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Communiqué de presse

« Je suis curieux de voir combien les Montréalais ont des affinités avec la musique irlandaise »

Un chercheur de l’Université Concordia étudie le patrimoine musical de la métropole

Jérémy Tétrault-Farber joue avec son groupe  Montréal Pipes and Drums lors du défilé de la fête du Canada, en 2016 Jérémy Tétrault-Farber joue avec son groupe Montréal Pipes and Drums lors du défilé de la fête du Canada, en 2016

Montréal, 13 mars 2017 - Montréal est un carrefour de l’expression sonore. Pour Jérémy Tétrault-Farber, chercheur à l’Université Concordia, un genre structure particulièrement l’identité de la ville : la musique traditionnelle irlandaise.

Voici une histoire qui commence par un voyage en Floride. Ce qui doit à l’origine être une escapade entre un père et son fils pour aller voir du baseball se transforme, pour le futur érudit alors âgé de 12 ans, en un éveil à la musique.

Celui-ci découvre la musique traditionnelle irlandaise à l’occasion d’une fête médiévale à Sarasota. De retour à Montréal, il sait qu’il a la piqûre.

Près de deux décennies plus tard, Jérémy Tétrault-Farber distille son amour pour la musique montréalaise et irlandaise dans la thèse qu’il rédige dans le cadre du programme de doctorat multidisciplinaire en lettres et sciences humaines de l’Université Concordia.

Depuis sa révélation de préadolescent, cet admirateur précoce des Chieftains est devenu un virtuose du tin whistle – ou pipeau irlandais – ainsi que de l’uilleann pipe.

Uille… quoi?

Se prononçant « ill-an », « uilleann » signifie « coude » en irlandais. L’uilleann pipe est la version irlandaise de la cornemuse.

« Quand j’ai entendu cet instrument pour la première fois, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne à en jouer », se souvient Jérémy Tétrault-Farber. Il a consacré des années à maîtriser cet instrument difficile, plus petit que la célèbre cornemuse écossaise auquel il ressemble.

« Quand j’ai finalement joué avec d’autres musiciens de la scène montréalaise, j’ai eu l’impression d’entrer dans un monde magique, raconte-t-il. Je suis passé de l’autre côté du miroir et j’ai ressenti la joie du joueur de jeu vidéo qui accède finalement au niveau supérieur. »

Au départ, Jérémy Tétrault-Farber n’avait nullement l’intention de concrétiser son amour pour la musique irlandaise par un doctorat, et ce, bien qu’il soit titulaire d’une maîtrise en histoire et qu’il enseigne cette discipline au collège Dawson, à Montréal. C’est une discussion fortuite avec Gearóid Ó hAllmhuráin, professeur en études irlandaises à Concordia, qui l’a ramené sur les bancs de l’école.

« Nous étions à une fête, relate Jérémy Tétrault-Farber. Nous parlions de ce que signifie le fait de jouer de la musique irlandaise et de la manière dont cette tradition s’est imbriquée dans la culture montréalaise. Il m’a donné sa carte de visite et invité à passer le voir à l’École des études irlandaises de Concordia. »

Explorer le paysage musical irlandais

Désormais à sa troisième année de doctorat, Jérémy Tétrault-Farber étudie l’influence des personnes qui ne sont pas de souche irlandaise sur la musique traditionnelle irlandaise à Montréal.

« Il n’est pas nécessaire d’être d’ascendance irlandaise pour participer à la culture irlandaise : j’en suis le parfait exemple, affirme-t-il. Pas une goutte de sang irlandais ne coule dans mes veines, pourtant je suis imprégné de culture irlandaise, tout comme les rues et les résidents de Montréal. »

Dans le cadre de sa thèse, Jérémy Tétrault-Farber fera des entrevues ethnographiques dans toute la ville. « Je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais trouver, mais je suis curieux de voir les surprises qui m’attendent et de découvrir combien les Montréalais ont des affinités avec la musique irlandaise, même ceux qui n’ont pas de racines irlandaises, explique-t-il. Toute musique est l’expression d’une identité, et c’est l’influence de l’identité sur les gens qui m’intéresse. »

Toute la famille

Non seulement Jérémy Tétrault-Farber est musicien, professeur de cégep et doctorant, mais sa conjointe joue également de la flûte et du pipeau irlandais, et leurs deux jeunes enfants commencent à éprouver une attirance pour la musique traditionnelle. « Notre enfant de trois ans s’entraîne déjà avec un chalumeau, alors que notre bébé de 20 mois se met désormais à danser chaque fois qu’il entend un air irlandais », se réjouit-il.

En tant que cornemuseur-major du Montréal Pipes and Drums, le seul groupe civil indépendant de joueurs de cornemuse de la ville, Jérémy Tétrault-Farber fait partie d’une famille nombreuse de musiciens qui voyagent souvent pour jouer dans les défilés de la Saint-Patrick ou à l’occasion des Jeux des Highlands, ici et ailleurs.

Toutefois, même si ses centres d’intérêt ont influé sur son projet de recherche, le doctorant compte bien faire abstraction de son expérience personnelle pour mener à bien ses travaux universitaires.

« Les échanges dirigés avec des acteurs clés de la scène musicale irlandaise de Montréal formeront la pierre angulaire de ma thèse, affirme-t-il. Et même si, en tant que joueur de cornemuse et de pipeau, ainsi qu’ancien enseignant à l’École de musique irlandaise Siamsa, je connais le sujet de l’intérieur, ce sont les propos des membres du milieu de la musique irlandaise de Montréal qui m’intéressent. »

« Les Irlandais ont laissé une marque indélébile sur la culture et l’histoire de Montréal, conclut Jérémy Tétrault-Farber. Je suis impatient de lever davantage le voile sur cet héritage. »

Pour en savoir plus sur les autres recherches menées à l’École des études irlandaises de Concordia, ne manquez pas le premier colloque sur les études irlandaises aux cycles supérieurs, qui aura lieu les 24 et 25 mars. Toutes les conférences sont gratuites et ouvertes au public.

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