Skip to main content
Communiqué de presse

Le cycle menstruel influe sur la mémoire

Des chercheurs de Concordia observent que le la progestérone favoriseraient l’usage par le cerveau d’une stratégie de mémorisation plutôt qu’une autre

Montréal, le 21 septembre 2016 — Les femmes seraient meilleures que les hommes pour donner des indications, selon certaines hypothèses. Or, d’après une nouvelle étude de l’Université Concordia publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology, cet avantage pourrait être dû aux hormones qui déclenchent le cycle menstruel.

« Les femmes signalent parfois à leur médecin que leur mémoire fonctionne différemment selon la phase du cycle menstruel dans lequel elles se trouvent, et ce, même pendant et après la grossesse ou après la ménopause », explique Wayne Brake, professeur de psychologie et coauteur de l’étude. « Les scientifiques se sont donc demandé si les œstrogènes et la progestérone pourraient avoir un effet sur la mémoire et la capacité à résoudre les problèmes. »

« Or, selon nos travaux, plutôt que d’affaiblir la mémoire en général, les œstrogènes et la progestérone favoriseraient l’usage par le cerveau d’une stratégie de mémorisation plutôt qu’une autre. »

Les hormones agissent sur la résolution de problèmes

Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont suivi 45 femmes ayant des cycles menstruels réguliers. D’abord, les participantes ont répondu à un questionnaire visant à établir leur « profil hormonal ». On a ainsi obtenu des informations détaillées sur leurs menstruations, leurs grossesses, les anovulants et les hormones synthétiques qu’elles prenaient ou avaient pris, ainsi que leurs habitudes de vie en général.

Les participantes ont ensuite effectué une tâche visant à évaluer leur mémoire auditive (mémorisation d’une liste de mots) et une tâche d’orientation virtuelle (trouver son chemin dans un labyrinthe de jeu vidéo) pouvant être accomplie de diverses manières. À l’issue de l’expérience, on a recueilli le témoignage des participantes sur la façon dont elles avaient accompli les tâches du début à la fin.

Les résultats étaient clairs : les femmes en période d’ovulation obtenaient de meilleurs résultats à l’évaluation de la mémoire auditive. En revanche, celles en période prémenstruelle réussissaient mieux la tâche d’orientation dans l’espace. Ainsi, selon la phase du cycle menstruel dans lequel elles se trouvent, les femmes utilisent des stratégies différentes pour accomplir des tâches comme s’orienter dans un labyrinthe ou mémoriser une liste de mots.

Les changements hormonaux qui ponctuent le cycle menstruel ont donc des effets plus vastes qu’on ne le croyait auparavant et exercent une influence considérable sur la manière dont les femmes abordent et résolvent les problèmes.

« Cette observation est importante sur le plan scientifique, commente Wayne Brake. Nous et d’autres chercheurs avons précédemment montré que chez les rongeurs, les taux d’œstrogènes et de progestérone agissent sur différentes régions du cerveau et divers systèmes de mémorisation employés dans la résolution de tâches. »

« Par exemple, quand leur taux d’œstrogènes est élevé, les rates adoptent une stratégie de mémorisation davantage qu’une autre pour sortir d’un labyrinthe. Notre étude est la première à montrer que cela vaut également pour les femmes, qui accomplissent aussi les tâches différemment selon leurs taux d’hormones. »

Poursuivre les recherches pour mieux comprendre le cerveau de la femme

Pour Dema Hussain, titulaire depuis peu d’un doctorat et auteure principale de l’étude, ces résultats mettent en lumière une distorsion constante dans la recherche scientifique.

« Les études visant à élaborer des médicaments et des traitements destinés à la population générale ont toujours été menées sur des sujets masculins ou des rats mâles, note-t-elle. Or, nous savons désormais que les femmes n’ont pas les mêmes réponses physiologiques que les hommes. »

« J’espère que cette étude mettra en évidence la nécessité de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre le cerveau féminin et de tenir davantage compte des effets des hormones sexuelles féminines sur les capacités cognitives et la mémoire. »

 


Source




Retour en haut de page

© Université Concordia