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Communiqué de presse

La confiance que s’accordent les enfants dépend de leur relation

Une nouvelle étude de Concordia examine l’interprétation des conflits par les enfants

Montréal, le 3 novembre 2015 « Maman! Il a fait exprès de m’éclabousser! » « Non, ce n’est pas vrai : c’était un accident! » Ces procès d’intention entre membres d’une fratrie sont de véritables rengaines pour les parents qui ont plus d’un enfant. Or, selon une nouvelle étude de l’Université Concordia, certains jeunes ont plus tendance que les autres à penser que leur frère ou leur sœur essaie délibérément de leur faire du mal.

Ces résultats ont d’importantes conséquences. « Le fait d’attribuer régulièrement des intentions hostiles à un autre membre de la fratrie peut signaler un problème plus profond », explique Holly Recchia, professeure adjointe au Département des sciences de l’éducation.

Les rapports qu’entretient un enfant avec son frère ou sa sœur peuvent en outre avoir une incidence sur ses autres interactions sociales. « Les relations de mauvaise qualité entre enfants d’une même famille sont associées à l’agressivité et à la violence; ces facteurs renvoient eux-mêmes à une foule de problèmes, tels la dépression, l’anxiété et les troubles comportementaux, comme la délinquance », poursuit la Pre Recchia.

Dans une étude publiée récemment dans la revue Social Development, Holly Recchia a examiné l’interprétation de la provocation ambiguë chez des jeunes de six à huit ans. Avec son équipe, elle a présenté à 121 enfants des scénarios où frères, sœurs, amis et pairs antipathiques du même âge sont dépeints comme les auteurs de gestes qui font du mal.

 

L’équipe a décrit aux jeunes participants des situations fictives comme la suivante, puis leur a demandé d’expliquer les actes de l’antagoniste.  

Dans un bac à sable, tu construis un superbe château de sable. À côté, tu vois Christian s’amuser avec un ballon. Tu achèves ton château. Soudain, le ballon de Christian frappe ta construction et la détruit.
Pourquoi Christian a-t-il fait tomber ton château avec son ballon?

« Nous souhaitions évaluer dans quelle mesure, chez les enfants, la perception de l’intention varie selon que le contexte implique le frère ou la sœur, ou bien un pair. Nous voulions aussi examiner comment la relation avec le frère ou la sœur affecte cette perception », précise la Pre Recchia, qui a corédigé l’étude avec Amandeep Rajput et Stephanie Peccia, étudiantes des cycles supérieurs à Concordia.

D’après les résultats des chercheuses, les enfants étaient plus susceptibles de penser que leurs aînés tentaient délibérément de leur faire du mal qu’ils ne le croyaient à propos de leurs cadets. Par ailleurs, ils attribuaient davantage une intention hostile à leurs frère ou sœur dans le contexte de relations affectives négatives. En outre, ils considéraient que des pairs antipathiques avaient des visées plus hostiles à leur égard que leurs frères et sœurs, mais que ces derniers leur voulaient plus de mal que leurs amis. Les sujets pensaient le plus souvent que leurs amis et leurs frères et sœurs les provoquaient par accident, mais ils étaient moins susceptibles de le croire au sujet de pairs antipathiques.

La dynamique du pouvoir joue un rôle dans ces interprétations. « Il est logique que les enfants tendent à attribuer une intention hostile à leurs aînés qui, en cas de conflit, peuvent se montrer plus oppressifs en raison de leur force physique et de leurs capacités mentales supérieures », conclut Holly Recchia.

« D’un autre côté, les relations entre pairs du même âge sont plus égalitaires, car les enfants ont un pouvoir à peu près égal durant leurs interactions. » 


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