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Communiqué de presse

Nouvelle recherche : les troubles liés au développement sexuel affectent non seulement le corps, mais aussi l’esprit

Une étude de l’Université Concordia révèle que les individus touchés ont du mal à établir des relations positives

Montréal, le 12 août 2015 – Même si vous savez déjà que les enfants nés avec un trouble du développement sexuel sont confrontés à des difficultés, vous serez peut-être étonné d’apprendre que celles-ci vont bien au-delà du physique. C’est ce que confirment des chercheurs de l'Université Concordia.

Dans un article publié dans la revue Hormone and Metabolic Research, le professeur de psychologie William M. Bukowski et ses cochercheurs Elizabeth McCauley et Thomas Mazur examinent les effets potentiels que de telles anomalies peuvent avoir sur les relations des enfants et adolescents avec leurs pairs.

Le terme « trouble du développement sexuel » englobe divers états de santé, des malformations des organes génitaux aux désordres hormonaux comme le syndrome d’insensibilité complète aux androgènes – qui se caractérise par la présence d’un corps de femme chez une personne génétiquement mâle (XY).

L’article de Hormone and Metabolic Research résulte de l’analyse d’études sur l’adaptation des individus atteints de troubles du développement sexuel. Il examine tout d’abord l’importance que revêtent les relations avec les pairs dans la socialisation, l’image de soi, la confiance en soi, etc. Puis il explore comment ces personnes se trouvent désavantagées parce que leurs différences physiques les font sentir à part.

« Lorsqu’une personne diffère des autres, il est moins probable qu’elle noue des relations positives, explique le professeur Bukowski. J’ai toujours envie de m’excuser de ce constat qui ne fait pourtant que refléter la réalité. »

Dans un tel contexte, comment augmenter les chances que les enfants atteints aient les mêmes expériences sociales que leurs pairs?

Selon le chercheur, une sensibilisation de la population à la nature diversifiée du corps humain, notamment des organes génitaux, serait tout indiquée. « Pourquoi se dire "Je ne suis pas comme les autres", quand en fait nous sommes tous si différents? Les jeunes devraient être plus conscients de la grande variété physique des êtres humains. »

Les personnes touchées par un trouble du développement sexuel pourraient aussi bénéficier d’un soutien pratique et de stratégies d’adaptation. « Par exemple, si des cabines étaient installées dans les vestiaires, elles pourraient se changer à l’abri des regards, ajoute le professeur Bukowski. Du reste, beaucoup d’écoles ont déjà procédé à de tels aménagements. »

Par ailleurs, la création de groupes de soutien permettrait aux personnes atteintes de troubles du développement sexuel de partager de l’information et de créer des liens. Selon le chercheur, ces initiatives gagnent en popularité grâce aux médias sociaux.

Dans leur article, le professeur Bukowski et ses collègues concluent qu’il reste beaucoup de travail à faire dans ce domaine. Ils suggèrent d’éventuelles orientations de recherche, notamment une étude à long terme qui suivrait des personnes atteintes de troubles du développement sexuel sur plusieurs années ainsi qu’un examen plus approfondi des facteurs qui favorisent le sentiment de ressemblance en dépit d’une différence physique.

W.M. Bukowski espère aussi que la conférence interdisciplinaire sur le sujet, qui se tiendra à l’Université Concordia le 16 octobre, contribuera à l’avancée des connaissances.


Source

Fiona Downey
Fiona Downey
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Fiona.Downey@concordia.ca
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