étude mentionne d’autres recherches ayant montré les effets nocifs de la marijuana, mais c’est la première qui s’intéresse de près à l’âge auquel débute la consommation.

D’un point de vue général, l’étude a confirmé que la marijuana est nocive pour la santé, tant physique que mentale, cause des troubles cognitifs, des pertes de mémoire et une baisse du quotient intellectuel, influe négativement sur les chances de réussites scolaires et accroît les risques de maladie mentale. Sur le plan physique, la fréquence des maladies respiratoires et de certains cancers est plus élevée chez les consommateurs précoces que chez les autres.

Pour James McIntosh, plus on commence à consommer jeune, plus les effets nocifs sont importants.

« Nous avons constaté qu’il est toujours mauvais de commencer à consommer avant l’âge de 15 ans », déclare-t-il.
 

Les arguments pour la légalisation

Or, comment présenter ces résultats de manière à informer les jeunes sur les risques de la marijuana? En plus de réglementer le cannabis, James McIntosh recommande de mettre sur pied des programmes éducatifs, d’offrir des services de conseil et de créer un réseau de distribution qui empêche le plus possible les jeunes de consommer.

Malgré ses mises en garde sur l’âge de la consommation, il affirme néanmoins que la légalisation aura dans l'ensemble des effets bénéfiques.

« Selon le groupe de travail, la légalisation permettra au gouvernement de court-circuiter le crime organisé, de taxer les ventes et de veiller à la bonne qualité de la marijuana », explique James McIntosh.

Il ajoute qu’en s’apprêtant à légaliser le cannabis, le Canada est bien placé pour commencer à étudier de manière rigoureuse les effets de ce produit.

« Nous devons commencer à recueillir des données sur la marijuana afin de voir quels sont ses effets sur les gens de tout âge. Puisqu’il est possible d’obtenir une foule d’informations sur les habitudes de la population en ce qui a trait à la consommation d’alcool, pourquoi ne pas faire la même chose avec la consommation de marijuana? », conclut James McIntosh.

 


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