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Communiqué de presse

Une prescription allégée, gage d’une meilleure santé chez les aînés

Un professeur de l’Université Concordia codirige une étude visant à établir des lignes directrices pour réduire la prise de médicaments chez les personnes âgées

“I hope the guidelines will help improve the confidence of clinicians in tapering or stopping medications,” says James Conklin “I hope the guidelines will help improve the confidence of clinicians in tapering or stopping medications.”

Montréal, le 10 décembre 2015  Nous ne rajeunissons pas. Selon Statistique Canada, près d’un Canadien sur quatre sera âgé de 65 ans ou plus d’ici 2030.

Et plus les années passent, plus les ennuis de santé se multiplient. Ainsi, il n’est pas rare de voir des aînés souffrir de multiples affections et utiliser toutes sortes de médicaments pour les traiter. Au Canada, environ deux tiers des personnes âgées prennent régulièrement au moins cinq produits sur ordonnance.

Or, si cette polypharmacie peut aider à guérir certains troubles, elle engendre souvent d’autres problèmes, comme un risque accru de chute, d’hospitalisation, de placement en établissement, voire de mortalité.

Un groupe de chercheurs travaille à renverser la tendance dans le cadre d’un projet intitulé Deprescribing Guidelines for the Elderly (« lignes directrices sur la déprescription pour les personnes âgées »). L’équipe est dirigée par James Conklin, professeur agrégé au Département des sciences humaines appliquées de l’Université Concordia, ainsi que Barbara Farrell, de l’Institut de recherche Bruyère et du Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa.

Financé par le programme du gouvernement ontarien OPEN (Ontario Pharmacy Research Collaboration), le projet a pour but d’élaborer et d’évaluer des lignes directrices afin d’aider les professionnels de la santé à réduire progressivement ou à stopper la prise de médicaments chez les aînés, tout en surveillant les réactions de sevrage. 

« Au Canada, la polypharmacie chez les personnes âgées est un problème très complexe dont les répercussions sont considérables tant sur la qualité de vie que sur les coûts liés au système de santé. Les médicaments qui conviennent à une personne à un moment de sa vie peuvent, plus tard, ne plus constituer le meilleur choix », explique le professeur Conklin.

Dans le cadre du projet, James Conklin et ses collègues se sont penchés sur trois types de produits d’usage répandu :

  1. les inhibiteurs de la pompe à protons, qui réduisent l’acidité gastrique et servent à atténuer les brûlements d’estomac;
  2. les agonistes des récepteurs des benzodiazépines, qui ont un effet calmant et sont utilisés contre l’insomnie;
  3. les antipsychotiques, qui ont aussi un effet calmant et servent au traitement des symptômes comportementaux de la démence, et parfois de l’insomnie.

Pour chaque type de médicament, l’équipe a établi des lignes directrices éprouvées et des algorithmes d’aide à la décision à l’intention des cliniciens de soins primaires ainsi que des praticiens des établissements de soins de longue durée.

Ces outils sont conçus pour aider les médecins à réduire les traitements médicamenteux qui peuvent être néfastes ou dont leurs patients n’ont plus besoin.

Ils ont été mis en œuvre dans trois équipes de santé familiale et trois foyers de soins de longue durée de l’est de l’Ontario.

« Je souhaite que nos lignes directrices et nos algorithmes puissent aider à atténuer les troubles de santé liés aux médicaments chez les personnes âgées », conclut le professeur Conklin.

« En réduisant la médication, on amoindrit les effets indésirables. J’espère que nos lignes directrices donneront aux cliniciens la confiance nécessaire pour diminuer ou stopper la prise de médicaments chez leurs patients. Un virage culturel s’impose en matière de soins de santé : l’usage des médicaments doit être réévalué à mesure que les gens vieillissent. »


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