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Communiqué de presse

H20: pour un retour aux sources

Selon une étude de Concordia, la décentralisation est le choix qui s’impose en matière de réglementation sur l’eau potable au Canada

Montréal, le 30 juin 2015 — La salubrité de l’eau potable est un sujet que l’on associe généralement aux pays en voie de développement. Or, l’émission régulière d’avis d’ébullition dans les zones urbaines et l’émergence très médiatisée de maladies d’origine hydrique dans les villes – à Kashechewan, par exemple – montrent que, même au Canada, l’accès à l’eau potable ne peut être considéré comme allant de soi.

L’attention accrue générée par ces enjeux a suscité de fortes critiques à propos de la réglementation canadienne sur l’eau potable et des iniquités qui existent entre les provinces et les territoires. Toutefois, selon une nouvelle étude réalisée à l’Université Concordia, centraliser cette réglementation n’est pas nécessairement la meilleure solution.

Dans un article récemment publié dans la revue International Journal of Water, Ryan Calder, diplômé en génie civil, évalue les avantages respectifs d’initiatives de centralisation et de décentralisation de la réglementation en matière d’eau potable. Il constate qu’il existe peu de preuves voulant qu’une réglementation centralisée à l’américaine puisse contribuer à améliorer la situation au Canada.

« Ici au pays, les défenseurs de l’environnement dénoncent régulièrement les incohérences entre les provinces », mentionne M. Calder, aujourd’hui doctorant à la Harvard School of Public Health. « Les militants affirment qu’une centralisation de la réglementation au Canada améliorerait l’état des choses, comme cela a été le cas aux États‑Unis. Or, notre étude est la première à prouver que l’application de mesures législatives à l’échelle fédérale ne fonctionne tout simplement pas au Canada. »

Au moyen d’approches théoriques de la gestion du risque, Ryan Calder et sa coauteure Ketra Schmitt, du Centre Génie et société, ont découvert que les défenseurs de l’environnement sont davantage influencés par les valeurs foncièrement canadiennes d’égalité et de solidarité que par les données réelles à l’appui d’uane amélioration du bilan hydrique.

Leur étude montre que la population canadienne est disposée à soutenir une décentralisation uniquement si les provinces et les territoires allouent activement des fonds publics aux initiatives de santé publique dans une mesure proportionnelle à l’ampleur du risque.

« La décentralisation présente un avantage théorique qui est largement étayé par les preuves, précise M. Calder. La prise de décision à l’échelle locale permet aux différentes populations d’adapter les dépenses à leur situation particulière, sans porter atteinte à “l’équité”. De fait, nous avons constaté que les expériences canadienne et américaine en matière de centralisation ont mené à la mise en place de normes plus permissives que celles qui existeraient autrement si les risques étaient gérés à l’échelle locale. »

Selon M. Calder, plutôt que de répéter le travail des autorités de réglementation provinciales et territoriales, le gouvernement fédéral devrait employer ses ressources pour garantir l’accès à l’eau potable. Le chercheur fait également remarquer que le fédéral devrait assumer pleinement son rôle de facilitateur dans la prise de décision à l’échelle locale s’il entend répondre aux critiques légitimes et promouvoir la bonne gouvernance concernant l’eau potable au XXIe siècle.


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