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Communiqué de presse

Mieux vaut se faire des amis rapidement quand on est immigrant

Une étude de Concordia montre que la période qui suit l’arrivée dans un nouveau pays est déterminante


Montréal, le 10 janvier 2017 – 
L’Europe est aux prises avec une crise migratoire, nos voisins du Sud regardent le Canada avec de plus en plus de convoitise, et la population canadienne se prépare à un afflux d’immigrants venus du Mexique.

L’immigration, tout comme le bien-être des nouveaux venus, est un sujet brûlant. L’intérêt constant qu’il suscite atteste l’importance de veiller à ce que les immigrants puissent s’intégrer à leur nouveau milieu culturel.

Une récente étude de l’Université Concordia sur l’établissement de liens d’amitié après l’immigration montre que la période qui suit l’installation dans un nouveau pays pourrait être le principal facteur d’une intégration réussie. L’état d’esprit du nouvel arrivant pourrait également compter pour beaucoup.

Dans un article publié dans la revue Personal and Social Psychology Bulletin, Marina Doucerain, titulaire depuis 2015 d’un doctorat de Concordia, applique dans le contexte de l’immigration l’idée selon laquelle avoir des contacts avec des personnes d’un groupe autre que le sien est fondamental pour améliorer les relations entre les groupes sociaux.

« Se faire des amis dans la culture d’accueil ou parler régulièrement avec des personnes de cette culture joue un rôle de premier plan dans l’intégration d’un immigrant. Toutefois, nous en savons peu sur ce qui prédispose à un tel comportement social », explique Marina Doucerain, qui a effectué cette recherche dans le cadre de sa thèse de doctorat en études individualisées à Concordia.

« Les immigrants arrivent dans leur pays d’accueil avec toutes sortes d’attentes, de dispositions et de préférences. Nous nous sommes donc dit que ce qu’ils apportent durant le processus d’intégration culturelle prédirait leur degré de participation sociale dans leur nouvelle culture. »

Pour mener cette recherche, Marina Doucerain et les coauteurs de l’étude* ont interrogé 158 étudiantes et étudiants étrangers n’ayant ni le français ni l’anglais pour langue maternelle et s’étant installés depuis peu à Montréal, de sorte qu’ils n’avaient pas eu le temps de commencer à s’adapter à leur nouveau milieu culturel.

Les chercheurs ont suivi les participants pendant plusieurs mois, période durant laquelle ils leur ont demandé de remplir des questionnaires sur leur ouverture à l’égard de leur lieu d’accueil et le degré de leur implication sociale dans leur nouvelle culture.

Ces participants ont répondu plusieurs fois aux mêmes questionnaires, si bien que les chercheurs ont pu recourir à une méthode statistique appelée modélisation à plusieurs niveaux pour analyser les données. Ils ont ainsi pu déterminer si l’ouverture culturelle mesurée peu après l’arrivée des participants permettait de prévoir le comportement social ultérieur de ces derniers avec les Canadiens et les Canadiennes.

Or, les chercheurs ont effectivement constaté qu’il existait un rapport de cause à effet entre l’ouverture culturelle et le comportement social ultérieur.

« Nous avons découvert que les immigrants qui étaient plus ouverts à l’égard de la société canadienne à leur arrivée avaient, par la suite, plus d’amis canadiens et plus de contacts avec la population canadienne », explique Marina Doucerain, désormais professeure adjointe à l’Université du Québec à Montréal.

Fait important, cette relation de cause à effet demeurait même après avoir pris en compte la capacité des immigrants à parler le français ou l’anglais, leur introversion ou leur extraversion ainsi que leurs aptitudes physiologiques à socialiser

Par ailleurs, les chercheurs se sont rendu compte que la relation inverse n’était pas vraie. En d’autres termes, le fait d’avoir beaucoup de rapports sociaux à l’arrivée n’avait pas incité les participants à faire preuve d’une plus grande ouverture envers la population canadienne.

« Cela montre que la période qui suit l’immigration est prépondérante, ajoute la chercheure. Les dispositions et les préférences des nouveaux venus à leur arrivée décident du comportement social qu’ils adoptent ultérieurement au sein de leur nouvelle culture. »

« Par conséquent, il est important de se donner les moyens de faciliter dès le début l’intégration des immigrants, et notamment de ceux qui pourraient ne pas être ouverts à leur nouvelle culture. »

* Partenaires de recherche : La première étude a été subventionnée en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines et le Fonds de recherche du Québec – Société et culture.

Les coauteurs de l’étude sont Andrew Ryder et Jean-Philippe Gouin, professeurs de psychologie à la Faculté des arts et des sciences de Concordia, Sonya Deschênes, chercheure boursière postdoctorale à l’Université McGill, et Catherine E. Amiot, professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal.

Pour en savoir davantage sur les dernières découvertes en bien-être biologique, psychologique et socioculturel, ne manquez pas d’assister à la Conférence annuelle du Centre de recherche clinique en santé, qui se tiendra à Concordia le 13 janvier .

 


Source

Fiona Downey
Fiona Downey
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Fiona.Downey@concordia.ca
@fiodow



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