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Communiqué de presse

Trop de télé peut influer sur l’état de préparation à l’école primaire des enfants issus de familles à faible revenu

Une étude de Concordia montre que certains enfants sont davantage affectés par le temps passé devant le petit écran


Montréal, 7 mars 2017 –
Nous interrompons cette émission pour vous faire part d’un message important…

Le fait de regarder la télévision durant plus de quelques heures par jour a été associé à des capacités plus faibles de préparation à l’école chez des élèves de maternelle. 

C’est le constat auquel en sont arrivés des chercheurs du Centre PERFORM de l’Université Concordia et de la Steinhardt School of Culture, Education, and Human Development de l’Université de New York à la suite d’une nouvelle étude révélant l’impact particulier du temps passé devant le téléviseur chez des enfants issus de familles à faible revenu.

L’étude, dont le compte rendu a été publié dans la revue Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics, vient réitérer le besoin de fixer des limites de temps devant l’écran, comme le recommande l’American Academy of Pediatrics. De fait, l’organisme a récemment modifié ses normes applicables aux enfants de deux à cinq ans, faisant passer de deux heures à une heure par jour la période maximale recommandée. 

Vu la prolifération actuelle des tablettes et des téléphones intelligents, les écrans occupent une place de plus en plus prépondérante dans la vie de nombreuses familles, et ce, plus que jamais auparavant.

« Les recherches ont révélé que le fait de regarder la télévision influait défavorablement sur les aptitudes que doivent posséder les enfants à leur entrée à l’école, affirme Caroline Fitzpatrick, chercheuse au Centre PERFORM et coauteure de l’étude. Toutefois, nous en savons peu au sujet de l’incidence du statut socioéconomique sur le visionnement télé ». 

« Nous voulions déterminer si l’effet néfaste de la télévision sur le degré de préparation à l’école variait en fonction du revenu familial. » 
 

Des habiletés mathématiques et des fonctions exécutives plus faibles

La chercheuse et ses collaborateurs de la Steinhardt School, Andrew Ribner et Clancy Blair, ont examiné les données recueillies auprès de 807 élèves de maternelle issus de divers milieux. Les parents des participants devaient faire état de leur revenu familial ainsi que du nombre d’heures que passent leurs enfants devant la télévision quotidiennement. Le temps consacré aux jeux vidéo et à l’utilisation de tablettes et de téléphones intelligents n’était pas pris en compte dans l’analyse.

Pour déterminer le degré de préparation à l’école, les chercheurs ont mesuré les habiletés mathématiques et la connaissance de l’alphabet et des mots chez les jeunes sujets. 

Ils ont en outre évalué les fonctions exécutives des participants. Ces compétences – notamment la mémoire de travail, la flexibilité cognitive et le contrôle inhibiteur – constituent des capacités importantes sur le plan cognitif et socioémotionnel. Les fonctions exécutives sont essentielles à la résolution de problèmes au quotidien, à la maîtrise de soi et de ses comportements, ainsi qu’à la réponse émotionnelle.

« Nous avons constaté que le nombre d’heures que passe un jeune enfant devant le téléviseur est associé à une diminution des capacités qu’il doit posséder à son entrée à l’école, particulièrement sur le plan des habiletés mathématiques et des fonctions exécutives », confirme Andrew Ribner, doctorant au Département de psychologie appliquée de la Steinhardt School de l’Université de New York et auteur principal de l’étude.

« Cette corrélation était à son plus fort chez les enfants qui regardaient la télévision durant plus de deux heures par jour », poursuit-il. 
 

Les familles plus pauvres sont les plus touchées

À mesure que diminuait le revenu familial, le lien entre le visionnement télé et le degré de préparation à l’école se resserrait. 

Les enfants issus de ménages qui sont sur le seuil de la pauvreté, ou tout près – ceux dont le revenu annuel est d’environ 21 200 $ pour une famille de quatre – ont connu la détérioration la plus marquée de leur état de préparation à l’école, quand ils regardaient la télévision durant plus de deux heures par jour. 

Les chercheurs ont observé une baisse plus modeste chez les enfants de ménages à moyen revenu, soit 74 200 $ par année pour une famille de quatre. Par ailleurs, ils n’ont constaté aucun lien entre le degré de préparation à l’école et le visionnement télé dans les ménages à revenu élevé, soit d’environ 127 000 $ par année pour une famille de quatre.

« Nos résultats donnent à penser que les circonstances entourant le visionnement télé chez l’enfant peuvent influer sur les conséquences négatives que celui-ci entraîne sur le devenir de l’apprentissage », précise Caroline Fitzpatrick, qui enseigne également à l’Université Sainte-Anne. 

« Nous recommandons aux pédiatres et aux centres de soins pédiatriques d’aider les parents à limiter à moins de deux heures par jour le temps que passent leurs enfants devant la télé, particulièrement dans le cas de familles à faible et à moyen revenu. »


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