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Communiqué de presse

Le sentiment de sécurité à l’école améliore la réussite scolaire chez les adolescents

Des travaux menés à l’Université Concordia et à l’Université d’Ottawa révèlent que l’intimidation et la dépression influent sur la participation en classe


Montréal, le 24 aout 2016 —
Les parents nord-américains préparent leurs adolescents à la rentrée scolaire dans l’espoir que ceux-ci travailleront dur pour obtenir les meilleures notes. Or, selon de nouvelles recherches, les bonnes notes ne relèvent pas uniquement de l’intelligence, mais aussi du sentiment de sécurité de l’élève.

En effet, les élèves du secondaire qui se sentent moins en sécurité à l’école ont un plus faible potentiel d’apprentissage et davantage de problèmes émotionnels que les autres. C’est ce qu’indique une étude publiée récemment dans le Journal of Adolescent Health par Carolyn Côté-Lussier, du Département de criminologie de l’Université d’Ottawa, et Caroline Fitzpatrick, chercheuse affiliée au Centre PERFORM, installation de recherche en santé préventive de l’Université Concordia.

Afin de déterminer si le sentiment d’insécurité entravait la participation en classe, les chercheuses ont analysé des données tirées de l’Étude longitudinale sur le développement des enfants du Québec, enquête amorcée en 1998 auprès d’une cohorte de 2 120 nourrissons âgés de 5 mois. Elles ont également voulu savoir si cette association se traduisait par une altération du bien-être de l’élève se manifestant entre autres par des symptômes de dépression et un comportement agressif.

Résultat? L’étude confirme que le fait d’être victime de violence à l’école et de ne pas se sentir en sécurité peut conduire à des symptômes de dépression qui minent le potentiel d’apprentissage de l’élève.

« D’après nos observations, les élèves qui ont le sentiment d’être en sécurité sont plus attentifs et efficaces en classe », expose Mme Fitzpatrick, qui est également professeure de psychologie à l’Université Sainte-Anne. « Ils déclarent moins de symptômes de dépression comme le sentiment d’être malheureux ou la difficulté à profiter de la vie. En s’assurant de l’attention et de l’engagement des élèves en classe, on peut contribuer à leur réussite à long terme. Celle-ci ne dépend donc pas seulement de compétences cognitives comme la lecture ou le calcul mathématique. »

Toutefois, les facteurs ordinairement associés au sentiment de danger, comme l’intimidation ou la violence à l’école, n’expliquent qu’en partie le manque de sécurité chez les élèves.

« Nos travaux précédents montrent que les jeunes vivant dans des milieux de pauvreté chronique ou des quartiers difficiles ont également tendance à se sentir en danger à l’école », mentionne Mme Côté-Lussier.

« Les adolescents issus de milieux instables et défavorisés traînent leurs peurs à l’école, avance-t-elle. Le cadre physique des installations scolaires joue également un rôle décisif. Par exemple, les jeunes sont plus susceptibles de se sentir à l’aise si leur école est entourée d’espaces verts et de bâtiments bien entretenus. »

Bien que les taux de décrochage ont diminué aux États-Unis et au Canada depuis les années 1990, les taux de diplomation actuels, qui s’élèvent respectivement à 76 et à 79 pour cent, attestent le besoin de trouver des solutions plus complexes pour corriger la situation. Caroline Fitzpatrick et Carolyn Côté-Lussier recommandent donc la mise en place de mesures concrètes pour renforcer le sentiment de sécurité et favoriser la participation en classe.

« Nous devons surveiller plus étroitement les réactions des élèves qui composent avec l’intimidation et la violence, conclut Mme Fitzpatrick. Grâce à des activités de formation continue, nous pouvons également sensibiliser les professeurs à l’importance du sentiment de sécurité et les aider à mieux comprendre en quoi le climat scolaire global peut renforcer l’engagement. Enfin, les parents, les écoles et les collectivités peuvent se faire les défenseurs d’interventions environnementales plus vastes visant à améliorer les caractéristiques physiques de l’école et des quartiers où résident les élèves. »


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