Skip to main content
Communiqué de presse

Une nouvelle étude dresse une carte des hausses de température causées par les émissions de CO2

Des chercheurs de Concordia montrent l’impact de l’activité humaine sur le climat local

This map illustrates the average temperature increases worldwide, shown in °C warming per teratonne of carbon in CO2 emissions. | Image courtesy of Leduc, Matthews, Elía, This map illustrates the average temperature increases worldwide, shown in °C warming per teratonne of carbon in CO2 emissions. | Image courtesy of Leduc, Matthews, Elía, Nature Climate Change

Montréal, le 20 janvier 2016 La température de la Terre a augmenté de 1 °C au cours du siècle dernier, en grande partie en raison des émissions de dioxyde de carbone (CO­2). Or, que cela signifie-t-il à l’échelle locale?

Une nouvelle étude parue dans Nature Climate Change établit les hausses de température causées par les émissions de CO­2 dans différentes régions du monde.

Au moyen des résultats d’une simulation fondée sur douze modèles de climat mondial, Damon Matthews, professeur au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de l’Université Concordia, et Martin Leduc, chercheur postdoctoral, ont réalisé une carte illustrant les changements climatiques attribuables aux émissions cumulatives de CO­2 aux quatre coins de la planète.

Ils ont ainsi noté que les hausses de température survenant dans la plupart des régions du globe présentent une corrélation linéaire avec les émissions cumulatives.

« Nos résultats permettent d’établir un lien simple et clair entre les émissions totales de dioxyde de carbone à l’échelle planétaire et le réchauffement climatique à l’échelle locale, explique le professeur Matthews. Cette approche peut servir à montrer dans quelle mesure les émissions anthropiques déterminent les changements locaux. »

En collaboration avec Ramón de Elía, coauteur de l’étude et membre d’Ouranos – consortium sur la climatologie régionale établi à Montréal –, Martin Leduc et Damon Matthews ont analysé les résultats de simulations dans lesquelles les émissions de CO2 entraînaient une hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère de 1 pour cent par année jusqu’à l’atteinte d’une teneur quatre fois plus élevée que celles d’avant la révolution industrielle.

À l’échelle mondiale, les chercheurs ont vu une augmentation moyenne de la température de 1,7 ± 0,4 °C par billion de tonnes de carbone dans les émissions de CO2, ce qui cadre avec les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Mais les scientifiques sont allés au-delà de ce portrait mondial et ont calculé le changement climatique à l’échelle locale.

Voici un aperçu des hausses moyennes par billion de tonnes de carbone émis, et ce, par zone géographique :

Ouest de l’Amérique du Nord : 2,4 ± 0,6 °C
Centre de l’Amérique du Nord : 2,3 ± 0,4 °C
Est de l’Amérique du Nord : 2,4 ± 0,5 °C
Alaska : 3,6 ± 1,4 °C
Groenland et nord du Canada : 3,1 ± 0,9 °C
Nord de l’Asie : 3,1 ± 0,9 °C
Sud-est asiatique : 1,5 ± 0,3 °C
Amérique centrale : 1,8 ± 0,4 °C
Afrique de l’Est : 1,9 ± 0,4 °C

« Selon ces chiffres, le réchauffement est rapide dans l’Arctique, mais plus lent dans les régions équatoriales, affirme le professeur Matthews. Or, comme on le sait, c’est exactement ce qui se produit : les changements se déroulent plus rapidement dans l’Arctique qu’ailleurs sur la planète. »

L’écart est également considérable entre la terre et les océans : la hausse moyenne des températures s’établit à 1,4 ± 0,3 °C par billion de tonnes de carbone pour les océans, comparativement à 2,2 ± 0,5 °C pour les zones terrestres.

« À ce jour, les humains ont émis près de 600 milliards de tonnes de carbone. Cela signifie qu’en moyenne, la température des terres a déjà augmenté de 1,3 °C à cause de ces émissions. À ce rythme, nous aurons émis assez de CO­2 pour réchauffer les terres de 2 °C d’ici une trentaine d’années », conclut Damon Matthews. 


Source




Retour en haut de page

© Université Concordia